Tiffany TAVERNIER a Paris le 19 juin 2018 – @PhilippeMatsas_SabineWespieserediteur.jpg

Fête du livre de Bron : Tiffany Tavernier prix Summer

Les lecteurs de la métropole ont choisi Roissy. C’est le roman de la Lyonnaise Tiffany Tavernier qui remporte le prix Summer 2019. Remis à sa lauréate vendredi soir, dans les salles de l’hippodrome de Parilly, en présence de nombreux participants à son élection.

“Il faut que la musique soit parfaite, avait-elle répondu quelques minutes plus tôt à la question d’un homme dans la salle qui se demandait comment l’on déterminait le nombre de pages d’un livre. Pour Roissy, Tiffany Tavernier, après des coupes, des reprises, avoir remis trois fois le texte sur l’établi, s’est arrêtée aux 280 pages petit format des éditions Sabine Wespieser, estimant là donc que la musique était parfaite. C’est aussi ce qu’ont trouvé les lecteurs de la métropole de Lyon qui l’ont lue cette année dans le cadre du prix Summer 2019.

Après de nombreux débats – très animés, si l’on en croit les participants présents dans la salle des Parieurs de l’hippodrome de Parilly ce vendredi –, les lecteurs motivés réunis par quarante bibliothèques de la métropole ont choisi ce roman sur la mémoire, ou plutôt sa quête, au risque de l’angoisse, par une femme qui s’en trouve complètement démunie, perdue.

Étaient en lice pour ce prix de lecteurs, donc, cinq auteurs, présélectionnés par l’équipe de la Fête du livre de Bron : outre Tiffany Tavernier, Cloé Korman (pour Midi, où il est aussi question de recouvrer la mémoire, ou de la compléter et de la confronter à d’autres), Abnousse Shalmani (pour Les exilés meurent aussi d’amour), Thomas B. Reverdy (L’Hiver du mécontentement) et Nicolas Mathieu (Leurs enfants après eux). Ils étaient présents tous les cinq ce vendredi à Bron, pour un échange avant la remise du prix durant lequel il fut beaucoup question d’adolescence. L’adolescence dont on prétend ne pas être sorti (Nicolas Mathieu, qui s’enflammait : “On est tellement aiguisé quand on a quinze ans), l’adolescence à laquelle on ne voudrait pour rien au monde revenir (Abnousse Shalmani, qui fit un bel éloge de la lecture pour se libérer des étiquettes cruelles – “la grosse Iranienne” – qui isolent) et l’adolescence où l’on fait corps avec une musique qui explose en même temps que nous (le punk pour Thomas B. Reverdy). Il fut aussi beaucoup fait allusion, plus ou moins directe, à l’effondrement, potentiel et/ou craint, de notre civilisation. Car, “apparemment, les auteurs [sélectionnés pour le prix Summer] auraient une prédilection pour la fin du monde, observait Nicolas Mathieu dans un éclat de rire, avec une assurance sur scène sans doute renforcée par le prix Goncourt décerné à son roman en novembre. Mais c’est la discrète Tiffany Tavernier à la voix douce qui fut appelée au pupitre pour recevoir le Summer. Émue “parce que c’est Lyon !, la ville de son grand-père grâce à qui elle est devenue écrivain, dit-elle, la ville de son père aussi, bien sûr, le réalisateur Bertrand Tavernier. Mais émue surtout parce que ce prix, le premier qui lui est décerné, l’est (contrairement au Goncourt) par des lecteurs, a-t-elle insisté, avec une formule qui a fini de conquérir l’assistance : “Vous êtes mon premier prix !

La Fête du livre de Bron continue tout le week-end. Retrouvez ici tous les articles de Lyon Capitale sur le sujet. Bonnes lectures.

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