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Grand Lyon : 75% des habitants pour la pérennisation des "coronapistes"

Le Réseau Action Climat publie ce jeudi 10 septembre un sondage fait dans les métropoles de Lyon, Paris et Aix-Marseille-Provence, pour évaluer la réception des nouveaux aménagements urbains mis en place pendant la crise sanitaire. D'après les résultats, c'est un succès.

Pendant le confinement, la métropole de Lyon a mis en place de nouveaux aménagements urbains pour répondre à l'utilisation croissante du vélo et garantir le respect de la distanciation physique. Cet urbanisme tactique, utilisé également dans d'autres métropoles françaises comme Paris ou Aix-Marseille-Provence, a été matérialisé notamment par les "coronapistes", ces pistes cyclables provisoires peintes en jaune sur des voies occupées avant le confinement par les voitures. Devant leur succès, certaines ont d'ailleurs été pérennisées. Qu'en pensent les habitants ? Le Réseau Action Climat, une fédération d'associations qui luttent contre le changement climatique, a posé la question à Paris, Lyon et Aix-Marseille-Provence à l'occasion d'un sondage commandé à l'institut Ifop et publié ce jeudi 10 septembre.

Vers une politique cyclable plus ambitieuse dans le Grand Lyon

Dans les trois métropoles, trois habitants sur quatre disent être en faveur de la pérennisation des "coronapistes". Le Grand Lyon avait ainsi créé 52 km de ces pistes cyclables, contre 36 km à Paris et 11 km à Marseille. Aujourd'hui, les habitants sont exactement 75% à y être favorables dans le Grand Lyon, derrière la métropole d'Aix-Marseille-Provence (88%) mais loin devant le Grand Paris (62%).  Si on s'intéresse aux moins de 35 ans, le pourcentage monte même à 89% pour le Grand Lyon, à 93% à Aix-Marseille-Paris et à 68% pour le Grand Paris. D'une manière générale, les habitants de ces trois métropoles souhaiteraient une politique cyclable plus ambitieuse et la limitation de la place de la voiture en ville. La tendance est nette à Aix-Marseille-Provence (79%) et dans le Grand Lyon (70%) mais moins marquée dans le Grand Paris (59%).

Les mesures les plus importantes à prendre selon les Grand-Lyonnais sont la construction de nouvelles pistes cyclables et de nouveaux stationnements pour vélos sécurisés, ainsi que la mise en place d'un soutien financier à l'achat d'un vélo. Viennent ensuite l'existence d'ateliers de réparation pour vélos, des services municipaux de location de vélos et l'instauration de séances d'apprentissage du vélo. Autant de mesures qui pourraient bien voir le jour dans la métropole et la ville de Lyon. Peu après son élection, le nouveau maire Grégory Doucet avait affirmé son intention de réduire la place de la voiture en ville.

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Les classes populaires et les habitants hors de Lyon plus favorables au vélo

Cet engouement pour le vélo comme moyen de transport est plus fort dans les classes populaires que dans les classes supérieures. Pour les "coronapistes", 82% des habitants des catégories populaires du Grand Lyon disent y être favorables, contre 79% des habitants des catégories supérieures.  L'obstacle régulièrement soulevé contre cette politique cyclable plus ambitieuse est la distance. Un cliché, d'après les résultats du sondage. D'après les chiffres, les habitants des périphéries sont plus favorables à la pérennisation des "coronapistes" que ceux des centres-villes. C'est particulièrement vrai dans la métropole de Lyon, où 82% des habitants du Grand Lyon (hors Lyon Centre) se disent pour, contre 75% des personnes vivant dans la ville de Lyon.

Un café sur le parking ?

Autre aménagement urbain issu de la crise sanitaire, les terrasses des cafés, bars et restaurants ont été autorisées à manger l'espace dévolu auparavant à des places de parking, pour garantir à leurs clients le respect de la distanciation physique. Le succès rencontré par ce dispositif est moindre que pour les "coronapistes" mais tout de même significatif. Dans le Grand Lyon, ils sont 63% à souhaiter que ces terrasses restent et 58% dans le Grand Paris. A l'inverse des pistes cyclables, ce sont cette fois-ci les classes supérieures qui sont les plus favorables à la pérennisation des terrasses (70%). Rien d'étonnant, les plus aisés étant les plus susceptibles d'aller boire un verre en terrasse, particulièrement après les difficultés économiques engendrées par la crise sanitaire.

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