Capture d’écran 2013-11-08 à 10.57.33

Pourquoi l'Alternative (UDI - MoDem) est condamnée à Lyon

L'émerge d'un centre droit autonome à Lyon n'aura pas lieu. Les élus MoDem qui ont rejoint Gérard Collomb comptent bien lui rester fidèles. Et l'UDI s'apprête à soutenir Michel Havard dès le premier tour des municipales.

Capture d’écran 2013-11-08 à 10.57.33 ()

Mardi dernier, les deux monstres du centrisme en France, François Bayrou et Jean-Louis Borloo, scellaient leur réconciliation. Ils donnaient l'impulsion à une nouvelle UDF, ancrée à droite, se positionnant explicitant "dans l'opposition" au gouvernement actuel. "Nous condamnons la politique suivie par la majorité actuelle", insiste la charte des valeurs de l'Alternative nouvellement formée. Une affirmation qui n'allait pas de soi : François Bayrou avait dérivé vers le centre-gauche, votant en 2012 pour François Hollande. "La droite républicaine est naturellement notre partenaire politique", ajoute l'Alternative.

"Respecter la position nationale au niveau local"

Fort logiquement, cette nouvelle grammaire politique devrait s'appliquer à Lyon : les élus MoDem devraient rejoindre l'opposition à Gérard Collomb. Dans un communiqué, Christophe Geourjon, chef de file de l'UDI, affirmait mercredi que "ce centre fort que nous attendions tous, se doit d’être cohérent, c'est-à-dire que tous devront respecter la position nationale, et ce même au niveau local". Il reconnaissait cependant que "construire cette cohérence va demander un peu de temps localement". Il le sait : L'Alternative n'aura pas de traduction à Lyon. En tous cas pas pour les municipales. Et pourtant, si celle-ci devait s'affirmer dans une ville aux municipales, c'est bien à Lyon où l'UDF tenait entre 1995 et 1998, puis entre 1999 et 2001 la Ville, le Département et la Région.

Les élus MoDem sans doute fidèles à Collomb

Capture d’écran 2013-11-08 à 10.49.18 ()

Deux explications à cette impasse. D'abord parce que Gérard Collomb occupe cet espace politique, et a fait son marché dans le vivier des élus MoDem : Gilles Vesco est entré dans son exécutif, grâce à son appui Thomas Rudigoz a été élu conseiller général, tous deux quittant leur parti. Anne-Sophie Condemine, adjointe à l'Emploi et à l'Insertion, fait toujours le grand écart. Elle est restée au MoDem, mais elle n'est pas prête à se ranger derrière le nouveau mot d'ordre. Cette charte est "un retour vers le passé. Les gens sont déconnectés des partis politiques. Ce qui compte, c'est la façon dont la ville est gérée. On refait de la politique politicienne, je suis déçue", nous-a-t-elle confié. Elle soutiendra le maire sortant dès le premier tour, désireuse de poursuivre son mandat d'adjointe. Elle compte rester au MoDem "tant qu'il y a cette possibilité de passer des accords locaux".

La charte de l'Alternative reconnait en effet que les élections municipales "obéissent à une logique de territoire, tout en s’inscrivant dans une cohérence nationale". "Nous en tiendrons compte en examinant ensemble la situation ville par ville", ajoutait le document. Ce flou permet aux récalcitrants de ne pas rentrer dans le rang. Si elle devait choisir entre son parti et son maire, Anne-Sophie Condemine choisirait ce dernier. Que feraient Catherine Panassier et Eric Desbos, membres des exécutifs d'arrondissement ? Et Roland Crimier, vice-président en charge du pilotage des grands projets d'agglomération ? Quant à Eric Lafond, exclu du MoDem, il ne veut entendre parler ni de l'UMP, ni du PS.

L'UDI probablement avec l'UMP dès le 1er tour

Geourjon ()

© tim douet

Ensuite, le propre positionnement de l'UDI à Lyon empêche l'émergence d'un centre droit autonome. Soumis à l'impératif de présenter des candidats dans chacun des arrondissements, Christophe Geourjon n'a pas fait mystère de sa volonté de faire alliance avec l'UMP… dès le premier tour. Surtout depuis que Michel Havard, dont il est proche, a gagné la primaire. "Indépendance ne veut pas dire isolement", prétexte-t-il aujourd'hui pour justifier ces négociations en cours. Celles-ci devraient aboutir avant Noël par un accord politique.

L'Alternative se retrouvera alors écartelée, représentées dans une liste emmenée par l'UMP, une autre dirigée par le PS, possiblement une liste divers droite et peut-être même dans une alternative… à gauche de Gérard Collomb.

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut