Les employés d’Arc-en-ciel en grève à la gare de Perrache en novembre dernier. @ Cheyenne Gabrelle

Perrache : fin de la grève des agents de nettoyage

Après plus de deux mois de grève, les agents de nettoyage de la gare routière Perrache à Lyon ont mis fin à leur mouvement, vendredi 16 décembre. Avec de minces garanties sur leur avenir.

Depuis le 10 octobre, les agents de nettoyage de la gare routière de Perrache tiennent le piquet de grève. En face des escaliers mécaniques qui mènent à la gare ferroviaire, ils affichent leurs revendications. Ils expliquent aussi aux passants pourquoi ils ne ramassent plus les déchets au centre d'échanges de Lyon-Perrache. Mais, plus de deux mois après le début de ce mouvement, les grévistes y mettent fin.

Un plan de sauvegarde de l'emploi pour les agents de nettoyage

La grève a cessé vendredi 16 décembre, d'après le communiqué du syndicat Confédération nationale des travailleurs - Solidarité ouvrière du Rhône (CNT-SO 69). La raison ? Les agents de nettoyage bénéficieront un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Une première version a été présentée le 15 décembre.

"Sans présager de l’issue des consultations légales, ce processus garantit a minima aux salarié.es un accompagnement dans le retour à l’emploi et leur assure qu’ils ne seront l’objet ni de licenciements secs, ni de mutations arbitraires comme il est coutume de le faire dans le secteur du nettoyage. C’est donc avec cette seule garantie obtenue dans la lutte que les agents ont décidé de reprendre le travail le vendredi 16 décembre 2022", indique le syndicat. 

Une grève toujours imputée à la Métropole de Lyon

Ce mouvement a été déclenché par une décision de la Métropole de Lyon. Pour le nouvel appel d'offre, la collectivité a décidé de restreindre les candidatures aux seules entreprises d'insertion sociale. Le contrat de la société Arc-en-ciel, titulaire du marché jusqu'à présent, arrivait alors à son terme au 31 décembre. Sans possibilité de reclassement interne, les 21 salariés ont alors lancé cette grève illimité.

"Cette situation inique, ils la doivent à la Métropole de Lyon qui, elle, est restée sourde à la seule demande formulée pourtant par des agents qui, depuis 30 ans, travaillent pour elle en sous-traitance", dénonce la CNT-SO.


"Cette administration a eu un comportement digne
des pires politiques néolibérales",
dénonce la CNT-SO du Rhône.


Le syndicat va plus loin. Il dénonce un comportement "hostile et méprisant" de la collectivité depuis de nombreuses années. "Cette administration et son président, osant se revendiquer de gauche, se sont en réalité inscrits dans la droite ligne de leurs prédécesseurs et ont eu dans ce conflit, un comportement particulièrement hostile et méprisant, digne des pires politiques néolibérales : rappelons en effet que la Métropole a toujours refusé de prendre ses responsabilités quant au harcèlement opéré par un de leurs propres agents pendant plusieurs années ; qu’elle leur a toujours refusé le dialogue, dans la grève de 2021 comme dans celle-ci ; que cette année, elle a franchi un nouveau cap quand, la saison touristique approchant, elle a purement et simplement cassé la grève en faisant remplacer les salarié.es". 

À lire aussi : Grève des agents de nettoyage à Perrache : la Métropole agit

Si les salariés fustigent principalement la Métropole pour son manque de soutien, la société Arc-en-ciel n'est pas épargnée. Le 7 décembre, la députée du Rhône, Marie-Charlotte Garin, avait dénoncé le comportement de l'employeur. À cette date, elle n'avait proposé aucune solution de repli aux grévistes.

Un reclassement possible au sein de la Métropole ?

Récemment, il a été évoqué la possibilité d'un reclassement des agents, au sein des autres entreprises lyonnaises du secteur via la Métropole qui jouerait son "rôle d'employeur territorial". La collectivité pourrait envisager de reclasser en interne des ex-salariés d'Arc-en-ciel.

"Nous attendons que la Métropole s’implique dans la recherche de solutions pour les salarié.es de Perrache. Nous lui demandons également, de reconnaître ses fautes, pour les salarié.es de Perrache et pour tous les autres travailleurs qui pourraient être concerné.es par une telle mesure. Car rappelons-le, la Métropole est l’un des plus gros pourvoyeurs de marchés publics de la région et si elle persiste dans l’application de ses décisions aveugles et bureaucratiques, d’autres sous-traité.es en feront les frais. Les bientôt ex-salarié.es du nettoyage à la gare routière de Perrache attendent des solutions et continueront à se battre, par tous les moyens légaux, pour faire entendre leur voix et valoir leurs droits", insiste la CNT-SO du Rhône. 

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