lyon turin
Le chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin.

La ministre Élisabeth Borne confirme “une pause” sur le Lyon-Turin

Le 6 juillet, Élisabeth Borne a déclaré que le projet de ligne Lyon-Turin était mis “en pause”. “Une bonne chose” pour Jean-Charles Kohlhaas, conseiller régional RCES, qui a invité “la ministre des Transports à profiter de cette pause pour étudier les alternatives au projet, car il y a urgence dans les vallées alpines, qui souffrent de la pollution de l’air”.

Le 6 juillet, après la conférence de presse de Nicolas Hulot sur le plan Climat, le site Internet Reporterre a interrogé la ministre des Transports, Elisabeth Borne, sur le projet de ligne Lyon-Turin. Celle-ci a confirmé que le projet était mis "en pause". "Le président de la République vient d’annoncer que, dès lors que les engagements qui ont été pris et les besoins incontournables en termes d’entretien et de régénération dépassent de dix milliards les recettes prévisibles à ce stade, nous sommes obligés de faire une pause pour réfléchir au modèle de mobilité et prioriser les projets", a déclaré la ministre, avant de préciser : "On fait une pause, on réexamine les orientations en termes de mobilité, on réexamine les dépenses et les ressources pour ne plus faire de promesses pas financées, et avoir des ressources cohérentes avec les promesses qu’on a faites."

Un projet “en pause” après un “coup de com” à 200 000 euros

Les déclarations d’Elisabeth Borne vont dans le sens du rapport publié le 29 août 2016 par la Cour des comptes, qui écrivait à propos de la ligne Lyon-Turin : "Ce projet, dont l'intérêt et le financement d'ensemble ne peuvent se déduire de la seule hypothèse de cofinancement européen, paraît largement hors de portée budgétaire, non seulement en 2019, mais également au-delà." Les Sages avaient souligné "le caractère très préoccupant de cette perspective pour l'équilibre futur des finances publiques".

Pourtant le 21 juin dernier, TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin), maître d’ouvrage franco-italien du Lyon-Turin, avait annoncé le lancement prochain de 81 appels d’offres, pour un montant de 5,5 milliards d’euros lors du TELT Roadshow, un grand événement de communication organisé à l'hôtel de région devant 400 représentants de grands groupes, de PME et de TPE. Un hôtel de région prêté à TELT "à titre gracieux" pour un événement qui avait coûté 200 000 euros à l'organisme public, comme nous le révélons dans notre mensuel de juillet-août. Un "coup de com" dénoncé à l'époque par le groupe RCES (Rassemblement citoyen écologiste & solidaire). "La grosse opération de communication organisée à l'hôtel de région montre la fébrilité des promoteurs du projet Lyon-Turin. En France, on n'a pas le droit de lancer des appels d'offres quand on n'a pas le budget pour, et à aucun moment la contribution de la France n'a été inscrite au budget de l’État", avait déclaré le conseiller régional RCES Jean-Charles Kohlhaas.

“Une bonne chose”

Jean-Charles Kohlhaas a de nouveau réagi ce mercredi, après les déclarations d'Elisabeth Borne, en estimant que "le gouvernement se rend compte du gouffre financier que représente le Lyon-Turin". "Une bonne chose", pour le conseiller régional, qui a invité "la ministre des Transports à profiter de cette pause pour étudier les alternatives au projet, car il y a urgence". "Les vallées alpines souffrent de la pollution de l’air. Le report modal doit être organisé dès maintenant en utilisant la ligne existante. C’est ce que nous répétons sans cesse et ce que nous avons à nouveau défendu lors de la dernière assemblée régionale. Laurent Wauquiez n’a pas été sensible à nos arguments. Peut-être que la ministre le sera", a-t-il conclu.

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