Véronique Sarselli, maire LR de Sainte-Foy-lès-Lyon et candidate Grands coeurs lyonnais pour la présidence de la Métropole de Lyon, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
La retranscription intégrale de l'entretien avec Véronique Sarselli
Bonjour à tous et bienvenue. Vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd’hui, nous accueillons Véronique Sarselli. Vous êtes maire Les Républicains de Sainte-Foy-lès-Lyon. J’ai une première question : comment vous présenter ? Êtes-vous candidate Les Républicains pour la présidence de la métropole de Lyon ou candidate Grand Cœur Lyonnais, le parti de Jean-Michel Aulas, pour cette présidence ?
Je suis candidate Grand Cœur Lyonnais à la présidence de la métropole de Lyon, suite à cette union qui s’est faite la semaine dernière.
Ça change quoi d’être Grand Cœur Lyonnais et pas Les Républicains ? C’est de la sémantique pure ou cela veut dire des choses plus profondes ?
Ce qui est important, c’est que cette union, tout le monde l’attendait. Nous l’avons réussie, elle était aussi attendue des habitants. Ce qui est essentiel, c’est que tout le monde se reconnaisse dans cette vision commune que nous allons porter ensemble, Jean-Michel Aulas et moi-même.
Parce qu’il y avait un débat, ou en tout cas un enjeu, une forme de rapport de force entre Les Républicains et Jean-Michel Aulas. Les Républicains disaient : à Lyon on s’est rangé derrière vous, pour la métropole on attend que ce soit l’inverse, puisqu’en plus on a la majorité des maires, cela devrait être plutôt Les Républicains avec le soutien de Jean-Michel Aulas. En quoi cela ne vous a posé aucune difficulté de vous ranger derrière lui ?
En toute simplicité mais avec force, je vous dirai que ce n’est pas cela le sujet. La population, les Grands Lyonnais, attendent un projet clair, une alternance. C’était cette union, nous l’avons réussie. Certains la jugeaient impossible. C’est une union qui part d’un constat : avec Jean-Michel Aulas, nous faisons le même constat, celui de six années de mandat qui ont abîmé et dégradé la métropole et la ville de Lyon. C’est aussi une union d’une vision partagée : la volonté de retrouver l’attractivité du territoire, de fluidifier les mobilités. Nous nous sommes retrouvés sur ces points. Enfin, c’est une union entre un chef d’entreprise, avec les projets ambitieux qu’il a portés, et les maires des territoires, qui connaissent le quotidien des habitants. C’est cela que nous avons mis en œuvre et que nous commençons à mettre en musique ensemble.
Vous parlez de cohérence entre vos visions respectives. Cela n’a pas toujours sauté aux yeux : par exemple, Jean-Michel Aulas est pour la gratuité des transports en commun à Lyon pour les personnes gagnant moins de 2 500 euros. Vous, Les Républicains, vous n’y avez jamais été favorables. N’y a-t-il pas déjà là une première incohérence ?
Je voudrais d’abord rappeler qu’il s’agit d’une union, d’un rassemblement pour tous les territoires de la métropole de Lyon. C’est important de le rappeler. Jean-Michel Aulas a fait des propositions, j’en ai fait moi aussi. Il ne vous a pas échappé que cette union date de la semaine dernière. Nos équipes sont au travail et je peux vous assurer que nous trouverons les solutions concrètes attendues par les habitants de la métropole.
Il y en a un des deux qui devra s’aligner sur l’autre. Soit lui renonce à sa mesure, soit vous acceptez la gratuité.
Je ne crois pas que ce soit cela le plus important pour les habitants. Ce qu’ils attendent, c’est que nous allions vers eux pour leur proposer des solutions concrètes, à la fois une vision et des projets d’envergure. En ce qui concerne le métro, tout le monde sait que je suis favorable à un plan métro. Nous y travaillons et nous verrons la forme qu’il prendra.
Lui, vers l’est, il a annoncé vouloir une ligne de métro, probablement un prolongement de la ligne A vers la LDLC Arena et le grand stade de l’OL, ce qui peut poser des questions de conflit d’intérêts. Est-ce aussi cette ligne que vous privilégiez ?
Aujourd’hui, nos équipes sont au travail. Nous trouverons des solutions. Encore une fois, nous portons ensemble ce projet d’envergure, mais il y a aussi les solutions concrètes pour les habitants. Je veux apporter la vision des territoires : il faut arrêter de les opposer. On essaie souvent d’opposer les territoires, ce n’est absolument pas le cas. Nos équipes travaillent, monsieur Theras, et nous reviendrons vers vous. Vous verrez qu’il y aura des solutions concrètes demandées par les habitants. C’est cela qui est important aujourd’hui.
Pour l’instant, on voit aussi d’autres antagonismes. Vous parliez des mobilités : Jean-Michel Aulas ne partage pas la même position que vous sur la ZTL. Vous voulez revenir sur la ZTL, lui dit non, il fera peut-être quelques aménagements comme rouvrir la rue Grenette ou la rue de la République aux bus. N’y a-t-il pas là une incompatibilité ?
Ce sont deux propositions que j’ai déjà apportées. Encore une fois, ce qui est important, c’est que nous faisons le même constat : il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Je connais les ambitions de Jean-Michel Aulas pour la ville, pour Lyon. Il a Lyon dans les tripes.
Et elles sont compatibles avec votre vision de la métropole ? Parce que pour l’instant, c’est ce qui a toujours été compliqué : construire une métropole où les Lyonnais se sentent protégés d’une circulation de transit, tout en permettant aux habitants des autres communes d’accéder rapidement à Lyon.
C’est cela que nous allons porter. Cette union que tout le monde pensait impossible, nous l’avons faite et nous sommes au travail. Vous verrez que nous porterons des projets cohérents. Mais le sujet n’est pas tant notre cohérence que les projets que nous allons proposer aux Grands Lyonnais et aux Lyonnais. Lui avec sa vision, son envie pour Lyon, il a Lyon dans les tripes, il a vu Lyon se dégrader, et moi, avec la vision des territoires, de cette métropole qui doit retrouver son cap et son attractivité. Nous sommes au travail.
Mais pourquoi, selon vous, la métropole s’est-elle dégradée ?
Vous trouvez qu’aujourd’hui les choses vont bien ? Monsieur Bruno Bernard a présenté sa candidature. Je pense qu’il devrait présenter ses excuses aux Grands Lyonnais. 65 % d’insatisfaction : on n’a jamais vu cela. C’est un taux record. Et pourtant, on s’auto-satisfait. On pense que le bilan, c’est l’écologie. Pour moi, son bilan, c’est une idéologie. Et ce sont les Grands Lyonnais qui en ont fait les frais, ils en ont payé le prix. Alors maintenant, il faut s’unir. Nous l’avons fait. Là où tout le monde pensait que c’était impossible, nous avons réussi. Aujourd’hui, nous retroussons nos manches pour les Lyonnais et les Grands Lyonnais. C’est cela que je souhaite.
