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Immobilier à Lyon : 2022, l’année des clarifications

Les prix du marché du logement lyonnais sont toujours à la hausse malgré la mesure d’encadrement des loyers et les restrictions locatives pour les passoires énergétiques. 2022 sera-t-elle l’année de la bascule alors qu’en prime l’accès à l’emprunt sera plus difficile ? Retrouvez nos tableaux de Lyon et de la Métropole, quartier par quartier. Analyses.

Le roseau plie mais ne rompt pas. Contrairement à ce que certains observateurs avaient annoncé, la baisse des prix du marché immobilier à Lyon n’a pas eu lieu en 2021. Après une forte croissance lors du premier semestre, liée à une pénurie d’offres (+11,3 % en janvier, +10,4 % en mars, +9,1 % en avril), la fin de l’été avait provoqué quelques inquiétudes. En cause, le reflux sur le marché des ventes contenues pendant la crise sanitaire, lors de laquelle les Lyonnais avaient préféré rester prudents. Autrement dit, en septembre, le volume d’annonces augmentant, les prix ont pu ainsi baisser dans quelques secteurs très recherchés à Lyon et dans la métropole. Sur la question des prix, l’année 2022 ne semble pas profiler de grands changements tant la demande est soutenue malgré un pouvoir d’achat en berne.

“Certains secteurs du 6e arrondissement ont même baissé ces derniers mois"

Avec plus de 12 500 nouveaux Grands Lyonnais chaque année (Insee) et le faible nombre de constructions neuves (3 000 selon la Fédération des promoteurs immobiliers) pour les accueillir, la métropole de Lyon conserverait son attractivité… et la croissance de ses prix. Pourtant, 2022 sera tout de même charnière : pour la première fois, les effets de l’encadrement des loyers vont être perceptibles, tout comme la mise en place du nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) pénalisant fortement les passoires énergétiques en interdisant leur location. Les petits propriétaires bailleurs, lourdement affectés, vont-ils vendre en masse leurs biens locatifs ? Reste aussi un grand point d’interrogation sur la question de l’accès au crédit, avec des contraintes plus fortes que jamais, pouvant éliminer dans la foulée nombre de primoaccédants. Pour le dire simplement : 2022 sera-t-elle l’année où les prix lyonnais continueront à grimper alors que bailleurs et acheteurs seront touchés par les nouvelles mesures ?

Un contexte économique lyonnais post-Covid

Pour l’instant, “la confiance des ménages dans la situation économique a quasiment retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire”, note Nicolas Bouscasse, le président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) du Rhône. “Les gens se projettent enfin, veulent changer de vie, une maison plus grande”, illustre ainsi Lilian Baule, gérant de L’Espace Immobilier Transaction à Montchat. Il poursuit : “Dans le centre-ville, on remarque que le marché est plus lent, avec davantage de négociations, et surtout que les biens avec des extérieurs – balcons, terrasses – ont pris 10 à 15 % par rapport à avant la Covid-19.” Des atouts très rares dans le centre de Lyon. “Certains secteurs du 6e arrondissement ont même baissé ces derniers mois, surtout du fait des familles qui maintenant préfèrent se mettre au vert”, analyse Nicolas Desmaris, responsable de l’agence SLCI Lyon 6.

“Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel”

Sur le fond, plusieurs professionnels du secteur témoignent d’un allongement des délais, perçu comme un réajustement au pouvoir d’achat des Lyonnais. “Jusqu’alors, les biens partaient très vite à n’importe quel prix. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les très grands appartements, ou ceux sans ascenseur, sont plus difficiles à vendre même s’ils sont bien placés”, analyse Lilian Baule. La faible croissance des derniers mois, autour de 2 %, illustre ce “plateau de prix”, et signale que Lyon s’approche, peut-être, de son plafond naturel. “Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel”, dit l’adage.
Dans les faits, la crise sanitaire n’a pas affecté l’attractivité de Lyon qui conserve ses atouts structurels, comme sa bonne connexion à Paris, son voisinage tant avec les Alpes que la Méditerranée et surtout sa (fameuse) “qualité de vie”. Résultat, 2021 a été une année record en termes de volumes de ventes selon la Fnaim, avec une augmentation de 20 % dans le Rhône par rapport à 2020, et de 5 % par rapport à 2019. Nicolas Bouscasse explique : “Certes, les prix sont toujours plus chers à Lyon qu’ailleurs, mais c’est la garantie d’un investissement fiable. En témoigne le très faible taux de rotation à seulement 3,2 % de l’ensemble du parc de logements.”
Les chiffres de l'immobilier à Lyon. (chiffres de la Métropole plus bas) Les chiffres de l'immobilier à Lyon. (chiffres de la Métropole plus bas)

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