Les Ruines : mauvaises herbes

Seule la déception sera au rendez-vous !

Les Ruines *

Réalisé par Carter Smith
Avec Jonathan Tucker, Jena Malone, Laura Ramsey...
Horreur. USA. 1h 31


Pour leurs derniers jours de vacances à Cancun, deux couples américains décident de suivre un touriste allemand à la recherche d'une mystérieuse pyramide maya. Pourchassée par des autochtones hostiles, la fine équipe est contrainte de gagner le sommet de l'édifice, déclenchant du même coup l'ire et les appétits d'une monstrueuse fougère carnivore...

Les gens beaux n'ont vraiment pas de bol. A en croire le cinéma américain, ils ne peuvent partir en vacances sans anicroche. Torturés dans Hostel, chaire à saucisse dans Massacre à la tronçonneuse ou La colline à des yeux, il est décidemment bien difficile de trouver une destination au soleil quand on est états-unien. Tiré du roman de Scott B. Smith, l'homme derrière le script d'Un plan Simple de Sam Raimi, Les Ruines se voulaient une série B sans prétention, mais se révèlent, au final, une série B sans grand intérêt. Il faut dire qu'au premier abord, se faire massacrer par une sorte de végétal, mi-coquelicot, mi-marijuana, il y a plus terrifiant. Sans doute un avertissement pour la jeunesse américaine de ne pas abuser des drogues et, particulièrement, des cultures illicites d'Amérique latine. Loin de faire dans la prévention, avec un budget peu conséquent et le talent qui va avec, le réalisateur Carter Smith ne parvient pas à retranscrire à l'écran la terrifiante vélocité d'une plante rampante, la fougue d'un ficus assoiffé de sang. Le tout devient même plutôt risible quand la fougère se met à onduler de la corolle pour imiter la sonnerie d'un portable et attirer tout ce petit monde dans un piège mortel. Ce qui en dit long sur la fourberie des végétaux... Du coup, foutu pour foutu, Carter Smith s'échine à donner une certaine épaisseur à ses personnages qui se débattent sur le sommet de cette mystérieuse pyramide maya dont on ne sait pas grand chose. Si bien que les deux ou trois scènes gore de bon aloi qui ponctuent le long-métrage ne seront pas tant le fait des plantes que des protagonistes. Et comme dans n'importe quel huis clos qui se respecte, la sentence " L'enfer, c'est les autres " demeure la règle immuable. Vous serez alors bien inspiré en évitant systématiquement de partir en vacances avec un étudiant en médecine prêt à vous amputer pour une mycose. Un avertissement qui ne justifie nullement le prix du billet.

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