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@ Houcine Haddouche

Collomb faible sur les idées, fort en soutien à Strauss-Kahn

@ Houcine Haddouche

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On l'avait lu. On s'est rendu à la présentation presse du nouvel essai politique du maire de Lyon vendredi 4 mars, "si la France s'éveillait", paru chez Plon. Sur le plan des idées, le maire se contente d'y enfoncer des portes ouvertes. Sur le plan des intentions, Collomb affiche un fort soutien à Dominique Strauss-Kahn.

Il en riait lui même vendredi devant les journalistes, Gérard Collomb présentait à midi dans un hôtel à Perrache son "best-seller" à la presse locale. Produit, non pas à compte d'auteur, mais financé par Plon, l'éditeur en a livré une première salve de 5 000 exemplaires. "Ni plus ni moins que tous les essais politiques qui sortent chaque semaine", selon une source bien renseignée. Les ventes seraient plutôt bien parties si l'on en croit les nombreuses retombées médiatiques dont a bénéficié le maire de Lyon la semaine de la sortie (Bourdin, Apathie, etc). Seule France Inter a décommandé au dernier moment pour cause d'actualité internationale prioritaire. A moins que le maire de Lyon ait tout simplement bénéficié cette semaine de l'aura médiatique autour de la candidature de Dominique Strauss-Kahn et de la guéguerre qu'on lui prête volontiers avec Martine Aubry, en vue de la présidentielle de 2012.

Préparation du terrain pour Strauss-Kahn
En tout cas, Gérard Collomb a tenu à signaler qu'il n'offrait pas ici "un livre des petites phrases ou des attaques personnelles", comme il avait pu l'entendre ici où là, mais "une analyse de fond des problèmes que notre société rencontre et des solutions que l'on peut y apporter". Pourtant, les idées développées par Gérard Collomb dans son essai ne sont pas nouvelles, banales en somme.

Le maire de Lyon commence par y expliquer que "les politiques sont à la peine parce que l'Etat nation l'est lui aussi". Un Etat nation qui, selon lui, a perdu tout pouvoir "par le haut, et par le bas". Par le haut car l'économie nationale n'est plus selon lui pertinente pour gérer les problèmes. "Quelle pensée socialiste pourrait être adaptée au XXIe siècle ? Forcement un socialisme de l'entreprise", estime Gérard Collomb. Et qui mieux que le patron du FMI pour incarner cette pensée ?
"L'état nation a perdu tout pouvoir par le bas" aussi selon le maire de Lyon qui fait référence ici aux territoires, mieux gérés par les collectivités comme Lyon, que par l'Etat lui-même. Et là, Gérard Collomb ressort son laïus, archi-rabâché, sur la bonne gestion de la ville et du Grand-Lyon dont l'Etat ferait bien de s'inspirer.

@ Houcine Haddouche

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Il descend Nicolas Sarkozy

Le sénateur-maire attaque ensuite plus frontalement le chef de l'Etat, remettant en cause "sa vision passéiste du monde", "hexagonale". "Il ne s'occupe de l'Europe que quand elle va très mal", alors qu'elle seule, selon Gérard Collomb, pourra nous aider, demain, à exister de nouveau sur la scène internationale.

La Gauche, selon Collomb, va certainement l'emporter en 2012. Mais elle doit pour cela s'éloigner d'une "vision traditionnelle étatiste". Gérard Collomb ne livre aucune solution clef en main pour sortir de la crise, il cite, quand on le lui demande, l'économiste Michel Aglietta qui propose de reconnecter sphère réelle et sphère financière. Le maire de Lyon à qui l'on peut toutefois reconnaître au moins le mérite d'essayer. "C'est pour cela que j'ai écrit ce bouquin, je veux relancer le débat d'idées au PS".

Interrogé sur sa possible candidature aux primaires du parti dans six mois : "si Dominique Strauss-Kahn n'y va pas, comme je l'ai dit, j'irai. Je pense que nous sommes dans une même communauté d'idées". Au moins, avec cet essai, Strauss-Kahn ne pourra pas dire qu'il ne savait pas.

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