Meurtre catherine burgod montreal la cluse
Le 19 décembre 2008, Catherine Burgod, postière à Montréal-la-Cluse, mère de deux enfants et enceinte de cinq mois et demi, était assassinée de 28 coups de couteau. (@DR)
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La Justice lyonnaise face à l'énigme du meurtre de la postière de Montréal-la-Cluse

Du 12 au 20 octobre, Mamadou Diallo, acquitté du meurtre en première instance de Catherine Burgod, sera jugé en appel devant la cour d’assises de Lyon. Une audience en forme d’épilogue, près de quinze ans après les faits, au-dessus de laquelle plane encore et toujours le fantôme de l’acteur Gérald Thomassin, longtemps suspecté et disparu en 2019.

19 décembre 2008, 9 h 05, à Montréal-la-Cluse dans l’Ain. En cette banale journée hivernale, un voile blanc rase les routes, zébrées de quelques flocons de neige et traces de verglas. Un homme pénètre dans le second bureau de poste de cette commune tranquille du haut Bugey, où vivent un peu plus de 3 000 âmes. Ébéniste installé dans la partie haute du village, l’homme patiente, la pièce est vide. Quelques minutes plus tard, la secrétaire du médecin se rend elle aussi montée du Pavé pour expédier un recommandé. Les deux se regardent, interrogatifs, il est 9 h 07. Ils connaissent bien la postière, Cathy, une enfant du village. À 41 ans, elle est enceinte de cinq mois et vient tout juste de divorcer. Elle passe régulièrement du temps dans la petite pièce située à l’arrière de l’accueil, où ses amies viennent boire le café avant l’ouverture de l’agence. Elle n’a pas dû les entendre, pensent les visiteurs matinaux. D’autant que son chien blanc, comme toujours impeccablement toiletté, est bien là. "Y’a quelqu’un ?", lance alors l’ébéniste. Sans réponse, il décide de pousser la porte de la salle aménagée en cuisine et découvre une scène insoutenable.

28 coups de couteau pour 3 000 euros

La pièce est constellée de sang. Des gouttes jonchent les murs, la vaisselle, le paquet de Marlboro, la tasse de café, le manteau rouge. Catherine Burgod gît sur le sol, entre l’évier et le coffre-fort ouvert, dans une mare de sang. Allongé sur le dos, son corps est désarticulé et lardé de nombreux coups de couteau. Vingt-huit, dira plus tard le médecin légiste, écartant la piste du suicide, imaginée dans les minutes ayant suivi le décès, notamment par les gendarmes. Ceux-là mêmes qui l’avaient sauvée d’une tentative de suicide il y a plusieurs mois. Si elle n’a pas mis fin à ses jours, qui a pu faire ça à Cathy, que tous ou presque connaissent à Montréal ? Fille de Raymond Burgod, un notable du village, elle tient cette agence postale depuis une quinzaine d’années. Elle est sympathique, "assidue dans son travail", explique à l’époque le maire, Gilles Morosi. Catherine est une belle femme, d’aucuns lui trouvent des airs de Sophie Marceau. Mère d’un garçon de dix-neuf ans et d’une fille de neuf ans, elle se rend régulièrement chez des personnes âgées pour leur apporter de l’argent en liquide, toujours prête à rendre service.

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