gigafactory piles à combustible hydrogène
Vue aérienne de la Gigafactory SymphonHy de Symbio, le plus grand site dédié à la production de piles à combustible hydrogène en Europe (@Symbio)

Gigafactory de Symbio à Saint-Fons : la France veut "reconquérir le monde"

Les ministres de l'industrie et de la transition écologique étaient à Saint-Fons, près de Lyon, pour inaugurer la gigafactory de Symbio, le plus grand site dédié à la production de piles à combustible hydrogène en Europe.

Une "usine du futur" pour "reconquérir le monde". Mardi 5 décembre, le nouveau site industriel de Symbio était inauguré en grandes pompes (ou piles pourrait-on dire) par la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, le ministre de l'Industrie Roland Lescure, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez et le président de la Métropole de Lyon ou encore Bruno Bernard,.

Cette gigafactory, présentée comme le plus grand site dédié à la production de piles à combustible hydrogène d'Europe, pourrait faire rayonner Saint-Fons et la métropole de Lyon dans le monde entier. Avec cette usine de 26 000 m2, qui, à terme, occupera une superficie de 40 000 m2, Symbio, chef de file de la mobilité hydrogène zéro émission, change de dimension. Là ou son site historique de Vénissieux était en capacité de produire 2 600 systèmes par an, la nouvelle usine installée le long du Rhône, annonce une capacité de départ de 16 000 systèmes avec un objectif de 50 000 chaque année dès 2026.

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Le PDG de Symbio, Philippe Rosier, présente la nouvelle usine à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique et à Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie. @VG

"On passe dans un autre monde"
Philippe Rosier CEO de Symbio

"A Vénissieux, tout était minutieusement réalisé à la main par nos opérateurs, ici, tout est automatisé, on passe dans un autre monde" explique Philippe Rosier, CEO de Symbio. Au terme de trois ans de travaux, l'usine flambant neuve accueille 450 ingénieurs, dont 100 dédiés à l'innovation. Cette usine, baptisée SymphonHy, s'inscrit également dans le grand projet HyMotive, soutenu par l'Union européenne et le gouvernement français via les Projets importants d'intérêt européen commun (PIIEC). A travers HyMotive, Symbio envisage, à l'horizon 2028, d'installer une seconde gigafactory en France, lui permettant de doubler sa capacité de production de pile à combustible à 100 000 unités par an.

La France "leader mondial de l'hydrogène"

"Cette usine est l'installation d'une nouvelle filière industrielle sur le territoire français" s'est félicitée Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique. "On prouve au monde entier qu'on est capable de développer ça en France et que la transition écologique peut aussi être synonyme d'emplois sur le sol national" a-t-elle poursuivi, tout en avouant vouloir faire de la France le "leader mondial de l'hydrogène dans les prochaines années".

Startup de moins de 50 salariés jusqu'en 2019, Symbio est aujourd'hui codétenue par trois géants industriel : Michelin, leader dans le secteur de la mobilité, Forvia, 7e fournisseur mondial de technologie automobile et Stellantis, maison mère de nombreuses marques automobiles comme Citroën, Peugeot, Fiat ou encore Chrysler.

"Cette usine est l'installation d'une nouvelle filière industrielle sur le territoire français"
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique

Les piles produites par Symbio bientôt dans les pickups américains

C'est d'ailleurs Stellantis, entrée en mai dernier au capital de Symbio à hauteur de 33,3%, que la grande partie des piles à combustibles produites à Saint-Fons seront commercialisées. En plus de ses utilitaires de taille moyenne, déjà commercialisés avec des moteurs à hydrogène, Stellantis souhaite étendre cette technologie à d'autres types de véhicules. Ses grands fourgons seront concernés ainsi que les pick-up de la marque américaine Ram, propriété du groupe et qui intégreront des piles à combustible "d'ici 2026 ou 2027" a expliqué Carlos Tavares, CEO de Stellantis.

Les lignes d'assemblage dans la nouvelle usine de Saint-Fons. (@VG)

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"Une vraie aventure collective" a poursuivi le chef d'entreprise. "Nous avons fait le pari de l'intelligence et espérons remporter la course à la mobilité propre". Avec un objectif avoué, faire baisser le coût de revient de ces piles à hydrogènes. "Lorsque Michelin a produit sa première pile, elle coûtait 500 000 euros. A force de travail, nous sommes parvenus à réduire le coût d’un facteur 10. Le défi qui est donné à SymphonHy est de le réduire d’un facteur 2" a expliqué Florent Menegaux, PDG de Michelin. "Outre l'aspect technologique, désormais, rendre ces véhicules abordables sera notre grand défi des prochaines années" a confirmé Carlos Tavares.

"Cette usine de Saint-Fons est l'occasion aussi de reconquérir le monde"
Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie.

L'usine SymphonHy en chiffres
- Une capacité de production de 16 000 systèmes actuellement, 50 000 dès 2026
- 26 000 m2 de construction à présent, 40 000 m2 à terme
- 7 000 m2 consacrés à l’innovation
- Plus de 450 ingénieurs, dont 100 dédiés à l’innovation couvrant un  large éventail de disciplines (électrochimie, chimie, matériaux…) réunis dans un même centre d’innovation de classe mondiale
- Plus de 100 bancs de tests

En plus du géant de l'automobile Stellantis, d'autres acteurs du secteur profiteront rapidement de cette production à grande échelle sur le site de Saint-Fons. La pile à combustible produite par Symbio équipera ainsi les bus Safra et GCK. Au total, l'entreprise française annonce travailler avec une vingtaine de clients à travers le monde. "Cette usine de Saint-Fons est l'occasion aussi de reconquérir le monde" a indiqué Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie. "Ces piles vont être vendues dans le monde entier. Nous sommes fiers de voir que la France reprend en main son destin industriel" a-t-il conclu. Une reconquête qui débutera donc à Saint-Fons, à quelques kilomètres au sud de Lyon.

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