Berdaguer et Péjus, les formes de l’inconscient

Offrant quelques résonances à l’exposition de Joachim Koester à laquelle elle succède, “Insula” du duo Berdaguer-Péjus (prix Ricard 2007) à l’IAC de Villeurbanne est la première exposition monographique d’ampleur qui leur soit consacrée.

L’œuvre de Christophe Berdaguer et Marie Péjus, particulièrement graphique, s’attache à matérialiser l’inconscient à travers installations, vidéos et sculptures, comme leurs Psychoarchitectures, série de petites pièces en plastique blanc réalisée à partir de dessins d’enfants issus de tests psychologiques, ou encore la diffusion de Paroles martiennes, s’inspirant du langage somnambulique d’une médium suisse à la fin du XIXe siècle.

Outre leur intérêt pour la psyché, les deux artistes créent également des architectures non habitables ou revisitent les aberrations de l’architecture moderne, évoquant par exemple les problèmes rencontrés par l’occupante du premier bâtiment entièrement construit en verre, ouvrage de Mies Van der Rohe, en 1950.

À l’image de l’artiste Mai-Thu Perret évoluant dans un créneau similaire, le travail du duo, bien que particulièrement exigeant (le livret explicatif est indispensable à la visite et regorge d’anecdotes passionnantes), intéresse moins par le résultat plastique final que par le discours autour des œuvres et les références à partir desquelles elles ont été pensées. Néanmoins, leur mise en espace, leurs jeux de résonance, et surtout l’expérience sensorielle proposée – notamment par l’aménagement d’un espace confiné au milieu de l’exposition, l’utilisation d’une lumière stroboscopique, l’aveuglement face à certaines pièces, ou la déclamation d’une langue improbable – restent les points forts de cette Insula.

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Insula – Berdaguer & Péjus. Jusqu’au 13 mai, à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne.

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