Grégory Doucet et Nathalie Perrin-Gilbert
Grégory Doucet et Nathalie Perrin-Gilbert (©PHOTOPQR/LE PROGRES/Maxime JEGAT)

Lyon : tensions dans la majorité de Grégory Doucet autour du musée Guimet

A Lyon, l'avenir du musée Guimet reste sujet à tensions dans la majorité de Grégory Doucet. L'annonce d'une nouvelle exposition dès le printemps 2025 faite par l'adjointe à la culture, Nathalie Perrin-Gilbert, a agacé le maire et sa première adjointe.

"Je ne veux pas faire de polémique, il n'y a rien de grave." Au bout du fil, Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe en charge de la culture de Grégory Doucet, se refuse au clash, sur un dossier toujours brûlant : l'avenir du musée Guimet. Fermé au public depuis 17 ans, ce site exceptionnel du 6e arrondissement de Lyon a déjà fait l'objet d'une polémique en septembre 2023 après que l'adjointe du groupe de gauche "Lyon en commun" a menacé de démissionner s'il était vendu, scénario figurant parmi quatre autres proposés lors d'une réunion de travail avec l'adjoint en charge du patrimoine, Sylvain Godinot et le maire du 6e arrondissement Pascal Blache.

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"Sur la forme, on peut se parler sans utiliser les réseaux sociaux"
Nathalie Perrin-Gilbert, adjointe au maire de Lyon en charge de la culture
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Un épisode qui semble-t-il n'a toujours pas été pleinement digéré par Grégory Doucet et ses adjoints écologistes, et que la première d'entre eux a décidé de faire payer à Nathalie Perrin-Gilbert, après que l'ancienne maire du 1er arrondissement a accordé une interview à actuLyon, dans laquelle elle annonce que le musée accueillera en 2025 une exposition inédite en partenariat avec le Centre Pompidou baptisée "Le Musée sentimental". Mauvais timing pour l'exécutif écologiste, Audrey Henocque dégainant X (ex-Twitter) : "Nous sommes tous très attachés à faire revivre le musée Guimet. Il est prématuré de faire des annonces tant que le projet de mise en sécurité et de production de l'exposition n'a pas été budgeté et arbitré."

Le musée Guimet avait déjà été l'objet d'une polémique à propos d'une éventuelle vente du bâtiment. (Photo Hadrien Jame)

"Aussi bien sur le fond que sur la forme, je ne comprends pas bien", explique Nathalie Perrin-Gilbert. "Sur la forme, on peut se parler sans utiliser les réseaux sociaux, indique-t-elle. Et d'ajouter : Sur le fond, nous avons rencontré à deux reprises le centre Pompidou. Le cabinet du maire était là lors de la deuxième rencontre. Nous avons eu des temps de travail avec les adjoints concernés (le dernier remontant à l'automne selon l'entourage du maire, Ndlr), nous travaillons avec le musée des Beaux-Arts et le musée d'Art Contemporain." Le partenariat semble d'ailleurs bien engagé puisque l'exposition est d'ores et déjà annoncée sur le site du Centre Pompidou, sans que le maire ne s'en soit ému.

L'entourage du maire a tenu à démentir auprès de Lyon Capitale la présence du cabinet lors d'une réunion avec le centre. Mais selon un échange de courriels que Nathalie Perrin-Gilbert a souhaité nous transmettre, le cabinet du maire, ainsi que la direction générale des services, ont bien été informés, par un mail daté du 26 janvier 2024, qu'une conférence de presse du Centre Pompidou serait organisée le 6 février, qui donnerait lieu à un communiqué de presse évoquant le Musée sentimental et le partenariat prévu avec la biennale de la danse. Le dossier de presse a ainsi été transmis au cabinet et à la DGS pour d'éventuels retours avant impression.

"Lyon aurait enfin une Cité des Arts, même temporaire"

"On pourrait faire venir le célèbre mur d'André Breton, s'enthousiasme encore Nathalie Perrin-Gilbert. Ce serait un évènement considérable, susceptible d'attirer des dizaines de milliers de visiteurs. L'idée serait de faire du Musée sentimental un circuit dont le coeur serait Guimet avec des expositions complémentaires au MAC et au MBA. Lyon aurait enfin une Cité des Arts, même temporaire." Malgré l'enthousiasme de son adjointe, dont les ambitions sont connues, le maire de Lyon tempère et s'en tient lui aux chiffres. Dans son entourage on rappelle que Grégory Doucet aura bien le dernier mot pour un "arbitrage", mais que "tous les éléments ne sont pas encore réunis, notamment financiers", mais également sur des sujets de sécurité du lieu.

Quoiqu'il en soit, maintenant annoncé par Nathalie Perrin-Gilbert, qui précise par ailleurs avoir sollicité la Direction régionale des affaires culturelles pour obtenir des financements, le projet, emblématique, aura du mal à être abandonné par le maire dans un "arbitrage" défavorable. Peut être Grégory Doucet n'a-t-il pas apprécié se faire griller la politesse par son adjointe, lui qui avait annoncé en solo et dans une interview exclusive, l'intégration de Lyon dans le réseau Unesco des villes créatives pour sa littérature.

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