Edwin Jackson, la nouvelle perle de l'ASVEL

Portrait. Edwin Jackson, 18 ans, fait partie de ces jeunes joueurs du basket français en devenir. Le jeune arrière de l'ASVEL a accepté de se confier à Lyon Capitale.

On avait fixé le rendez-vous dans les locaux du journal à 14h30. Edwin Jackson arrive avec un quart d'heure d'avance et en garçon bien élevé patiente le temps de se faire photographier sur la place des Terreaux. C'est autour d'un sandwich que la discussion se poursuit. Depuis le début de la saison, il a pris l'habitude de répondre aux sollicitations médiatiques. "Je joue le jeu avec les journalistes car ça fait partie de mon métier. En plus ce n'est pas quelque chose qui me dérange", nous explique-t-il.

Né à Pau, Edwin Jackson débute sa carrière à Besançon avant de rejoindre le club de Bron. Il rejoint ensuite l'ASVEL en catégorie de minimes avant de poursuivre sa formation à l'INSEP (institut national du sport et de l'éducation sportif). Cet été, il s'est engagé à Villeurbanne où sa cote depuis le début de la saison ne cesse de monter. Pourtant, le jeune joueur de 18 ans ne semble pas surpris outre-mesure par son accession fulgurante. "Je n'ai jamais envisagé l'échec. J'ai toujours travaillé comme un acharné et j'ai toujours eu beaucoup confiance en moi. Je ne suis pas étonné d'être là car quelque part je le mérite."

Un tantinet arrogant le jeune arrière villeurbannais ? "Je sais que je peux paraître arrogant mais je suis du genre à dire ce que je pense. J'ai travaillé dur pour en arriver là. A l'INSEP, je m'enfermais dans la salle à m'entraîner à fond et je me disais qu'en bossant il n'y avait aucune raison pour que je n'y arrive pas." Fils d'un ancien joueur de basket professionnel, son père Skeeter a été international français à quarante reprises, Edwin qui a remporté le championnat d'Europe des moins de 18 ans en 2006 est souvent comparé à un certain Tony Parker. "La comparaison est d'autant plus facile que nos deux pères se connaissent, on a une histoire en commun, nous sommes tous les deux franco-américain. J'ai beaucoup de respect pour Tony." Il poursuit : "On ne m’enlèvera pas de la tête que ce qu'il a fait c'est énorme. Ce n'est pas pour autant que je suis un fan absolu de son style de jeu mais être comparé à Parker, ça ne m'agace pas, c'est tout de même l'un des meilleurs joueurs français."

Du coup, on ose à peine lui demander si la NBA fait partie de ses objectifs. "Tu es obligé de rêver de la NBA, pour l'argent, pour le glamour, pour tout ce que ça représente." A tout juste 18 ans, Edwin Jackson a conscience qu'il a une vie différente des jeunes de son âge. "J'ai encore des potes qui vont au lycée. Par rapport aux jeunes de mon âge, c'est sûr que je n'ai pas une vie comme les autres. Ceci dit, cela ne m'empêche pas de m'amuser, de profiter de la vie." Au fil de la discussion, on se rend vite compte que le jeune homme fait preuve d'une certaine maturité. "Il y a plein de trucs qui te font grandir plus vite. Je vis seul, je suis autonome, je dois faire mes courses, ma mère ne me fait pas à manger. Je dois gérer les factures, les réunions de copropriété. A 18 ans, je m'assume entièrement."

Edwin qui passe actuellement son permis de conduire se rend quotidiennement à l'entraînement en transports en commun. Le jeune homme est en adéquation avec lui même. "Je ne suis pas du genre à montrer que je gagne bien ma vie, je suis généreux, mais je ne fais pas non plus les grands princes. Mon père m'a toujours dit qu'il ne fallait pas dépenser pour dépenser. Il est Américain donc pour lui un dollar, c'est un dollard (rires.)"

Cela fait déjà plus d'une heure que le jeune basketteur se confie et avant de partir rejoindre trois de ses amis pour une virée au centre ville de Lyon, Edwin Jackson nous parle du début de saison de l'ASVEL, avec toujours autant de lucidité. "Il faut qu'on prenne plus conscience de notre potentiel. On a une équipe avec beaucoup de fortes individualités, tout le monde veut bien faire mais je pense qu'on doit essayer de se faire encore plus de passes, apprendre à jouer encore plus ensemble." Avec Edwin Jackson dans ses rangs, l'ASVEL possède un sacré joyau.

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