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@ Florent Aceto

"Go-fast" et double réservoir : les pratiques des trafiquants de drogues évoluent

En moins de deux semaines, la police judiciaire de Lyon a réussi à intercepter deux livraisons majeures de drogues destinées à la région lyonnaise. L'occasion de revenir sur le mode opératoire des trafiquants qui se renouvelle sans cesse.

Le mois de mai a été bon pour la Police Judiciaire (PJ) lyonnaise. Les semaines qui viennent de s'écouler ont en effet été le théâtre de deux saisies records de drogues dans la région lyonnaise. Dans les deux cas, les trafiquant ont eu recours à un mode opératoire innovant.

110 kg d'ecstasy

Le 9 mai, la PJ mettait la main sur 110 kg de poudre d'ecstasy. Filés depuis la frontière hollandaise, deux véhicules ont été appréhendés au péage de Villefranche-sur-Saône. Les officiers tentent alors l'interpellation. Mais l'un des conducteurs entreprend de s'échapper en fonçant sur un policier qui immobilise le véhicule en tirant sur un pneu. Le conducteur essaie alors de s'enfuir à pied mais est rattrapé par les officiers. La dernière prise d'envergure de ce genre remonte en France à 2004 où 120 kg d'ecstasy avaient été saisis. Selon les premières enquêtes, la poudre d'ecstasy était destinée à la région lyonnaise. Le produit n'étant pas propre à la consommation tel quel (il se consomme sous forme de cachets), les policiers cherchent les traces d'éventuels ateliers de conditionnement à Lyon. Les deux individus interpellés étaient connus des services de police et ont été placés en détention.

1,4 tonne de résine de cannabis

Le vendredi 13 mai a lui aussi été un jour de chance pour la police. Après des mois d'enquête permettant d'identifier un réseau d'importation de cannabis en provenance du Maroc via l'Espagne, les enquêteurs ont réussi à repérer un box à Villefontaine (Nord-Isère) où devait arriver une livraison. Mais la configuration des locaux ne permettait pas d'interpellation sur les lieux. La surveillance a cependant permis d'identifier les personnes et de retrouver leurs adresses où elles ont pu être arrêtées. Les quatre suspects n'étaient pas connus des services de police. 1,4 tonne de résine de cannabis, conditionnée en plus de 90 "valises marocaines" ont été saisies ainsi que 15.000 euros en liquide. La valeur de la marchandise est évaluée à environ 3 millions d'euros, tout comme la saisie d'ecstasy.

"Go Fast"

Le point commun de ces deux affaires : le mode opératoire. Les malfaiteurs ont en effet employé la technique du "go-fast" pour transporter la marchandise. Celle-ci consiste à utiliser des véhicules très puissants afin de semer les voitures de police. En général le convoi est composé de deux véhicules : un transportant la marchandise et l'autre servant d'éclaireur. Seule faille dans ce système : les arrêts aux péages et aux stations services. C'est pourquoi la voiture transportant la poudre d'ecstasy avait été équipée d'un deuxième réservoir d'essence. "Les voyous s'adaptent sans cesse. A la police de s'adapter elle aussi, comme ça a été le cas ici. Ce sont des saisies particulièrement exceptionnelles", conclut le directeur le la PJ de Lyon, Claude Catto.

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