Le mur des cons, encore

Le Conseil supérieur de la magistrature, saisi par Mme Taubira sur la question du “mur des cons”, vient de rendre sa décision. Le CSM a décidé... qu’il n’y avait pas lieu de décider, considérant qu’il n’avait pas à se prononcer, ni même à donner un avis.

La garde des Sceaux se serait-elle trompée en saisissant un organisme qui ne pouvait se prononcer sur des faits échappant à sa compétence ? La ministre de la Justice serait-elle piètre juriste ? Ou politique habile, satisfaisant tout le monde en faisant mine de rechercher une sanction qu’elle savait illusoire ?

Voilà, le CSM s’est prononcé, c’est fini. Des magistrats s’amusent à dresser un “mur des cons” où figurent un président de la République, des ministres, des magistrats (d’une autre obédience), mais aussi des victimes… et il ne se passe rien : aucune remontrance, aucun blâme, pas l’ombre d’une sanction à l’encontre des joyeux plaisantins et, de la part de ces derniers, aucune excuse, aucun regret.

Silence dans les rangs, silence chez les magistrats, silence au Syndicat de la magistrature – et dans les autres syndicats d’ailleurs. Silence, les cons, c’est fini.

Ah non, juste un oubli. Le journaliste qui a filmé le “mur” et l’a rendu public est convoqué devant un conseil de discipline. Lui, et lui seul, risque d’être sanctionné.

Ce n’est que justice (sic). Cela lui apprendra à faire son métier, ici et maintenant. Dans l’Antiquité, on tuait le messager des mauvaises nouvelles. Nous sommes moins sanguinaires, mais en sommes-nous pour autant plus intelligents ?

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