Raphaël Monneraye et Lison Mougin, ingénieurs
Raphaël Monneraye et Lison Mougin de l’Ecam Formula Student team

"Montrer notre savoir-faire et notre ingénierie en compétition" assure Lison Mougin

Lison Mougin et Raphaël Monneraye, piliers de l'Ecam Formula Student Team, sont les invités de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

Le Formula Student est une compétition internationale regroupant plus de 800 écoles d’ingénieurs à travers le monde dont l'objectif est la production d’une voiture monoplace, proche d'une Formule 1.

 A travers plusieurs épreuves, un jury d'ingénieurs évalue les équipes sur leur travail de conception ainsi que sur leur capacité à produire une voiture performante, fiable et pouvant être fabriquée en série à moindre coût.

L’objectif est de développer les compétences de conception des élèves ingénieurs dans une compétition internationale regroupant les meilleures universités et écoles d’ingénieurs du monde entier.

Objectif : 2026

A Lyon, l'Ecam LaSalle, qui partie des meilleures écoles d’ingénieurs post-bac selon le dernier palmarès du Figaro, est l'une des équipes françaises en lice pour l'édition 2026.

Un club, l'Ecam Formula Student Team (EFST), qui compte aujourd'hui plus de cinquante étudiants, a été monté en 2022 pour planchee sur un prototype qui pourra être aligné sur la ligne de départ en 2026. "Cet été, nous participons au Formula Student France, en concept class, pour la deuxième année, c'est-à-dire que nous avons simplement présenté la conception, sans passer les épreuves dynamiques et de roulage. Nous allons valider et figer notre conception pour ensuite démarrer la production dès septembre, en commençant par le châssis" explique Lison Mougin, la présidente de l'EFST.

Cette année, l'EFST présente un deuxième prototype, forte du retour des juges sur les choix de conception et des nombreux échanges avec les autres grandes écoles d'ingénieurs compétitrices.

  • Masse totale : 298 kg
  • Puissance : 80 kW, soit environ 110 chevaux
  • Châssis : tubulaire en acier
  • Motorisation : propulsion 100 % électrique
Le prototype #2 100% électrique de l'EFST

Entre 20 000€ et 50 000€ recherchés

"Pour ce qui est des pôles techniques, c’est scindé en deux grands groupes, explique Raphaël Monneraye, responsable du pôle Aérodynamisme et refroidissement. On a une une partie plutôt orientée électrique, avec la transmission, les batteries et l’électronique de commande ; et une partie mécanique, avec la liaison au sol, le châssis, l’aérodynamisme et le refroidissement de la voiture."

Pour développer son monoplace, l'EFST cherche du soutien en termes de technique, de matériel ou de dons financiers.

"Pour un prototype roulant, explique Lison Mougin, présidente de l'Ecam Formula Student Team, nous visons un objectif de 50 000 euros. Si on ne compte pas les pièces reprises de l’ancien prototype, je pense qu’avec 20 à 30 000 euros, on peut réussir à sortir un prototype roulant."


La retranscription intégrale de l'entretien avec Lison Mougin et Raphaël Monneraye

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau rendez-vous de 6 minutes chrono. Nous accueillons aujourd'hui deux invités : à ma gauche, Lison Mougin, bonjour ; à ma droite, Raphaël Monneraye, bonjour. Lison, vous êtes présidente de l'EFST. Qu’est-ce que l’EFST ? C’est l’ECAM Formula Student Team, du nom de l’école d’ingénieurs lyonnaise. Raphaël, vous êtes responsable de plusieurs pôles techniques de cette école Formula Student. Rapidement, l’ECAM est une école d’ingénieurs située montée Saint-Barthélemy, sur les hauteurs de Fourvière. Formula Student, c’est une compétition internationale qui regroupe plus de 800 écoles d’ingénieurs à travers le monde. On va commencer par là : cette Formula Student, c’est quoi finalement ? Quel est l’objectif de cette compétition ?

Lison Mougin : L’objectif, c’est de présenter un prototype conçu à 100 % par des étudiants, grâce à l’aide de partenaires, pour fabriquer ce prototype, évidemment un prototype de voiture, une monoplace. L’objectif, c’est de présenter notre savoir-faire et notre ingénierie sur des compétitions de Formula Student.

Il y a donc un club qui a été monté, l’EFST. Ce club, aujourd’hui, représente combien de personnes ? Qui le finance ? Et combien y a-t-il de pôles techniques, puisque vous êtes directeur de plusieurs pôles techniques, Raphaël ?

Raphaël Monneraye : On est environ une trentaine de personnes sur le projet. Chaque année, cela change avec les étudiants qui arrivent et ceux qui quittent l’école. Pour ce qui est des pôles techniques, c’est scindé en deux grands groupes : une partie plutôt orientée électrique, avec la transmission, les batteries et l’électronique de commande ; et une partie mécanique, avec la liaison au sol, le châssis, l’aérodynamisme et le refroidissement de la voiture.

C’est très technique. Vous êtes actuellement sur votre deuxième prototype, en phase de conception. Le premier prototype a déjà été testé lors de différentes compétitions. Qu’est-ce qui n’allait pas ? Quels ont été les retours d’expérience pour finaliser ce second prototype ?

Lison Mougin : Le premier prototype n’était malheureusement pas conforme aux règles de la compétition. C’était notre premier, cela arrive à beaucoup d’équipes. Désormais, nous avons étalé la conception sur deux ans pour être sûrs d’avoir quelque chose de fiable et viable. L’année dernière, nous avons participé au Formula Student Suisse en « concept class », c’est-à-dire que nous avons simplement présenté la conception, sans passer les épreuves dynamiques et de roulage. L’objectif était d’avoir les retours des juges pour valider ou améliorer notre prototype.

Quels sont justement les principaux éléments d’amélioration ?

Raphaël Monneraye : Le principal objectif est que la voiture soit enfin conforme au règlement. On peut aussi parler du poids, un facteur très important : nous visons une voiture de moins de 300 kg.

Pour quelle puissance ?

Raphaël Monneraye : 85 kW, soit environ 120 chevaux. Ce n’est pas mal du tout. Et c’est surtout au niveau de la liaison au sol que nous cherchons à gagner en performance.

Rapidement, qu’est-ce que la liaison au sol ?

Raphaël Monneraye : C’est ce qui relie les roues à la voiture.

C’est très technique ...

Raphaël Monneraye : Oui, et c’est très important, car cela définit le comportement de la voiture à l’accélération et en virage.

Quel savoir-faire technique apportez-vous en tant qu’étudiants ? C’est des maths, de la physique ?

Raphaël Monneraye : Beaucoup de mathématiques, de physique, et aussi de la conception. La liaison au sol, c’est de la dynamique du véhicule. Pour le châssis, on est sur de la science des matériaux. Pour l’aérodynamisme et le refroidissement, c’est de la mécanique des fluides et de la thermique. Ce sont des sujets très variés.

C’est pluridisciplinaire...

Raphaël Monneraye : Exactement, ce qui correspond bien à notre école, qui est généraliste. On touche à tout, avec l’aide des professeurs sur divers sujets.

Vous avez aussi besoin d’aides financières. Si vous êtes ici, c’est aussi pour présenter ce projet, mais également pour tenter de lever des fonds. De quel budget avez-vous besoin pour produire ce prototype roulant ?

Lison Mougin : Pour un prototype roulant, nous visons un objectif de 50 000 euros. Si on ne compte pas les pièces reprises de l’ancien prototype, je pense qu’avec 20 à 30 000 euros, on peut réussir à sortir un prototype roulant.

Aujourd’hui, vous espérez plutôt 50 000 ?

Lison Mougin :La fourchette basse serait 20 000 euros, la fourchette haute 50 000 euros.

Et l’objectif est que ce prototype soit sur la ligne de départ de la compétition en quelle année ?

Lison Mougin : L’objectif est de participer à la compétition à l’été 2026, donc l’an prochain. Cet été, nous participons au Formula Student France, encore une fois en concept class, pour la deuxième année. Nous allons valider et figer notre conception pour ensuite démarrer la production dès septembre, en commençant par le châssis. Les autres éléments suivront, avec pour objectif un prototype finalisé à l’été 2026.

En tout cas bravo, c’est super. L’émission passe vite, on n’a pas pu tout aborder, mais vous pourrez lire l’article joint à la vidéo, qui complétera avec plus d’informations. Bravo à vous deux, bravo à toute l’équipe. On espère que vous défendrez les couleurs françaises et lyonnaises lors de cette compétition en 2026. Merci à tous et à très bientôt. Au revoir.

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