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Législatives 14e circonscription : Jeremy Coste veut instaurer ''un baromètre du bien-être au travail''

SÉRIE (14e circ./14) – Dans le cadre de la campagne des législatives, les candidats du Rhône répondent au questionnaire envoyé par Lyon capitale : quelles propositions de lois voteront-ils s'ils sont élus à l'Assemblée nationale ? Lesquelles soumettront-ils eux-mêmes au Parlement ? Jeremy Coste nous répond. Il est candidat Nouveau Centre dans la 14e circonscription du Rhône (Cantons de Saint-Fons, Vénissieux, partie de St Priest).

Jeremy Coste a 25 ans, il est président des Jeunes Centristes depuis juin 2010.

Lyon Capitale : Êtes-vous pour ou contre le mariage homosexuel ? Et l'adoption par des couples homosexuels ?

Je comprends qu’il y ait un débat et je pense que notre société dans sa grande majorité est suffisamment respectueuse pour accepter cette réalité qui concerne des millions de couples et d’enfants. Le mot mariage est un terme qui renvoie à une conception religieuse de la société et de la famille. Cette institution découle d’une longue histoire qu’il faut respecter. Cependant, dans un État laïc, il me semblerait logique et cohérent qu’à la mairie, chaque couple soit uni de la même façon. Je souhaite donc que s’applique à tous les couples qui décident de s’unir le principe d’égalité inscrit sur le fronton de nos mairies. Concernant l’adoption et dans la continuité de ma réflexion, les valeurs familiales sont des valeurs fondamentales. La famille, c'est la cellule de base de la société, c'est le lieu du développement et de l'épanouissement de chaque personne. La valeur famille et la cellule familiale sont importantes, c'est la raison pour laquelle je crois que tous les enfants méritent d’être éduqués par des parents qui s’aiment et qui désirent construire une famille. Tous les enfants devraient avoir les mêmes droits, la même protection juridique, que leurs parents soient de sexe différent ou non. Ce qui compte pour moi, c’est le bien-être des enfants et la liberté pour chacun de s’aimer comme il l’entend.

Êtes-vous pour ou contre la surtaxe Hollande de 75% pour les revenus au delà d'un million d'euros annuel ? Souhaitez-vous créer des exceptions pour certaines professions (sportifs, artistes…) ?

La surtaxe Hollande est symbolique. Et c'est parce qu'elle est symbolique que je suis contre. Mes convictions centristes me poussent à l'équilibre et à la raison, notamment en terme budgétaire. Mais cette mesure n'a aucune efficacité fiscale, et elle envoie un message très négatif à nos jeunes générations. Il n'y a aucune raison pour que l’État appose un plafond de verre de cette nature. Même si la réussite n'est pas que financière, je veux pouvoir dire aux jeunes : oui, vous pouvez vous battre, travailler, réussir. Le talent, le mérite, doivent être récompensés. François Hollande veut moins de riches, je veux moins de pauvres. Notre pays asphyxie ses énergies. Il faut les libérer. Savez-vous que les Français sont les champions du monde de la création d'entreprise ? Certaines professions ont des revenus conséquents, en effet. Ont-ils volé l'argent qu'ils gagnent ? Je crois à la progressivité de l'impôt, pas au découpage de la population en catégories. Ce qu'il faut également garder en mémoire, c'est que les professions que vous évoquez sont généralement éphémères et dépendent pour beaucoup de l'attrait du public, qui peut se désintéresser d'eux du jour au lendemain.

Souhaitez-vous une intervention de l'État pour limiter la hausse du prix de l'essence ?

Le prix de l'essence constitue une part de plus en plus importante du budget des ménages, c'est une réalité. La solution, à mon sens, ne tient pas dans l'encadrement étatique des prix. Nous avons une économie ouverte, nous sommes dépendants des pays fournisseurs de pétrole. Si l’État bloque les prix, quelqu'un devra payer la différence, et ce sera le contribuable, celui qui paie ses impôts. Ils sont déjà suffisamment importants pour ne pas aggraver cette situation. L’intervention de l’État ne bloque pas de facto le prix de l'essence, elle fait peser l'augmentation sur d'autres personnes. On anesthésie le consommateur pour mieux faire augmenter ses impôts et la dette publique.

En tant que centriste, je n'ai pas l'intention de me dérober de la réalité : le blocage des prix n'est pas une solution viable sur le moyen et le long terme. C'est tout au mieux une mesure d'urgence. La solution réside pour moi dans une moindre dépendance à l'égard des pays producteurs de pétrole. Par exemple, en développant la filière de l’automobile électrique ou concernant le pétrole, en augmentant drastiquement nos possibilités de raffinage. Aujourd'hui, une part importante du pétrole français n'est pas raffinée sur notre territoire, alors même que nous avons les compétences et le talent pour cela, la raffinerie de Feyzin en est un exemple. En raffinant français, nous contrôlons à la fois la qualité de nos produits pétroliers et les coûts de transport.

Pensez-vous qu'il faille réduire l'immigration légale en France ?

En matière d'immigration, comme dans beaucoup d'autres questions, on chiffre tout et n'importe quoi. Je veux parler d'hommes et de femmes qui viennent sur notre territoire. D'êtres humains qui ont une famille, des amis, des liens avec leur environnement. Pour moi, l'immigration n'est pas un problème en soi. Par contre, l'intégration et la qualité de celle-ci en est un. Je crois que sur cette question les différentes majorités politiques (PS ou UMP) qui se sont succédé depuis des années ont réagi en gestionnaires plutôt qu'en visionnaires : on a placé ici et là des populations, sans réflexion sur l'emploi, le cadre de vie, les infrastructures.

Le cœur du processus d'intégration doit mêler deux aspects : permettre à la personne d'origine étrangère de devenir française à part entière en l’accompagnant, qu'elle puisse partager les valeurs et les règles de la République, tout en ne reniant pas l'héritage culturel inhérent à son parcours. La nation est une rencontre : l'individu fait un pas vers elle, elle fait un pas vers lui, il fait des efforts pour s'intégrer à elle, elle l'accepte avec ses différences.

Dans cet esprit, nous proposons par exemple que toute personne vivant depuis 10 ans sur le territoire français reçoive un document leur exposant les possibilités pour devenir français, avec les démarches à suivre et ce, de manière accélérée et facilitée pour peu que l’intégration soit réussie. La France leur tendra la main, ils pourront la saisir, avec ce que la nationalité française comporte comme règles et valeurs communes.

Êtes-vous pour imposer un écart maximum de 1 à 20 dans la rémunération des salariés des entreprises publiques ? Des entreprises privées ?

Cette question n'est pas du ressort de l’État. Un écart maximum de rémunération se calibre en fonction de la compétence, des performances de gestion, du résultat d'une entreprise, et je crois que les mieux à même d'en faire l'évaluation sont les employés eux-mêmes. Je défends l'idée que les salariés et leurs représentants aient une présence accrue aux conseils d'administration et de rémunération des entreprises, publiques ou privées. Ce sont ces instances qui décideront le cadre de l'échelle des salaires. Pour moi, si les actionnaires possèdent la structure de l'entreprise, les employés en possèdent la culture, et c'est tout aussi important dans le contexte de concurrence mondiale dans lequel nous évoluons.

Puisque la richesse d’une entreprise dépend d’un collectif d’individus, je crois que chacun doit pouvoir exprimer son avis sur la politique salariale tout en laissant la décision finale à ceux qui dirigent et qui ont pris des risques pour recruter et faire vivre notre économie. Il me semble également primordial d’avoir une réflexion sur le bien-être au travail car de plus en plus de salariés se plaignent des conditions de travail. Une fois élu, je proposerai d’instaurer un baromètre du bien-être au travail.

Pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés, ces derniers en partenariat avec les syndicats pourront juger et noter les conditions de travail de leur entreprise. Ces résultats seront publiés sur le site de l’entreprise et le site du ministère du travail. Ainsi la qualité du travail progressera. Au final, l’entreprise gagnera en confiance car les salariés se sentiront davantage respectés et écoutés. C’est aussi une formidable façon d’améliorer la compétitivité de l’entreprise.

Êtes-vous pour ou contre le droit de vote des étrangers aux élections locales ?

La question ne se pose pas dans ce sens. La question centrale ici est celle de l'unicité de la République. La République est une et indivisible. En tant que républicain, je me refuse à créer plusieurs catégories de citoyens sur notre territoire, les citoyens de plein exercice et les étrangers qui ne peuvent voter qu'aux élections municipales. La citoyenneté est liée au droit de vote, et vice-versa. Une commune fait partie d’un ensemble. Trouverions-nous cela normal que des parents puissent s’exprimer sur la gestion des écoles primaires mais pas sur celle des collèges et des universités qui dépendent respectivement de la région et de l’État. Plutôt que former des demi-citoyens, je préfère améliorer les conditions d’intégration et leur offrir une nationalité pleine et entière.

Pensez-vous qu'il faille conserver Hadopi ? Si non, par quoi souhaitez-vous la remplacer ?

La loi HADOPI me semble inadaptée à la réalité du monde numérique. Son efficacité, après X années de fonctionnement est discutable au regard des volumes de téléchargement illégaux constatés encore aujourd'hui en France. Le concept de licence globale, où tous les abonnés internet paieraient une cotisation, à la manière de la redevance télévisuelle, est une bonne solution.

Plus fondamentalement, il y a un réel effort à faire en terme d'offre légale en France, même si des progrès ont été faits. Les majors se plaignent de la baisse de leurs revenus mais ils n'ont rien à proposer à l'internaute qui souhaite avoir son épisode de série télévisée une semaine après sa diffusion américaine, par exemple. De la même manière, l'offre de livres numériques est à l'état embryonnaire en France. L'industrie doit réagir, et ne plus attendre que l’État freine toute évolution dans les modes de consommation.

Êtes-vous pour ou contre une aide publique à la construction de mosquées ?

La laïcité doit être respectée. C'est la raison pour laquelle je crois qu'un financement public direct n'est pas souhaitable. Pour autant, l’État peut aider en créant des fondations pour récolter dons et fonds privés et ainsi garantir des sources de financement sûres et fiables pour la construction de mosquées.

Êtes-vous pour ou contre le retour à la semaine de 5 jours à l'école ? Si oui, préférez-vous que la nouvelle matinée de classe soit le mercredi ou le samedi ?

La question des rythmes scolaires doit privilégier l'intérêt de l'enfant, et uniquement cette donnée. On ne base pas une politique éducative sur les intérêts touristiques des uns et des autres. Nos programmes scolaires sont trop lourds, les semaines des écoliers français sont beaucoup trop longues, et il me semble bienvenu qu'un repos le mercredi matin vienne soulager les enfants. Sur les rythmes scolaires, une réflexion plus globale doit être menée : que voulons-nous pour nos jeunes générations ? J'ai le sentiment que l'école de 2012 a perdu de vue l'objectif premier qui doit être le sien : apprendre à lire, écrire, compter et s'exprimer à nos enfants.

Ce sont des savoirs fondamentaux dans la construction du citoyen. La dimension culturelle de l'école et du collège ne doit pas être mise à l'écart, bien sûr, mais il me semble que l'école doit avant tout donner les outils de la découverte du monde. Ainsi, les emplois du temps de nos enfants pourraient être rééquilibrés, en accordant la moitié du temps aux savoirs fondamentaux, et l'autre moitié à la pratique culturelle et sportive, comme cela se fait en Allemagne.

Êtes-vous pour ou contre l'encadrement des loyers ?

Un encadrement des loyers, en plus des contraintes pesant déjà sur les propriétaires (et surtout sur les petits propriétaires) provoquerait une contraction de l'offre qui rendrait le marché encore plus difficile. Je veux en terme de logement une politique de l'offre : il faut construire en masse. Cette politique doit s'inscrire dans le cadre d'une réflexion globale d'aménagement du territoire, de transports publics. Il faudra dans chaque nouvelle construction introduire un tiers de locatif HLM, un tiers de locatif avec accession à la propriété et un tiers de logements privés.

On pourra également développer des concepts de logement coopératif, où les municipalités apportent un cadre juridique à la construction de logements par des associations et/ou groupements de propriétaires. Je propose également la création d'un label de logement intergénérationnel : un étudiant occupe une chambre chez une personne âgée, l'aide dans son quotidien, en échange d'un loyer modéré.

Êtes-vous pour ou contre l’énergie nucléaire ?

Je ne suis ni pour ni contre l'énergie nucléaire : nos centrales existent, il faut traiter la question énergétique au mieux. Cette énergie a des avantages indéniables : elle réduit notre dépendance en combustibles fossiles, même si nos sources d'uranium sont à l'étranger. En outre, elle nous permet de produire une électricité très peu chère, au regard des tarifs pratiqués dans les autres pays européens. Par contre, deux inconvénients de taille sont à noter. Même si les compétences de nos ingénieurs et techniciens nucléaires ne sont plus à démontrer, le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais. Quand on regarde les dégâts qu'ont pu provoquer Tchernobyl ou Fukushima, il y a matière à réflexion.

Le nucléaire pose d'autre part des problèmes d'ordre structurel, dans notre maillage énergétique. Les centrales produisent énormément d'électricité, on a donc une production très concentrée sur certains points du territoire, menaçant en cas de rupture de priver des pans entiers de la France d’électricité. Il faut densifier la production énergétique avec les énergies renouvelables, avec des points de production moins puissants mais plus nombreux. Cela diminuera par ailleurs la déperdition due au transport d'électricité le long des câbles.

En l'état actuel des connaissances et de l'industrie, il nous est impossible d'arrêter nos centrales nucléaires immédiatement. Il va donc falloir organiser la transition avec les énergies renouvelables. La création d'un Commissariat à l’Énergie, qui fixerait des objectifs à atteindre permettrait de maîtriser cette transition. Je souhaite donc que la France accentue ses efforts en matière d’énergie renouvelable et qu’elle ferme progressivement ses centrales.

Êtes-vous pour la légalisation de l’usage de cannabis ?

Non.

Êtes-vous pour ou contre la réalisation des projets autoroutiers qui concernent l’agglomération : A45, COL, TOP ?

Je pense que notre agglomération doit absolument achever son contournement routier. Cela devrait être un objectif prioritaire de l’Assemblée nationale car il s’agit de la seconde agglomération de France. Si je suis élu, je défendrai nos projets de contournements. Cependant, cela doit se faire dans la concertation et avec les moyens nécessaires pour que les populations soient les moins touchées possibles. En matière de transport et d’aménagement, il faut être en mesure de consacrer des moyens considérables car cela constitue un investissement sur l’avenir.

Quels sont vos engagements personnels en matière de cumul des mandats ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Je suis favorable à une loi qui limite le cumul des mandats dans le temps et en nombre car la question qui intéresse les Français n’est pas de savoir combien de mandats cumulent les élus. Ce qui compte aux yeux des administrés, c’est qu’un élu assume ses responsabilités et fasse correctement son travail tout en préparant la relève. Aujourd’hui, je pense qu’il est opportun pour un élu national d’être en lien avec la gestion d’une collectivité car c’est à cet échelon que l’on agit le plus concrètement et que l’on est confronté aux réalités. Je proposerai une loi pour que chaque élu ne puisse pas cumuler plus de 2 mandats, un mandat local et un mandat national ou européen et que ces mandats soient limités à deux consécutifs.

Quels sont vos engagements personnels en matière de transparence sur les rémunérations et les conflits d’intérêts des élus ? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Je pense qu’il est essentiel de réconcilier les Français avec leurs élus. C’est pourquoi, il me semble naturel qu’en temps de crise, chacun fasse un effort et que l’indemnité des élus diminue. Concernant la corruption, comme l’avait proposé François Bayrou, je proposerai d’instaurer une autorité de déontologie de la vie publique chargée du respect des règles de déontologie et de la prévention des conflits d’intérêts au sein du gouvernement, du Parlement, de toutes les administrations de l’État et des collectivités territoriales ainsi que des entreprises publiques. Tout élu condamné sera inéligible pendant 10 années. Un élu de la République se doit de donner l’exemple.

Quels sont vos engagements personnels en matière de temps de présence à l’Assemblée nationale? Pensez-vous qu’il faille une loi pour réglementer cette question ?

Je pense que la place des députés lors des votes est dans l’hémicycle. Si un député ne juge pas opportun d’assister au vote de la loi, il sera financièrement pénalisé comme c’est déjà le cas au parlement européen.

Quelles propositions de loi envisagez-vous de faire à l'Assemblée nationale si vous êtes élu(e) ?

Mes premières propositions de loi concerneront l’emploi. Je souhaite que chaque entreprise prenne en compte son environnement local et qu’elle garantisse à ses salariés les meilleures conditions de travail et une rémunération juste et équitable. Je souhaite donc créer une loi qui impose aux entreprises de recruter un quota minimal de jeunes diplômés de la commune dans laquelle l’entreprise se situe. Puisque l’accès à l’emploi n’est pas une fin en soi, je proposerai également que soit instauré le baromètre du bien-être au travail pour que cesse les pressions patronales. Enfin, puisque tout travail mérite un salaire digne, je proposerai que les salariés participent aux conseils de rémunération.

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