Grégory Doucet, maire écologiste de Lyon et Sandrine Runel, députée socialiste de Lyon. (@NC)

À Lyon, Doucet et ses partenaires actent "l'union de la gauche" pour contrer le "réactionnaire" Aulas

Le maire sortant Grégory Doucet et ses partenaires de gauche ont acté leur union ce mardi, lançant de fait leur campagne pour les élections municipales, contraints par la popularité et la présence médiatique de Jean-Michel Aulas.

Dimanche dans le Progrès, le maire de Lyon assurait : "Ce n'est pas le temps de la campagne. La priorité, ce sont les chantiers." Deux jours, et plusieurs interviews dans la presse locale plus tard, le voilà aux côtés de la députée socialiste Sandrine Runel, pour "acter l'union de la gauche et de l'écologie à Lyon". Une union "porteuse d'espoir", assure le maire sortant, pour ne pas "laisser Lyon à des réactionnaires", complète l'ex-adjointe aux solidarités.

"Nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas ou d'une quelconque pression", assure Sandrine Runel

Les "réactionnaires" désignés, Jean-Michel Aulas et ses soutiens parmi lesquels Pierre Oliver et Thomas Rudigoz, ont semble-t-il contraint la gauche à accélérer le mouvement, portés par une dynamique impressionnante, confirmée par deux sondages successifs. "Nous ne répondons pas aux oukases de Jean-Michel Aulas ou d'une quelconque pression", répond devant les caméras Sandrine Runel, tandis que Grégory Doucet assure, à l'imagine d'un Jean-Michel Aulas cet été, que l'union était un préalable au lancement d'une campagne. "Ce qui m'importe ce n'est pas ce que certains prédisent mais c'est ce que Lyonnais ont à dire", lance-t-il.

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PCF, Place publique, Voix commune !, socialistes, Génération.s, les écologistes, l'Après, toute la gauche était là... à en croire les présents. L'éléphant dans la pièce, c'est l'absence de LFI et de sa représentante locale, la députée Anaïs Belouassa Cherifi. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a décidé de faire cavalier seul dans la quasi-totalité des villes de France. Une absence temporaire, estime un élu écologiste, qui ne doute pas que les insoumis rejoindront les rangs de la gauche au second tour.

Ex-LFI, Laurent Bosetti n'hésite d'ailleurs pas à raviver le souvenir du Nouveau front populaire des législatives anticipées qui avait permis à la gauche de réaliser le grand chelem. "Tout le monde est là, avec la ferme intention de s'appuyer sur un bilan robuste, celui sur lequel nous avons travaillé ensemble déjà pendant six ans", résume Grégory Doucet.

"Les voix de tous les partenaires seront entendues"

"Les voix de tous les partenaires seront entendues", poursuit le maire sortant, qui veut traiter les "urgence sociale et climatique" auxquelles il estime avoir "déjà commencé à répondre". Sa directrice de campagne Fanny Dubot l'a indiqué dans nos colonnes, le candidat, malmené dans les sondages, veut ancrer davantage sa campagne à gauche, estimant ne "plus rien avoir à prouver" sur l'écologie.

Alors Grégory Doucet fait de la place aux partenaires, devant les caméras, mais dans les négociations aussi confie l'un d'eux, satisfait des équilibres. Les principales forces ont ainsi eu le droit à leur temps de parole. Un temps dont elles ont profité pour évoquer leurs priorités à venir, mais aussi le bilan sur lequel elles s'appuieront : services publics, régulation des Airbnb, développement du Bail réel solidaire, logement social...

"Le camp de la vérité"

"À Lyon, la gauche et l'écologie ça fonctionne. Toutes les politiques publiques que nous avons portées permettent aux Lyonnais de vivre bien et de vivre mieux", assure Sandrine Runel. Grégory Doucet lui a vanté sa politique de rénovation du bâti scolaire, de création des rues aux enfants ou de création de logements "abordables et habitables". Un sujet choisi avec soin, qui, selon nos informations, devrait ressortir comme l'une des principales préoccupations des Lyonnais sondés par les équipes de campagne. La restitution de cette enquête menée auprès de 1 000 Lyonnais sera ainsi le premier rendez-vous de campagne le 8 novembre place de la Bourse, animée par la députée écologiste Marie-Charlotte Garin.

Dans la campagne qu'elle amorce, la gauche devrait s'appuyer sur son expérience du pouvoir, sa connaissance des dossiers et sur son bilan, espérant piéger un Jean-Michel Aulas parfois approximatif, multipliant les propositions pour lesquelles il serait frappé d'incompétence une fois au pouvoir. "Les Lyonnais veulent du concret, pas des mesures qui n'existent pas. Il y aura le camp de la vérité, et le camp de tout ce que l'on peut raconter pour envoyer du rêve", prédit Sandrine Runel.

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