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Gérard Collomb : "J’aime que l’on m’aime"

Grandes gueules. Gérard Collomb est probablement celui qui incarne l’opposition la plus audible aux écologistes, à la Ville de Lyon comme à la Métropole. Il se confie sur sa difficulté à passer la main et revient aussi sur son passage au gouvernement en 2017.

Lyon Capitale : Êtes-vous une grande gueule ?

Gérard Collomb : Je n’emploierais pas cette expression. Pour moi, être une grande gueule, c’est avoir des raisonnements à l’emporte-pièce. En tant qu’ancien professeur de grec, je me référerais plus volontiers à la maïeutique socratique qui visait à poser des questions pour faire réfléchir les gens et pour accoucher d’idées nouvelles. Je suis un éternel optimiste : je pense toujours qu’il est possible de convaincre. En ce qui me concerne, j’ai sans cesse essayé de penser par moi-même sans être prisonnier d’un cadre. Cela m’a pris du temps pour me forger une pensée autonome. Quand j’ai adhéré au PS, j’avais la foi du charbonnier. Lorsque la gauche est arrivée au pouvoir en 1981, je croyais dur comme fer à la relance par la consommation. Au bout de deux ans, j’ai compris que nous allions dans le mur. J’ai alors commencé à m’intéresser à l’économie. J’ai essayé de comprendre les mutations du monde et ma pensée a ainsi pu évoluer.

Vous considérez-vous toujours de gauche ?

Oui par mon histoire personnelle, je suis encore de gauche. Mais je me définirais plutôt comme un progressiste qui tente de penser l’avenir. La gauche ne peut pas être qu’un discours. C’est plutôt être en capacité de changer la vie quotidienne des gens. En 1986, pendant la campagne des législatives, je suis allé à La Duchère et j’ai expliqué à une habitante ce que la gauche avait fait depuis le début du quinquennat de François Mitterrand. Elle m’a répondu : “Ça a changé quoi pour moi ?” Ce jour-là je me suis promis que si un jour je devenais maire de Lyon, cela changerait pour elle. En fait au PS, il y a une fatalité de ce que j’appellerais le molletisme [en référence à Guy Mollet, ancien président du conseil des ministres sous la IVe République, NdlR]. Le discours est radical, mais il n’est pas applicable et donc, lorsqu’on est au pouvoir on est effroyablement gestionnaire.

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