La vingtaine d’occupants du musée des Beaux-Arts a quitté le bâtiment ce jeudi 23 mars. (Photo : Nathan Chaize)

Derrière un cordon de CRS, les occupants des Beaux-Arts de Lyon affichent leur détermination

Depuis dimanche, une vingtaine d'artistes occupent le musée des Beaux-Arts pour protester contre la réforme des retraites.

La scène pourrait être tirée d'un film parodique sur le maintien de l'ordre en France. Une vingtaine d'artistes occupant le musée des Beaux-Arts de Lyon depuis ce dimanche organise une conférence de presse ce lundi à 14 h, sur des chaises, derrière un cordon de CRS. D'abord prévu sur la place des Terreaux, le rendez-vous a été déplacé rue Paul Chenavard, après "un coup de pression de la préfecture" rapporte-t-on sur place.

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Les occupants sur des chaises derrière les CRS. (Vidéo : Nathan Chaize)

Des carrières discontinues

Mieux encore, une fois dans la dite rue, "les journalistes ne rentrent pas" entend-on à la radio des forces de l'ordre, sous les rires et les hués des manifestants. "Nous avons pourtant négocié avec la direction pour que l'occupation ne se passe pas dans ces conditions mais le ministère de l'Intérieur a décider de faire monter la pression", lance l'un des occupants. Une cinquantaine de travailleurs de la culture se sont retrouvés pour dire non à la réforme des retraites. Des artistes dont "les carrières discontinues" les exposent tout particulièrement.

"On a envie d'être bien traités quand on est vivants et ne pas seulement avoir de la valeur lorsqu'on sera morts", lance l'une des occupantes. Comme eux, les étudiants de l'école nationale supérieure des Beaux-Arts se mobilisent depuis plusieurs jours, tout comme les artistes de l'Opéra de Lyon dont les portes sont fermées après des blocages de spectacles.

Des actions dans plusieurs institutions culturelles

Ce week-end, c'est aussi la mobilisation des musiciens de l'orchestre national de Lyon qui a fait réagir. Alors qu'en préambule d'une représentation, un délégué syndical témoigne des conditions de travail du secteur, une partie du public hue et insulte les musiciens. "Cela représente bien cette partie de la population complètement coupée des gens qui travaillent pour eux, déplore Antoine Galvani, pianiste et délégué syndical de la CGT CNAM. Et d'ajouter : On a complètement déshumanisé les musiciens."

Vidéo : Révolution permanente

"Notre métier est précaire, en tant qu'intermittent du spectacle, on est stressé en, permanence, on accepte tout, on tourne dans toute la France", ajoute Antoine Galvani pour qui "deux ans de plus, c'est deux ans de précarité et de stress en plus". Les occupants ont d'ores et déjà voté la reconduction de l'occupation ce mardi et "appellent à se mobiliser massivement jeudi" pour une nouvelle manifestation à l'appel de l'ntersyndicale.

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