Réunis au Palais de la Bourse lors de la COP régionale, élus, collectivités et acteurs socio-économiques ont dressé un premier bilan de la feuille de route climatique en Auvergne-Rhône-Alpes.
"Il faut encore aller plus loin". Voici ce qui aura sans doute été le maître-mot de la COP Régionale qui se déroulait ce matin au Palais de la Bourse. Réunissant élus, collectivités, les associations et le monde socio-économique, l'objectif de cette assemblée était d'adopter "une réflexion et une action commune pour s'adapter au changement climatique" indique la préfecture. Plus concrètement, il s'agit de mesurer "le chemin parcouru après 1 an de feuille de route régionale" indiquait Fabienne Buccio, préfète de la Région Auvergne Rhône-Alpes, et les premiers résultats des travaux d’adaptation mis en place.
Un constat, la région est exposée au changement climatique
La région Auvergne-Rhône-Alpes est déjà fortement touchée par le changement climatique, en témoigne une hausse moyenne des températures de + 2,1 °C depuis les années 1960. Les conséquences sont visibles : augmentation des journées chaudes, baisse de l’enneigement, allongement des périodes de sécheresse, risques accrus d’inondations et impacts économiques importants. Si la région est particulièrement soumise au changement climatique c'est pour deux raisons principales. "La première est liée à ses caractéristiques géographiques, avec 67 % du territoire régional situé en zone de montagne, la seconde liée à son économie basée sur l’exploitation des ressources naturelles et paysagères qu’il s’agisse d’agriculture, de tourisme, de sports de plein air…" indiquent les services de l'État.
Ainsi, d’ici 2050 et 2100, ces phénomènes vont s’intensifier, rendant l’adaptation indispensable pour préserver l’habitabilité et l’attractivité des territoires. Justement, les collectivités s'engagent pour amorcer une transition écologique le plus rapidement possible. "Il faut accélérer sur tous les domaines. C’est nécessaire car on a pris un engagement, les choses se jouent dans les années qui viennent", alerte Augustin Augier, secrétaire général à la planification
écologique. Une nécessité dont les institutions sont conscientes alors "qu'on vit dans un monde ouvert. Certains pays font le choix de sortir de la conviction comme les Etats-Unis, d’autres accélèrent à l'image de la Chine dont les gazs à effet de serre ont diminué de 20%" continue le secrétaire général.

S'adapter pour mieux résister
Pour faire face à ce constat, l’État et les acteurs régionaux ont engagé une stratégie d’adaptation cohérente avec le 3ᵉ Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC3). Il repose sur une cinquantaine de priorités régionales et une centaine à l’échelle départementale, articulées autour de plusieurs thèmes comme la sobriété, la protection de l’eau, des sols et de la biodiversité, ainsi que de l’adaptation des infrastructures, des activités économiques et des modes de vie. Néanmoins, Augustin Augier rappelle l'importance de l'accompagnement de l'Etat dans ces démarches en évoquant des dispositifs comme "Ma prime Rénov'". Il évoque également la nécessité de transposer ces actions à une échelle nationale :"Il faut s’appuyer sur les réussites systématiques dans les territoires afin de les mettre à l'échelle nationale".
Chiffre clé, en 2024, l’État a mobilisé plus de 2 milliards d’euros pour financer des projets de transition écologique dans la région. A noter que ces efforts d'adaptation s'inscrivent dans le plan global des Défis Climats 2030, qui vise notamment à réduire les gazs à effet de serre. Selon Fabienne Buccio, les priorités sont maintenant "de renforcer le pilotage mis en œuvre dans la feuille de route, de poursuivre les travaux transversaux, et enfin associer les nouveaux élus." Pour répondre à ces enjeux, "l’intelligence collective est notre meilleure réponse" affirme la préfète, en relevant l'importance de la transition écologique "est une opportunité pour construire des territoires".
