Doomsday, de Neil Marshall

Avec Rhona Mitra, Bob Hoskins, Malcolm Mc Dowell. 1h45.

Avec Dog Soldiers (une famille de loups-garous boulotte les troufions de la Reine) et surtout The Descent (des gnomes souterrains dépècent de jeunes et belles spéléologues) Neil Marshall s'est affirmé comme une valeur sûre du cinéma de genre. On attendait donc son apocalyptique Doomsday avec fébrilité. Au vu de son pitch, on l'espérait même quelque part entre 28 jours plus tard et un bon vieux Romero : trente ans après qu'un virus ait dévasté l'Ecosse, laissée à son sort et coupée du monde par une version high-tech du mur d'Hadrien, le virus réapparaît à Londres. Mais la trace soudaine de survivants Ecossais laisse penser à l'existence d'un antidote. Eden, super femme flic borgne et pas très jouasse (Rhona Mitra, mélange troublant de la Linda Hamilton de Terminator et d'une Victoria Beckham culturiste), est envoyée sur place avec quelques gros bras. On se croit alors parti pour le genre de film crépusculaire qu'aurait pu livrer un John Carpenter sur cette trame, en vertu notamment d'un début efficace pas dénué de connotations politiques malheureusement vite remballées. Mais c'est au cirque qu'on débarque : punks à chiens cannibales dignes de Mad Max, la comédie musicale (une idée à creuser) et chevaliers en armures dignes de Monty Python Sacré Graal, constituent l'essentiel des survivants écossais. Un poil énervés, les survivants, d'ailleurs. On hallucine ensuite de voir l'héroïne terrasser quasi négligemment un colossal gladiateur à coups de massue, avant de s'échapper en berline high-tech au prix d'un concours de tôle froissée un brin trop tarantinesque. Quant à la fin du film, plus improbable que le retour du pouvoir d'achat, elle ne justifie malheureusement aucun des (gros) moyens alloués au réalisateur. Bref, si Neil Marshall s'amuse comme un petit fou avec tous ses films préférés, on est vite fatigué de compter les références. Et c'est peut-être finalement le New York Times qui a le mieux résumé ce nanar gueulard et encyclopédique soulignant qu' "un hommage sans innovation n'est plus un hommage mais du karaoké". C'est bien connu, au karaoké, moins on sait chanter, plus on est tenté de brailler pour égaler ses idoles.

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