Renaud Payre
©Elise Julliard

Élections à Lyon : qui est Renaud Payre (La Gauche Unie) ?

L’universitaire lyonnais a tenté de ressusciter la gauche plurielle en attaquant frontalement La République en Marche.

Le directeur de Sciences Po Lyon a décidé de mettre les mains dans le cambouis de la politique locale. Une première pour l’universitaire de 44 ans qui naît à Grenoble dans une famille “fondamentalement à gauche” où ses deux parents oscillent entre socialisme et communisme. “Je me suis forgé politiquement sur l’idée que droite et gauche, ce n’était pas la même chose. La gauche unie, c’était à la maison”, ironise-t-il.

Son militantisme, d’abord, est autant politique que scientifique, avec une thèse sur le municipalisme et la transformation sociale par les communes. Il crée la première filière Science Po à Lyon-II, à Bron, avant de devenir directeur de Sciences Po Lyon. Il hésite longtemps à s’encarter dans un parti. Le fait une fois, au PS, après l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007. “J’ai été déçu. J’avais déjà l’idée que ça passerait par quelque chose de plus large”, commente le candidat aux métropolitaines.

LREM contre la démocratie”

C’est aujourd’hui dans le berceau du macronisme qu’il s’engage pour la première fois. “Dès 2017, j’ai dit que si le clivage gauche/droite disparaissait, cela se ferait contre la démocratie. Qu’est-ce qu’on a vu depuis deux ans ? Une très forte augmentation de la violence et des tensions dans le pays. L’utilisation du 49.3 est la dernière illustration de cette violence politique incarnée par un gouvernement qui a pourtant une très large majorité”, analyse-t-il. C’est ce contexte qui le pousse à réactiver la gauche plurielle rebaptisée Gauche unie à travers le mouvement “madame Z”, même sans EÉLV qui quitte rapidement le navire. “La gauche, à chaque moment où elle a été unie, a été au rendez-vous de l’Histoire en luttant contre les inégalités. Et aujourd’hui, je sens une envie de gauche de projet face aux quadras et à leur clivage entre archaïsme et modernité qui a mis tout le monde à la rue.

Une envie de gauche

Ses adversaires désignés sont donc Gérard Collomb et David Kimelfeld, même si une alliance avec ce dernier a longtemps été envisagée. “Leur modèle de développement a été centralisé rue du Lac et sur la ville de Lyon dans une métropole ultratechnocratique contre les communes. Ils ont laissé la ville aux mains des promoteurs immobiliers en portant une attractivité à tout crin qui ne profite qu’à un petit nombre. Ce modèle va dans le mur”, critique-t-il.

Renaud Payre y oppose “un projet fondé sur le bien commun, la redistribution, les services publics et une augmentation globale du pouvoir d’achat”. Une position proche de celle d’EÉLV avec qui un accord de second tour semble inéluctable, même s’il critique leur “dissociation entre l’écologie et le social”. Sauf contrition totale de David Kimelfeld, aucune alliance avec des marcheurs n’est envisagée actuellement. “Si fusion de liste il doit y avoir au deuxième tour, on regardera à gauche et rien qu’à gauche”, conclut Renaud Payre.

• Renaud Payre, 44 ans

• Né à Grenoble).

• Diplômé de l'IEP de Grenoble

• Crée la filière de science politique de Lyon II à partir de 2003.

• Directeur de Sciences Po Lyon depuis 2014

• Fonde le Gram avec Nathalie Perrin-Gilbert en 2011 avant de le quitter en 2018.

• Engage le projet “madame Z” en 2019 pour réunir la gauche.

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