Voyage au bout de la nuit (orange)

Ce faisant, une seule incertitude demeure : le nom de la tête de liste Modem pour la ville de Lyon. Celui-ci sera connu le 6 décembre à l'issu d'un éprouvant processus de primaire interne qui met aux prises deux équipes : celle d 'Azouz Begag et celle de Christophe Geourjon.

Avant le début de ce processus, je pensais que des primaires faites dans la précipitation sous l'influence de quelques moudjahidins de la démocratie ne pouvaient que donner quelque chose de franchement nocif. Malheureusement, je crois que la réalité confirme mon jugement.

Ces primaires sont tout ce qu'il y a de plus charmantes et ce n'est pas le débat d'hier soir entre les différents candidats à l'investiture qui va me faire changer d'avis. C'est en effet dans une ambiance pas franchement détendue que s'est tenu hier le premier débat interne, devant une centaine de militants réunis pour l'occasion dans une salle excentrée du 5ème arrondissement.

Dès le début, c'est une ambiance glaciale digne d'un congrès socialiste qui annonçait le style de la soirée. D'un côté une petite vingtaine de bégagistes pur sucre (que je n'avais, pour la plupart, jamais vu) et de l'autre, une trentaine de geourjonistes, là aussi, pur sucre. Au milieu, on trouvait les autres candidats, réduits à faire de la figuration.

Coup de tonnerre dès le début de la rencontre, Azouz Begag, dénonçant l'opacité de la procédure, refuse de prendre la parole, tourne le dos à l'assistance et laisse Eric Lafond parler à sa place. La salle, plus proche de Christophe Geourjon que d'Azouz Begag a fort peu apprécié la plaisanterie, forçant l'ancien ministre à répondre plus ou moins directement aux questions suivantes. La suite fut un ton en dessous avec un Azouz Begag, bien soutenu par ses partisans mais sévèrement malmené par les questions de la salle, assurant un hallucinant service minimum avant de vider les lieux, sitôt le débat terminé. Christophe Geourjon lui, s'efforçait d'essayer de gommer les divergences et de rassembler les deux camps en dépit des questions très orientées contre l'écrivain.

La bonne surprise de la soirée, parce que celle-ci avait un côté positif, c'est la fraîcheur de Mathias Rambourg qui, loin d'être un candidat gadget, a réussi à séduire la salle et les deux camps avec des envolées nous rappelant à tous notre identité de centristes et de démocrates. Ce type est à revoir de toute urgence.

La fin de ce débat fut agrémentée d'une note comique. Dès la fin du débat, la sono s'est mise à cracher "Ensemble " de Goldman. Ce titre était l'hymne de la campagne de Lionel Jospin en 2002 : " c'est un mur immense, mais nous étions ensemble et ensemble nous l'avons franchis, souviens-toi ". Sur ces paroles, entre rire et humour à froid, un ami s'est écrié : " si ça continue comme ça, le mur, on va se le prendre ".

Pour le coup, je suis d'accord. Si un camp continue à balancer des joyeusetés et à accuser l'autre de tous les maux par voie de presse, on ne va pas y arriver. Le rassemblement et l'unité, voilà quels doivent être nos maîtres mots pour porter nos valeurs. Cela commence par ne pas tourner le dos aux militants et aussi par une attitude moins néfaste dans la presse.

Quentin Thevenon

http://www.quentin-thevenon.com

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