La biotech lyonnaise MaaT Pharma, leader dans le développement de médicaments issus du microbiote intestinal, pourrait ouvrir une perspective majeure dans les prochains mois.
Les perspectives thérapeutiques sont majeures. "L’idée étant d’utiliser le microbiote comme un co-facteur de santé pour prévenir et soigner”, explique le docteur Nicolas Benech, gastroentérologue à l’hôpital de la Croix-Rousse qui a cofondé le Groupe d’étude sur le microbiote, réunissant une trentaine de spécialistes du sujet dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La biotech lyonnaise Maat Pharma, qui développe des médicaments issus du microbiote intestinal (qu'on appelait jadis la "flore intestinale") pour améliorer la survie des patients traités pour des cancers du sang, a annoncé avoir déposé une demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) auprès de l'Agence européenne des médicaments. L'AMM constitue le préalable obligatoire à toute possibilité de commercialisation d'une spécialité pharmaceutique.
S'il était approuvé, le candidat-médicament MaaT013 (sous le nom de marque Xervyteg) pourrait devenir le premier médicament à base de microbiote autorisé par l'Europe, et le premier au monde en hémato-oncologie.
Son principe est de restaurer le microbiote intestinal, par les traitements contre le cancer, notamment les immunothérapies. Il utilise pour cela la matière fécale de donneurs au microbiote sain. Ce domaine d’innovation thérapeutique, qui consiste à réimplanter via les selles la communauté microbienne de donneurs sains chez des patients qui le nécessitent, n’en est qu’à ses balbutiements à l’échelle planétaire. Mais il ouvre des horizons thérapeutiques très prometteurs.
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"Avancée significative"
Début 2025, Maat Pharma s'était renchérie de plus de 13 % en Bourse à l'annonce du succès des essais cliniques de son candidat-médicament, MaaT013, ,qui améliore la survie des patients traités pour des cancers du sang en restaurant leur microbiote.
"La soumission de notre demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) à l’EMA représente une étape réglementaire majeure pour MaaT Pharma et une avancée significative pour les patients atteints d’aGvH réfractaire — une complication mortelle de la greffe de cellules souches, pour laquelle il n’existe actuellement aucun traitement approuvé, souligne Hervé Affagard, co-fondateur et directeur général de MaaT Pharma. Aujourd’hui, nous nous rapprochons de la mise à disposition d’une option thérapeutique attendue, et nous restons pleinement engagés dans le développement de technologies immunomodulatrices issues du microbiote en hémato-oncologie, un domaine marqué par d’importants besoins médicaux non satisfaits."
En janvier dernier, Maat Pharma avait publié les résultats de la dernière phase d'essai clinique qui évaluait l'efficacité et la sécurité de ce candidat-médicament. Après 28 jours d'administration de MaaT013, l'état gastro-intestinal de 62 % des 66 patients participants atteints d'une maladie du greffon contre l'hôte avait été amélioré, dépassant largement les 38 % de taux de réponse espéré.
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