Les candidats Ensemble aux législatives dans le Rhône

Législatives 2022 : la vague LREM en perte de vitesse dans le Rhône, décryptage

Si les candidats Ensemble (ex-LREM) se qualifient au second tour dans 13 circonscriptions sur 14 dans le Rhône, difficile pour autant de parler de vague. Leurs scores sont en net recul par rapport à 2017  et notamment à Lyon où la majorité n'est plus en tête dans trois des quatre circonscriptions. Décryptage.

La majorité présidentielle fragilisée ? Au lendemain du premier tour des élections législatives, le groupe Ensemble, porté par Emmanuel Macron, perd du terrain sur ses concurrents par rapport au dernier scrutin de 2017 dans les 14 circonscriptions du Rhône. À l'époque, une vague LREM avait déferlé dans le Rhône en glanant 12 circonscriptions sur les 14 en jeu.

Cette année, les écarts se réduisent et le parti d'Emmanuel Macron aborde le second tour moins sereinement qu'il y a cinq ans. Les candidats issus de la société civile promus en 2017 convainquent moins. L'union de la gauche - la Nupes - s'impose désormais comme la première force d'opposition du pays. À ce titre, le leader de la France Insoumise appelle le "peuple à déferler dimanche prochain" dans les urnes pour "rejeter les projets funestes de la majorité de M. Macron".


"Aujourd'hui, c'est différent. Il n'y a plus cette vague Macron",
Blandine Brocard, députée sortante LREM, qualifiée au second tour


Une vague LREM plus mesurée qu'en 2017

Rien d'alarmant cependant pour la majorité présidentielle. Le parti Ensemble est qualifié au second tour dans 13 circonscriptions sur 14 même si au niveau national la majorité absolue à l'Assemblée nationale pourrait être compromise. Dans le Rhône, l'effritement d'Ensemble observé sur l'ensemble du territoire semble être un tout petit peu plus mesuré. Les scores réalisés dans le département en 2017 ne sont plus qu'une utopie pour les candidats de la majorité. Le meilleur résultat revient à Blandine Brocard avec 36,11% des suffrages dans la 5e circonscription, celle de Caluire-et-Cuire et du val de Saône. À titre de comparaison, la même candidate s'emparait de près de 46 % des votes en 2017. Une perte de presque 10 points qui prouvent que Ensemble (ex-LREM) plie mais ne rompt pas.

Une tendance presque assumée par les candidats macronistes. "Je ne l'ai jamais caché : il y a cinq ans, je faisais partie de ceux qui ont bénéficié de cette vague Macron. Aujourd'hui, c'est différent. Il n'y a plus cette vague Macron", réagit la députée sortante Blandine Brocard qui se qualifie au second tour grâce à 36,11 % des suffrages exprimés. Elle vire en tête dans une circonscription qui lui semble déjà promise pour un deuxième mandat.

La décrue lyonnaise, la désillusion Khedher

Dans les quatre circonscriptions lyonnaises, seule la 4e a vu une candidate, la députée sortante Anne Brugnera (34,10 %), a viré en tête. Elle est talonnée par Benjamin Badouard de la NUPES (31,72 %). Dans les trois autres circonscriptions de la capitale des Gaules, LREM depuis cinq ans, la Nupes est arrivée en tête et ses candidats sont en ballottage favorable à différents niveaux. Marie-Charlotte Garin (EELV) est ainsi favorite pour succéder au marcheur Jean-Louis Touraine dans la 3e quand Thomas Rudigoz (Ensemble) peut espérer inverser le cours d'une élection qui lui est défavorable dans la 1re circonscription.

Dans le Rhône, le véritable échec de la majorité est venu de la 7e circonscription et de la députée sortante Anissa Khedher. Elle a été devancée par  Alexandre Vincendet, maire LR de Rillieux-la-Pape (23,84%). Il  sera opposé à Abdelkader Lahmar, candidat de l'union de la gauche arrivé en tête avec 30,87 % des voix.

De son côté, Anissa Khedher ne retrouvera donc pas les bancs de l'Assemblée nationale. Ce scénario imaginé et redouté par le parti présidentiel s'est finalement bel et bien déroulé. Dès le premier tour, la majorité présidentielle subit des pertes.

Loin de Lyon, les points de satisfaction

Pour Emmanuel Macron, il faut s'éloigner de Lyon et de la réussite de la Nupes pour trouver les quelques bonnes surprises d'Ensemble dans le département. Dans la 8e circonscription, l’agriculteur Dominique Despras (Modem) a viré en tête et semble en ballottage favorable face à la députée sortante Nathalie Serre (LR). Dans la 9e, celle de Villefranche-sur-Saône et du nord du Beaujolais, Ambroise Méjean a réussi à se faufiler au second tour et pourrait trouver des réserves de voix sur sa gauche. Politiquement, ces élections législatives ont validé la bascule de la majorité présidentielle vers le centre droit. Les candidats d’Ensemble réalisent de meilleurs scores dans les villes LR que dans celles gérées par les écologistes et la gauche. Leurs candidats des 4e, 5e, 8e, 10e, 11e, 12e et 13e virent ainsi en tête.

À six jours du second tour, le rapport de force est bien moins évident qu'en 2017 et la vague LREM, qui ne pouvait compter que sur elle-même en 2017, doit désormais espérer glaner des réserves de voix auprès de l'électorat LR dans 12 circonscriptions du Rhône. Le parti d'Emmanuel Macron n'est cependant pas en immense danger et pourrait obtenir la majorité des circonscriptions du Rhône. Réponse dans les urnes dimanche 19 juin.

Lire aussi : Ce qu’il faut retenir du premier tour des législatives à Lyon

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Pour aller plus loin.  

Alexandre Vincendet, candidat LR aux législatives dans la 7e circonscription, est l’invité de 6 minutes chrono, l'émission de Lyon Capitale. Il évoque sa qualification pour le second tour le 19 juin.

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