Le cas Lagraa

"Je suis parti de rien. Il n'y avait pas de culture à la maison. Je ne connaissais pas les peintres. Je n'avais pas d'argent. C'est la danse qui m'a tout offert. J'ai envie de remercier la vie, les gens. La baraka, je l'ai rencontrée." C'est certainement ce parcours de combats et de pugnacité qui a fait d'Abou Lagraa un chorégraphe ambitieux, séducteur, produisant une danse généreuse, belle et émouvante. Né à Annonay, en Ardèche, il y a gardé des attaches s'employant à y faire vivre la danse, alors que ses œuvres sont jouées sur toutes les scènes de France et à l'international. Dans la même énergie, sa compagnie est en résidence à la Scène nationale d'Annecy depuis plusieurs années, et crée un lien privilégié avec le public : "Mes danseurs ont fait des ateliers avec plus de 600 collégiens. L'année de notre arrivée, j'ai transformé le théâtre en discothèque. 4000 personnes sont venues danser toute la nuit. On en attendait 600 ! Les gens ont compris que j'étais un chorégraphe qui n'allait pas se prendre la tête."
Abou Lagraa est un artiste exemplaire. Il démontre que l'exigence artistique n'est pas incompatible avec le populaire. C'est sans réserve qu'il a été juré, l'été dernier, dans une émission de télé-réalité sur France 2, Dancing show : "On ne cesse de pousser les gens à s'ouvrir à l'art, sortir de leur monde, et moi je n'y serais pas allé sous le prétexte que je suis un artiste contemporain !". Sa nouvelle création Matri(k)is "est un hommage à la femme, sous la forme d'un dyptique. La première pièce réunira deux danseurs noirs, d'une beauté divine. La seconde partie fera danser huit femmes d'origines diverses dans une complicité forte et secrète. Matri(k)is prolonge ma réflexion sur l'identité sexuelle, la figure du double, la dépossession, la solidarité féminine."

Matri(k)is, Création 2006, chorégraphie d'Abou Lagraa,
du 14 au 17 mars à la Maison de la danse, 8 avenue Mermoz, Lyon 8e, 04 72 78 18 00, www.maisondeladanse.com

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