Le candidat écologiste Yannick Jadot visite une chaufferie biomasse à Lyon le 8 avril 2022. Photo : C.Belsoeur / Lyon Capitale

Présidentielle 2022 : ce vendredi à Lyon, Jadot espère encore un sursaut du vote écologiste

Le candidat écologiste à l'élection présidentielle 2022, Yannick Jadot, était en déplacement à Lyon vendredi 8 avril pour visiter la plus grande chaufferie biomasse de France. Une installation, qui selon lui, symbolise plusieurs axes du programme des Verts : lutter contre le dérèglement climatique et améliorer le pouvoir d'achat des Français. Reportage.

Autour du grand silo de stockage de bois de la chaufferie biomasse de Surville dans le 7e arrondissement de Lyon, le vent soufflait fort ce vendredi 8 avril en fin de matinée. Sous un ciel très sombre, des sciures voletaient dans tous les sens et plusieurs ont fini dans les yeux des écologistes, Yannick Jadot, le candidat du parti Europe-Ecologie-Les-Verts pour la présidentielle 2022, Grégory Doucet, le maire de Lyon, et Bruno Bernard, le président de la Métropole. De quoi leur arracher une larme, comme à la vue des sondages dans lesquels Yannick Jadot n'a jamais réussi à décoller, oscillant depuis de longues semaines autour de 5% des intentions de vote.

Yannick Jadot en compagnie du maire de Lyon Grégory Doucet (à gauche) et Bruno Bernard, le président de la Métropole (à droite). Photo : C.Belsoeur / Lyon Capitale

Pourtant, sur le terrain, le candidat écologique et son équipe voulaient, à travers cette visite, montrer une dernière fois que leur programme peut répondre concrètement aux besoins des Français, comme à la nécessité de protéger le climat.

"Le bilan, on le tirera dimanche soir à 23 heures. Jusque-là, on est en campagne pour montrer l'absolue nécessité du vote écologiste. On est en pleine guerre en Ukraine et la question de notre dépendance au gaz est une question majeure. La communauté scientifique internationale dit qu'on a trois ans pour agir de manière beaucoup plus ambitieuse sur le climat. Et là, on est dans une installation qui fait à la fois la démonstration qu'on peut se passer du gaz russe et donc ne plus alimenter la guerre en Ukraine et évidemment lutter contre le dérèglement climatique et pour le pouvoir d'achat des Français. On est dans ce cercle vertueux", a confié Yannick Jadot à la fin d'une visite d'une grosse heure sur place.


"On est en pleine guerre en Ukraine et la question de notre dépendance au gaz est une question majeure".

Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle


Avant cette confidence, le candidat écologiste avait pu observer en compagnie de Bruno Bernard et de Grégory Doucet, le fonctionnement de la chaufferie biomasse. Inauguré en 2019, ce site est équipé de deux chaudières de 17 mégawatts qui sont alimentées au bois. Elles chauffent de l'eau qui alimente le réseau de chauffage de la Métropole de Lyon, qui existe depuis les années 1970 et fait l'objet d'un projet d'extension depuis le début de la mandature des écologistes.

La chaufferie biomasse de Surville dans le 7e arrondissement de Lyon.

"On en est à 65% d'énergie renouvelable qui alimente notre réseau de chauffage. L'objectif, c'est de tripler la capacité du réseau d'ici la fin de la décennie", explique Gérald Campbell, le directeur général d'ELM, la société qui gère le réseau de chauffage du Grand Lyon. Point important, le bois qui alimente la chaufferie ne provient pas d'arbres abattus en forêt. "On ne coupe pas d'arbres. On récupère les branches en forêt via des contrats avec des exploitants. Cela représente les trois-quarts de notre combustible. Le reste, c'est en majorité des déchets de scierie", ajoute Gérald Campbell.

La provenance de ce bois est très locale, puisque la chaufferie récupère son bois dans un périmètre de 60 km autour de la Métropole de Lyon. "La forêt française est soit pas assez entretenue, soit victime de coupes rases. On est sur deux catastrophes de la gestion de la forêt et ce type de chaufferie permet d'y remédier", note Yannick Jadot en cours de visite.

Le réseau de chauffage urbain du Grand Lyon permet à l'heure actuelle de chauffer l'équivalent de 83 000 logements. Bruno Bernard ambitionne d'atteindre 200 000 logements chauffés par ce biais en 2026. "Le réseau de chauffage permet d'avoir de l'énergie locale, propre et pas chère", juge le président de la Métropole, devant l'immense silo de stockage qui peut contenir 6 000 mètres cube de bois, soit quatre jours de fonctionnement pour la chaufferie.

En fin de visite, le maire de Lyon Grégory Doucet se félicite de ce déplacement de Yannick Jadot sur place. "C'est ce type de solution qu'il faut montrer. Jadot est venu illustrer notre programme". Il vante aussi le sérieux de l'écologiste par rapport à Valérie Pécresse, la candidate de la droite venue à Lyon hier. "Jadot, quand il vient à Lyon c'est pour parler chauffage, alors que Pécresse vient faire la guignole à la Guillotière". Passer devant la candidate Les Républicains au premier tour serait déjà une belle victoire pour Yannick Jadot, qui est collé à la sixième place dans les sondages à 48 heures du scrutin.

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