Salon de l'auto de Lyon annulé : GL Events trop gourmand ?

L'information est tombée mercredi après-midi : le salon de l'automobile de Lyon est annulé. Organisé tous les deux ans, en alternance avec le Mondial de Paris, l'événement avait déjà perdu certains constructeurs lors de l'édition de 2011. Plusieurs d'entre eux, comme Renault ou Peugeot, avaient déjà fait savoir qu'ils ne seraient pas présents cette année, tandis que d'autres reprochaient au salon de "coûter trop cher pour des retombées limitées en matière de ventes".

"Faute de représentation suffisante et d’exhaustivité", le salon de l'auto de Lyon n'aura pas lieu cette année. Pour son directeur, Thomas de Oliveira, il s'agit d'une décision difficile, permettant de mieux préparer la prochaine édition, en 2015 : "Nous préférons annuler le salon en 2013, tout en espérant repartir en 2015. Si on avait déçu cette année, l'idée d'organiser à nouveau l'événement aurait été impossible."

Victime de la crise ?

Il ne fait aucun doute que la crise qui touche le monde de l'automobile n'a pas aidé. Thomas de Oliveira s'en désole : "Aujourd'hui, du fait de la crise et de 19 mois consécutifs de baisse des ventes en France, tous les investissements sont réduits. Ainsi, plusieurs constructeurs ont souhaité ne pas participer au salon. On se serait donc retrouvé dans une situation qui aurait déçu les visiteurs." Néanmoins, le directeur dément la rumeur selon laquelle quasiment aucune marque n'avait confirmé sa présence : "Fiat, Kia, Volkswagen, Skoda, Honda, Lexus, Hyundai et Suzuki avaient fait part de leur volonté d'être là", pas de marque de luxe ou de sport, et surtout pas de Français. Depuis plusieurs mois, Peugeot et Renault déclarent qu'ils ne seraient pas au rendez-vous. Citroën attendait de voir comment la situation évoluerait avant de prendre une décision, même constat chez Mercedes ou BMW.

Un salon qui “coûte trop cher”

Selon plusieurs sources chez les constructeurs absents, la raison est toujours la même : le salon coûterait "trop cher pour des retombées limitées en matière de ventes". Il serait alors "plus intéressant d'organiser des journées portes ouvertes dans les concessions plutôt que d'avoir un stand à Eurexpo". L'organisateur GL Events aurait-il été trop gourmand ? Thomas de Oliveira s'en défend : "Pour avoir fait un comparatif avec les autres salons, nous n'étions pas les plus chers. Est-ce qu'on parle d'investissements trop élevés pour les constructeurs ? Je ne pense pas. Ça fait partie des arbitrages des marques. Un spot en prime time à la télévision, c'est cher aussi. Est-ce qu'on arrive à quantifier les retombées de ce spot en matière de ventes ? Je ne crois pas."

Un billet intelligent qui ne sera pas mis en place

Autre argument récurrent, certains constructeurs reprochent à GL Events de se contenter d'"encaisser l'argent des stands et des entrées et ne rien faire pour encourager les ventes durant l'événement". Des doléances qui agacent forcément le directeur du salon : "En 2011, 11 000 personnes ont participé à des essais. Pour cette édition 2013, nous avons travaillé sur tous les fronts. Nous devions mettre en place une plateforme de réservation pour faciliter les essais. Nous avons également travaillé sur un billet d'entrée intelligent. Il se basait sur la technologie NFC et aurait permis aux visiteurs de récupérer des informations sur chaque stand, en passant simplement cette carte sur une borne. Cette technologie aurait en plus fait économiser du papier aux constructeurs et aurait été une première en France. Après, oui, en 2011, on aurait aimé que tout le monde fasse plus de ventes, mais tout le marché européen est en baisse, c'est ça le fond du problème."

Reste que le salon a perdu de sa superbe, ces dernières années. Alors qu'il attirait jusqu'à 300 000 visiteurs autrefois, il a timidement franchi la barre des 100 000 en 2011. Un constat qui a également découragé les constructeurs, mais qui, pour Thomas de Oliveira, ne veut pas tout dire : "On préfère avoir des visiteurs qualifiés qui viennent sur le salon parce qu'ils sont intéressés pour acheter. Notre idée de billet intelligent et la plateforme de réservation auraient permis aux constructeurs d'avoir plus d'information sur les clients potentiels." Ces outils seront-ils utilisés en 2015 ? Pour le directeur, cela ne fait aucun doute. Pour les constructeurs, les possibilités que cette édition 2015 ait lieu sont faibles. Plusieurs nous ont avoué qu'ils ne reviendraient pas, même dans deux ans... sauf si GL Events baisse le prix des stands et fait des efforts pour encourager les ventes. Comme souvent en matière d'automobile, les négociations sont de mise.

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