Gérard Collomb en meeting à Villeurbanne
© Tim Douet

Collomb un ministre optimiste en campagne à Villeurbanne

Gérard Collomb et les candidats aux législatives de La République En Marche (LREM) organisaient leur grand meeting régional à Lyon ce mercredi soir. Un événement qui a tourné à la démonstration de force. Plus de 1 500 personnes s’étaient massées au Transbordeur pour une soirée où flottait un grisant parfum de confiance avant le premier tour des législatives.

Gérard Collomb en meeting à Villeurbanne

© Tim Douet
Gérard Collomb en meeting à Villeurbanne pour La République En Marche à quatre jours du premier tour des législatives

Le choix du lieu, le Transbordeur, n'était pas anodin. Le PS local avait pris l'habitude d'y célébrer ses grands soirs. Et surtout la salle de spectacle est située à Villeurbanne, dans une circonscription où Bruno Bonnell, appuyé par Gérard Collomb, souhaite apporter, localement, le coup de grâce aux socialistes, représentés par Najat Vallaud-Belkacem. Dans ce meeting régional, Bruno Bonnell a eu une tribune pour continuer sa campagne locale. Après de courtes interventions de trois autres candidats, il s'est livré à l'une de ses désormais habituelles key-notes politiques, pour faire la démonstration de sa villeurbannitude. Il a notamment vanté la spécificité de la commune, tolérance et ouverture que le maire de Villeurbanne et soutien de Najat Vallaud-Belkacem présente comme menacée par la candidature de Bruno Bonnell, l'inféodé à Gérard Collomb. "Je veux porter l'âme de Villeurbanne à l'Assemblée nationale et que la ville retrouve une meilleure qualité de vie", a-t-il ajouté. Jean-Paul Bret appréciera.

Macron “a révolutionné le monde”

Entre envolée lyrique et confidences personnelles, le candidat de La République En Marche a chauffé la salle avant l'arrivée sur scène de Gérard Collomb. Sur ses terres, le nouveau ministre de l'Intérieur a tenu un discours de politique générale et assumé la part de transgression qu'incarne Emmanuel Macron pour les “marcheurs” venus du PS. Il vante ainsi la loi Travail : "Oui, il faut que les dirigeants des petites entreprises n'aient plus peur d'embaucher. La loi ne protège pas, elle étouffe." Le nouveau ministre de l'Intérieur a aussi évoqué les défis qui l'attendent place Beauvau et esquissé l'intention de la loi contre le terrorisme qu'il portera bientôt : "Nous allons sortir de l'état d'urgence et permettre à la loi de ne pas être désarmée face à la menace pour protéger et qu'il n'y ait pas d'inquiétudes sur les grandes manifestations. L'ambiance de fête est la meilleure des réponses à ceux qui veulent que notre civilisation régresse." Il a aussi vanté les premiers jours du quinquennat d'Emmanuel Macron, notamment ses premiers pas sur la scène internationale : "Les Français s'interrogeaient : à 39 ans, pouvait-il affronter le monde ? Non seulement il l'a affronté, mais il l'a étonné. Il a révolutionné le monde." Ni plus ni moins.

Même pas peur de l’affaire Ferrand

Emmanuel Macron a en tout cas révolutionné la classe politique française. A cette soirée villeurbannaise, la plupart des candidats ne cachaient pas leur confiance. "On sent qu'il y a la gagne", s'avançait dans un lapsus Bruno Bonnell. "La dynamique Macron est porteuse, observait avec gourmandise Cyrille Isaac-Sibille, candidat dans la 12e circonscription. Les électorats du PS et des Républicains sont démobilisés." Les opposants au nouveau président de la République comptent sur l'affaire Ferrand pour renverser la table dans les dernières heures de la campagne. Les candidats En Marche ne la redoutent pas trop. "Les gens en ont parlé pendant 48 heures la semaine dernière. C'est plus de la hausse de la CSG qu'ils nous parlent", poursuit Cyrille Isaac-Sibille (Modem). Mais tous notent le boulevard politique qu'ouvre l'alliance inédite d'une partie du PS et du centre droit.

Union nationale

David Kimelfeld et Michel Mercier au meeting de La République en Marche, le 7 juin 2017, à Villeurbanne © Tim Douet

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David Kimelfeld et Michel Mercier à Villeurbanne, le 7 juin 2017.

Ce spectre large étonne encore jusque dans les rangs d'En Marche. Avant le meeting, les élus, militants et notables se côtoyaient sans se mélanger autour du bar du Transbordeur. Les centristes restaient entre eux. Les anciens socialistes aussi. Entre grands pontes, on se mélange un peu plus. Sous l'œil des photographes. Michel Mercier, sénateur centriste, échange avec David Kimelfeld et Georges Képénékian, probables successeurs de Gérard Collomb à la métropole et à la mairie de Lyon. Des socialistes historiques devenus “marcheurs” restaient abasourdis devant cette scène. Quelques minutes plus tard, Gérard Collomb pointait l'évidence tout autant que la part de surprise de cette nouvelle alliance : "Nous avons été candidats l'un contre l'autre [aux municipales de 2001, ndlr], mais ensemble nous avons fait la métropole qui sert d'exemple aux autres grandes villes de France." Le maire de Lyon vante aussi les mérites de l'ébauche de gouvernement d'union nationale : "Il y a des progressistes de gauche et des gaullistes sociaux. Ce qui compte, ce n'est pas d'où l'on vient, mais où l'on veut aller." Si la révolution politique reste improbable aux yeux de certains, des deux côtés du centre on en salue tous les bienfaits électoraux.

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