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Lyon : Collomb confirme le maintien de l'eau au secteur privé

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Le président de la communauté urbaine a annoncé ce lundi sa préférence pour le statu quo après 2015 : ce serait toujours une entreprise privée qui produirait et distribuerait l'eau potable dans l'agglomération. Mais les partisans d'un retour en régie publique ne désarment pas et demandent à ce que le nouveau contrat n'excède pas huit ans. Ils espèrent ainsi que la collectivité se préparera dès les prochaines années à une "remunicipalisation".

Dans un lapsus, Gérard Collomb avait vendu la mèche en juin dernier, en insistant sur la nécessité de "contrôler les délégataires". Ce lundi 8 octobre, lors d'une conférence de presse, il a clairement exprimé son choix : oui au maintien en délégation de service public (DSP) du service de l'eau après 2015, date de la fin du contrat actuel. Il l'a annoncé à son exécutif le matin même. Même si le vote est à venir, il enterre d'ores et déjà le retour à une régie publique, comme l'ont décidé Paris, Grenoble et Bordeaux - baisse de prix à la clé - ou la mise en place d'un dispositif mixte associant privé et public.

En particulier, certains élus avaient poussé pour une régie veillant à la production de l'eau et à la préservation de la ressource, tandis qu'une société s'occuperait de la distribution. Le statu quo étonne : Veolia, l'opérateur actuel, avait surtout démontré sa capacité à instaurer un abonnement parmi les plus chers de France et une surévaluation du prix de l'eau de 25 à 30%. Une pratique induite par le contrat de 1986 qui garantit notamment une hausse quasi-automatique des tarifs.

Baisse de prix de 20% minimum

Gérard Collomb est évidemment attentif à ne pas reproduire le même schéma. Parmi les conditions qu'il pose dès maintenant, apparait la baisse des prix, de plus de 20%, dont une part abonnement qui ne représenterait plus que 25% de la facture, contre 34% aujourd'hui. La collectivité a aussi défini un montant de travaux : 33 millions par an, acquittés au moins pour moitié par le délégataire. Une chose est aussi acquise : la mise en place "d'une autorité organisatrice forte", composée de 15 à 20 salariés du Grand Lyon, chargés d'établir le cahier des charge et de les faire respecter. La difficulté de contrôler la réalité des investissements effectués figure parmi les arguments repris par les partisans de la régie.

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"Il aurait fallu s'y prendre plus tôt"

A écouter le président de la communauté urbaine, les élus n'avaient pas d'autres choix. "Intégrer 371 personnes (qui aujourd'hui travaillent chez Veolia, Ndlr), ça ne se fait pas en claquant des doigts. Et puis une fois que vous les embauchez, ce sont des fonctionnaires, c'est pour la vie", a-t-il développé. "Telles que les choses nous ont été présentées, c'est vrai que c'était compliqué, notamment parce que tous les personnels ne travaillent pas à 100% sur le contrat lyonnais", reconnait Paul Coste (Europe Ecologie les Verts), pourtant favorable au passage en régie.

Outre ces enjeux de personnel, se posait aussi la question de la frontière entre le réseau de production et celui de distribution, aujourd'hui bien imbriqués. "Il y a une soixantaine de réservoirs et de châteaux d'eau, alimentés par des circuits de distribution", décrit un élu. Cette clarification est pourtant nécessaire pour "définir les responsabilités de chacun en cas de panne", explique Michel Reppelin (groupe Synergie). En réalité, s'il avait été véritablement dans le projet du Grand Lyon de revenir sur la situation actuelle, "il aurait fallu s'y prendre plus tôt", selon un élu.

8 ou 10 ans : le nouveau clivage politique

Le président de la communauté urbaine propose donc de retenir en 2014 le nom du futur délégataire, à la faveur d'un appel d'offre. Le prochain contrat, qui démarrera en 2015, courrait sur huit ou dix ans. Les élus se réserveraient ensuite la possibilité de revenir partiellement à la régie. D'ici là, les opposants au 100% privé ne désarment pas. "Nous voterons contre une DSP", prévient l'écologiste Paul Coste. Communistes et gauche alternative optaient pour une gestion mixte : désormais il leur importe que le futur contrat ne dure que 8 ans de façon à ce qu'un nouveau choix intervienne lors du prochain mandat 2014-2020 où ils espèrent encore être majoritaires.

Cette position est sans doute partagée par Gérard Claisse, le vice-président (PCF) en pointe sur ce dossier, qui cachait son visage dans ses mains au moment où Gérard Collomb présentait en séance publique son choix. Yves Fournel soulignait l'importance aussi "de se préparer lors de ces prochaines années à cette éventualité (celle d'un passage partielle ou totale en régie, Ndlr)".

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Une baisse d'une quinzaine d'euros dès 2013

Le grand chambardement est pour 2015. Mais cette année, Le Grand Lyon et Veolia procédaient à la révision quinquennale du contrat actuel, en vigueur jusqu'en février 2015. La collectivité a notamment exprimé sa volonté de réduire la part de l'abonnement. Les négociations en cours, sur le point d'aboutir, se confluerait, dès l'an prochain, par une baisse de cette part, de 34% à 29,5%. Soit, dès 2013, une quinzaine d'euros par an économisé pour une facture moyenne.

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