La surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI) dans les crèches et écoles maternelles est devenue obligatoire depuis 2011. Mais les structures tardent à appliquer les mesures. Au détriment de la santé des enfants.
Trois polluants sont concernés par les décrets sortis en décembre 2011 et janvier 2012 : le formaldéhyde, le benzène et le CO2. En théorie, les responsables des établissements (associations, collectivités, etc.) doivent effectuer, d'ici au 1er janvier prochain, deux campagnes de mesures – une en été, une en hiver, avec un écart de 5 à 7 mois entre les deux. Très peu de structures ont commencé à mesurer la présence de ces polluants. Le coût – qui dépend beaucoup du nombre de pièces – a pu constituer un frein à l'application de ces décrets.
Pourtant, l'obligation est bien là ! Et elle concerne tous les bâtiments, quel que soit leur âge. Car il ne faut pas croire que l'air intérieur des bâtiments neufs est moins pollué. Partout, on utilise des produits potentiellement polluants : enduits, revêtements, produits d'entretien, mobilier, et bien sûr les fournitures utilisées par les enfants pour leurs activités manuelles (colle, peinture, etc.).
Les pouvoirs publics sont conscients que nombre d'établissements ne satisferont pas aux exigences des décrets dans les temps impartis, donc d'ici au 1er janvier 2015. Il se pourrait qu'un troisième décret sorte, et accorde un délai de grâce aux gestionnaires de structures.
Multiplication des allergies
Dommage pour les enfants, qui sont plus vulnérables que le reste de la population, et chez qui les cas d'allergies, notamment, se multiplient. Les origines de cette flambée ne sont pas clairement établies, mais on ne peut exclure que la pollution y tienne un rôle.
La ville de Villeurbanne en est consciente, qui mène un programme pilote de suivi de la qualité de l'air intérieur. En France, on compte près de 380 000 places d'accueil pour les enfants de moins de 3 ans, et presque 15 600 écoles maternelles.
