Le Conseil d’État a acté la dissolution de la Gale ce jeudi 9 novembre.

Dissolution de la Gale : l’audition du groupe antifasciste de Lyon fixée au 11 mai devant le Conseil d’État

Plus d’un mois après l’officialisation de sa dissolution par le Conseil des ministres, le 30 mars, le Groupe antifasciste de Lyon et environ (Gale) va pouvoir plaider devant le Conseil d’État, le 11 mai, pour demander la suspension de la mesure gouvernementale. Pour l’un des avocats de la Gale, la décision de l’instance doit "fixer la jurisprudence sur le long terme".

Dissous le mercredi 30 mars lors du Conseil des ministres, le Groupe antifasciste de Lyon et environ, la Gale, avait déposé un recours devant le Conseil d’État, quelques jours plus tard, le 5 avril, en dénonçant une "atteinte à la liberté d’expression" et une décision "électoraliste". Les avocats de la Gale et de la personne dont le nom est cité dans la procédure de dissolution, et qui a été "qualifiée de dirigeant de fait par le ministère de l’Intérieur", entendent démonter tous les points du dossier monté par la place Beauvau. 

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Au moment de rapporter les travaux du Conseil des ministres le 30 mars, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement avait fait valoir que la Gale était "connue pour ses actions violentes, ses appels à la haine et son incitation virulente et incessante à s'en prendre à nos forces de l'ordre". "Nous ferons respecter l'ordre républicain jusqu'au bout et face à tous ceux qui le menacent", avait alors assuré le porte-parole, en insistant sur "l'engagement pris devant les Français" de "continuer à les protéger jusqu'à la dernière seconde du quinquennat".

"Fixer la jurisprudence"

Une décision "purement électoraliste", dénonçait Me Forray, quelques heures après que le recours ait été enregistré, pointant du doigt les éléments du dossier du ministère de l’Intérieur : "Ils étaient faux, ils étaient tronqués, ils étaient manipulés, tous. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre". Restait au Conseil d’État à accepter ou non de donner une audience au référé liberté déposé par les avocats lyonnais, c’est désormais chose faite. Celle-ci est prévue le 11 mai, à 10 heures, à Paris. 


"Il y a un amalgame terrible entre la pensée antifasciste et le mouvement black bloc", Me Forray avocat de la Gale


"C’est une audience qui sera à mon avis assez dense puisque le juge des référés statut seul normalement et là, à titre exceptionnel, ce sera une collégiale. On va avoir trois magistrats, parmi les meilleurs du Conseil d’État manifestement. C’est très rare et l’arrêt qui sera rendu sera manifestement un arrêt de principe. L’objectif est de fixer la jurisprudence sur le long terme" explique Olivier Forray. N’étant pas avocat au Conseil d’État, comme sa consoeur Me Bouquin, le dossier sera plaidé par un "avocat au conseil".

Faire annuler le décret

Les deux avocats lyonnais ne visent rien de moins que "l’annulation du décret" et à entendre Me Forray celle-ci "ne fait aucun doute. On est tellement sur quelque chose d’attentatoire aux libertés, c’est hors norme ce qu’il s’est passé. Je pense que le ministère de l’Intérieur n’a pas pris la dimension de l’atteinte qu’il portait aux libertés et je pense qu’il se trompe de cible. Il y a un amalgame terrible entre la pensée antifasciste et le mouvement black bloc". Réponse le 11 mai, au plus tôt, ou dans les jours qui suivront en fonction du temps que prendront les magistrats pour délibérer.

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