Depuis le 26 mai, le maire de Lyon Grégory Doucet a lancé une série de réunions publiques afin de faire le bilan de son mandat en vue des élections de 2026. Ce lundi 2 juin, l’édile a participé à la quatrième réunion dans le 2e arrondissement.
Objectifs : prendre le pouls et tenter de convaincre. Lundi 2 juin, le maire de Lyon, Grégory Doucet, s’est rendu au gymnase Louis Chanfray, dans le 2e arrondissement, dans le cadre des neuf réunions publiques organisées par la municipalité afin de faire le bilan des cinq années passées.
La salle n’était pas comble, mais une centaine de Lyonnais était bien présente ce lundi pour la quatrième réunion. Animée par Sophia Popoff, adjointe au maire déléguée au logement, la réunion a débuté à 19 heures par les mots du maire. "Merci de prendre le temps de parler de notre ville", a-t-il ainsi déclaré en préambule.
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ZTL, piétonnisation et Presqu’île au cœur des préoccupations
Un premier temps d’échanges a d’abord été accordé aux résultats du questionnaire réalisé par la municipalité dans lequel les Lyonnais étaient invités à donner leur sentiment quant au cadre de vie à Lyon. Dans l’audience, une dizaine de personnes y avait participé. Si les résultats, bien que contrastés, semblent plutôt favorables, l’humeur était aux revendications et à la colère ce lundi. Le sujet brûlant de la piétonnisation de la Presqu’île a ainsi longuement été évoqué, le 2e arrondissement étant au coeur du projet. "Je voulais vous remercier d’avoir écouté la parole des habitants concernant la piétionnisation du cours Charlemagne. On bénéfice vraiment de cette nouvelle tranquillité et on ne veut pas de retour en arrière", a ainsi déclaré une habitante du quartier.
Loin de partager cet avis, Jérémie, habitant de la Presqu’île ajoute : "Vous nous avez indiqué que 8 % des répondants font partie du 2e arrondissement. J’espère que vous accorderez autant de crédit aux citoyens et commerçants de la Presqu’île que vous en accordez aux 8 % qui ont répondu. On a l’impression que l’on subi une politique punitive et sans concertation." Une Lyonnaise abonde : "j’ai réalisé un rêve en acquérant un local il y a trois ans près de la place Bellecour, mais ce rêve s’est transformé en cauchemar. C’est un drame ce qui se passe. Les gens ne viennent plus dans Lyon et je ne peux pas me résoudre à voir ma ville mourir", lance-t-elle largement applaudi par le public.
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Une autre tance : "Si vous souhaitez vous inspirer de certaines villes européennes, je peux vous assurer que vous avez encore beaucoup à apprendre. Aujourd’hui vous ne créez pas une ville pour tout le monde." Une critique entendue par le maire de Lyon qui s’est toutefois expliqué. "Je n’ai jamais forcé personne à faire du vélo, mais il existe une vraie demande aujourd’hui. Je le sais, nous devons aussi faire en sorte que les foyers les plus modestes puissent toujours utiliser leurs voitures et développer encore davantage les transports en commun." Également présent ce lundi soir, Valentin Lugenstrass assure que "l’objectif est avant tout de sécuriser la mobilité des piétons puisqu’ils représentent 90 % des déplacements dans cette zone. La création de cette ZTL permet à tout à chacun de venir dans ce secteur de la ville", a justifié l’adjoint délégué à la mobilité.
Quant au mal-être des commerçants, le maire temporise : "Il y a effectivement 6 % de locaux vacants, mais c’est un contexte global. Le commerce va mal de partout en France. Ce n’est pas lié au centre de Lyon et au projet Presqu’île à Vivre." Et d’ajouter : "Le taux de vacance est passé de 4,2 % à 6,2 %, c’est vrai, mais il fait partie des taux les plus bas de France." Loin d’être seul contre tous, Grégory Doucet a aussi reçu le soutien de certains, dont celui d’une ancienne habitante de Lyon. "Ce n’est pas la voiture qui fait l’économie d’une ville. Il y a beaucoup de facteurs qui rentrent en compte lorsque l’on parle de la fermeture des commerces, je tenais quand même à le signaler", a-t-elle affirmé.
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L’insécurité et l’hébergement d’urgence
L'insécurité a également été abordée. L’un des participants s’émeut : "Je sens que la situation s’est dégradée. Ce n’est pas qu’un sentiment, c’est une réalité. Ce qui m’interroge, c’est que l’on voit des situations de deal, d’insécurité. Si moi je le vois, comment ça se fait que les élus ne le voient pas ?" Grégory Doucet, lui, a assuré faire de la sécurité sa priorité. "Bien sûr que l’on voit ce qu’il se passe. Je voudrais quand même rappeler les actions menées à la Guillotière à la sortie du confinement. C’était une catastrophe, mais nous avons massivement mobilisé la police municipale, mais aussi la police nationale. Ce qu’il faut, c’est une police de l’humain pour prévenir le passage à l’acte et pour agir rapidement", a alors déclaré l’édile.
Au premier rang, un petit groupe de femmes prend alors le micro. "Nous sommes des représentantes des familles qui occupaient l’école Gilibert. Une vingtaine d’enfants attend encore une solution d’hébergement. Nous ne retournons pas dans la rue. Vous êtes un élu, c’est à vous de nous fournir des solutions d’hébergement. On ne peut pas rester aveugle et sourd à ces situations", déplore l’une d’elles. Point de tension entre la Ville et l’État, Grégory Doucet a une nouvelle fois souligné l’engagement de son exécutif. "La Ville de Lyon a multiplié par 67 son budget pour l’hébergement d’urgence soit 2,5 millions d’euros alors que ce n’est pas notre compétence. Ma première responsabilité aujourd’hui, c’est de faire appliquer la loi, donc de dire à l’État de respecter ses prérogatives", a indiqué l’édile.
Si la réunion a commencé dans une ambiance quelque peu tendue, elle s'est néanmoins achevée plus ou moins sereinement aux alentours de 21 heures. Imperturbable, mais à l'écoute, le maire aura essayé tant bien que mal de défendre son projet. Plus apaisés, les échanges informels ont continué dans la soirée entre Grégory Doucet et ses habitants. La prochaine réunion se déroulera le 4 juin à la Halle des sports Vivier-Merle, dans le 3e arrondissement, à partir de 18h30.
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Greg rétrace le chemin de son maître. Plus dure sera la chute pour les 2 . Mais c'est les gueux qui trinqueront !