Thierry Philip
©Tim Douet

Philip : “À Lyon, on est plus sur la prévention des jets de mégots”

Alors que depuis ce jeudi, jeter un mégot dans les rues de Paris est passible d’une amende de 68 euros (lire ici), Thierry Philip, maire du 3e arrondissement de Lyon et vice-président de la métropole chargé de l’environnement, de la santé et du bien-être dans la ville, a répondu aux questions de Lyon Capitale sur la possible instauration d’un dispositif similaire à Lyon.

Lyon Capitale : Que pensez-vous du système d’amende mis en place à Paris à l’encontre des fumeurs qui jettent leur mégot par terre ?

Thierry Philip : Ça fait un moment que l'on a la possibilité de mettre des amendes à Lyon. Mais ici, nous sommes plus sur la prévention. On fait des expérimentations dans le nouveau parc du RVI, avenue Lacassagne, dans le 3e arrondissement. On l'a fait dans ce parc parce qu'il y a le plus grand centre de formation de Rhône-Alpes qui comporte 6 000 jeunes. On y a installé des poubelles spéciales qui récupèrent des mégots. Une entreprise locale va ensuite les recycler pour en faire du papier. Nous avons aussi fait une autre expérience : les parcs non-fumeurs. Le retour est positif. Ça se passe très bien. Les fumeurs comprennent et les mamans avec enfant sont ravies. On va donc toujours axer notre action sur la prévention. Mais, comme toujours, si la prévention ne fonctionne pas, on fera de la répression. Mais ça coûte cher aussi.

Donc la contraventionnalisation n’est pas d’actualité ?

On peut faire de la répression dès demain matin si on le veut. Mais le problème c'est que l'on ne peut pas mettre un policier municipal derrière chaque fumeur. Et, s'ils sont là, ils ne sont plus ailleurs. À Paris, il y a beaucoup de com’ et la com’ ce n'est pas la réalité. Mais on peut faire des opérations coups de poing au pied d'un immeuble d'entreprise où il y a de nombreux fumeurs.

Les mégots sont-ils une véritable gêne pour les Lyonnais ?

Pourquoi c’est un vrai problème ? Parce que c’est la conséquence de la loi antitabac. Comme les gens ne peuvent plus fumer à l’intérieur, ils sortent pour fumer. C'est un geste considéré comme normal. Or, un mégot, c'est un véritable problème écologique et économique. Mais surtout c'est une gêne grandissante pour les Lyonnais. À Lyon, il y a un sondage régulier sur les perceptions des Lyonnais, notamment sur ce qui les gêne. C'est clairement les crottes de chien, qui arrivent à chaque fois en tête. Mais, entre 2011 et 2015, il y a eu une progression de 12 à 34 % de la gêne représentée par les mégots. C’est un vrai problème et on sait que les Lyonnais y sont sensibles. On fait un gros effort pour équiper les trottoirs de cendriers. Ce qui est plus facile que les poubelles à cause de Vigipirate. Quand on a des plaintes sur des endroits où les gens jettent leur cigarette, on met un cendrier ou l’on en fait mettre un. Mais le pire c'est dans les pavés, donc dans le Vieux-Lyon. C'est très compliqué pour les agents de la voirie de récupérer les mégots un par un avec une pince et ça prend beaucoup plus de temps.

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