Attaque au couteau à Paris : Collomb veut "châtier" les complices

Gérard Collomb a rendu visite aux victimes hospitalisées de l'attaque au couteau perpétrée ce samedi soir à Paris, et revendiquée par le groupe Etat islamique. Le ministre de l'Intérieur doit présider une réunion d'état-major ce dimanche matin à 10 heures, alors que les parents du terroriste ont été placés en garde à vue.

Les quatre individus blessés sont hors de danger. C'est ce qu'a affirmé Gérard Collomb dans les couloirs de l'hôpital Georges Pompidou la nuit dernière. Le ministre de l'Intérieur rendait visite à l'une des quatre personne blessées dans l'attaque au couteau qui a fait un mort, ce samedi soir, dans le 2e arrondissement de Paris. "Je viens de voir à l'instant la personne qui était la plus grièvement blessée. Elle va mieux, elle a été opérée, aujourd'hui elle est sauvée, a fait savoir Gérard Collomb. Deux de ses amis sont dans un autre hôpital  Ils sont, eux aussi, totalement hors de danger. La quatrième personne qui avait été blessée est, elle aussi, hors de danger."

Ces quatre individus, comme le jeune homme de 29 ans mort dans l'attaque, ont été touchés par un assaillant armé d'un couteau, qui s'est précipité sur les terrasses du quartier Bourse-Opéra, très animé le samedi soir. Âgé de 21 ans, cet homme d'origine russe est né en Tchétchénie en 1997. Il avait été naturalisé français en 2010, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, ce matin sur RTL. L'assaillant n'avait pas d'antécédents judiciaires mais était fiché S, pour sa proximité avec les milieux islamistes radicaux. Il aurait connu un homme dont un proche est parti en Syrie. Il aurait crié "Allah Akbar" au cours de l'attaque, a précisé François Molins, le procureur de la République de Paris. L'agence de propagande du groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque. Amaq qui évoque "soldat de l'Etat islamique" et une "opération menée en représailles envers les Etats de la coalition" qui interviennent contre les djihadistes en Irak et en Syrie.

Le parquet anti-terroriste saisi

Une enquête pour "association de malfaiteurs terroristes pour préparer la commission de crimes d'atteintes aux personnes", "assassinat" et "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste", a été ouverte par le parquet de Paris, et confiée à la section-antiterroriste. Elle est menée conjointement par trois services de police. "A ce stade et sur la foi d'une part de témoignages faisant état du fait que l'agresseur a crié 'Allah Akbar' en attaquant les passants au couteau (...) compte tenu du mode opératoire, nous avons saisi la section antiterroriste du parquet de Paris", a confirmé François Molins.

"Nous mettrons tout en œuvre pour identifier l'auteur, pour pouvoir châtier celles et ceux qui auraient pu lui porter aide et assistance", a prévenu Gérard Collomb dès hier soir. Le pensionnaire de la place Beauvau qui doit présider une réunion d'état-major ce dimanche, place Beauvau. Hier soir, il avait également salué l'efficacité des forces de police, qui ont mis l'assaillant hors d'état de nuire en quelques minutes. "Je voudrais souligner l'exceptionnelle qualité et la réactivité des forces de police, a déclaré le Premier ministre, Edouard Philippe. Le premier appel de police secours est arrivé à 20h47 et neuf minutes après, l'assaillant était neutralisé. Cela a permis que le bilan ne soit pas plus lourd".

Des policiers pas formés mais efficaces

Selon Loïc Travers, du syndicat Alliance, un premier agent a essayé de faire usage du pistolet tazer à deux reprises, sans succès, et c'est alors que l'assaillant se dirigeait vers un second policier que ce dernier agent a fait usage de son arme. "Comme l'individu se rapprochait et a tenté de s'en prendre à l'un de nos collègues physiquement avec le couteau, il a dû faire usage de son arme de service à deux reprises pour neutraliser l'individu", a-t-il expliqué au micro de France Info. L''assaillant a été touché près du coeur. Il est mort sur le coup.

"Nous pouvons être fier de la qualité des forces de police, reconnaissait hier Edouard Philippe. Ici comme à Trèbes, ce sont des gendarmes, des policiers du quotidien, qui sont en première ligne. Ils ont démontré leur remarquable maîtrise". "Ces collègues, quand ils sont intervenus, ils n'avaient pas de moyens spécifiques ni de protection, pas de fusil, abonde Loïc Travers. Ce n'était pas une unité d'élite, ce n'était pas des collègues formés à la tuerie de masse".

Wauquiez et Le Pen veulent "des actes"

La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté", a-t-il écrit. Emmanuel Macron qui est en contact avec Gérard Collomb depuis hier soir, mais dont on ne savait toujours pas dimanche matin s'il raccourcirait son week-end pour rentrer à Paris.

Côté réaction toujours, la mosquée de Paris a rendu hommage aux victimes et salué l'action de la police, pointant une "attaque lâche et barbare qui ne peut se réclamer d’aucune religion et que nous condamnons fermement". Toute la classe politique a rendu hommage à aux victimes et aux policiers, de Valérie Pécresse (LR) à Olivier Faure (PS) en passant par Clémentine Autin (FI).

En région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez a lui aussi rendu "hommage à nos forces de l’ordre et pensées aux victimes et à leurs proches". "Une fois encore, la barbarie islamiste fait couler le sang dans notre pays. Dans la guerre contre le terrorisme, les mots ne suffisent pas, il faut des actes", a-t-il poursuivi, dans un langage proche de celui de Marine Le Pen. "Le peuple français ne se contentera plus de commentaires. Ce sont des actes qui sont attendus !", commentait hier la patronne du FN.

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