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Ces chercheurs lyonnais récompensés en 2022 par le CNRS

Le CNRS Auvergne-Rhône-Alpes récompense, chaque année, les chercheuses et les chercheurs qui ont le plus contribué à son rayonnement et à l’avancée de la recherche. Ils sont 5 cette année, à titre individuel et 11 au sein d'un collectif.

La médaille de bronze récompense les premiers travaux consacrant des chercheurs et des chercheuses spécialistes de leur domaine. Cette distinction représente un encouragement du CNRS à poursuivre des recherches bien engagées et déjà fécondes.

La médaille de cristal distingue des femmes et des hommes, personnels d’appui à la recherche, qui par leur créativité, leur maîtrise technique et leur sens de l’innovation, contribuent aux côtés des chercheurs et des chercheuses à l’avancée des savoirs et à l’excellence de la recherche française.

Le cristal collectif distingue des équipes de femmes et d’hommes, personnels d’appui à la recherche, ayant mené des projets dont la maîtrise technique, la dimension collective, les applications, l’innovation et le rayonnement sont particulièrement remarquables. Cette distinction est décernée dans deux catégories : « appui direct à la recherche » et « accompagnement de la recherche ».

Médaille de bronze du CNRS

Clément Camp CNRS
Clément Camp © Laurent Veyre

Clément Camp 
Chercheur CNRS en chimie, spécialiste de la catalyse au laboratoire Catalyse, polymérisation, procédés et matériaux

Docteur en chimie de l’université Joseph Fourier, Clément Camp entre au CNRS en 2015, après un séjour postdoctoral à Berkeley (États-Unis). Deux ans plus tard, il obtient un financement du programme CNRS-Momentum qui lui permet d’approfondir ses recherches en chimie organométallique. Son idée : combiner deux métaux ayant des réactivités très différentes à la surface d’un même matériau. Pour relever ce défi, Clément Camp développe de nouvelles méthodologies de synthèse innovantes de couples métalliques. Il étudie ensuite le comportement des catalyseurs bimétalliques ainsi obtenus afin de dépasser les réactivités des métaux initiaux pris individuellement. Le chercheur a ainsi découvert de nouveaux mécanismes d’activation coopérative de liaisons C-H et du CO2. Ses travaux contribuent plus généralement à l’émergence d’une famille de catalyseurs prometteurs pour la synthèse de produits chimiques d’intérêt fondamental et industriel.

Marianne Métois CNRS
Marianne Métois © Matthieu Martin

Marianne Métois
Géophysicienne spécialiste de la déformation de la croûte terrestre associée aux séismes au Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement

Après sa thèse au Laboratoire de géologie de l’ENS et à l’Institut de physique du globe de Paris, Marianne Métois réalise un postdoctorat en Italie avant d’entrer à l’université Claude Bernard Lyon 1 en tant que maîtresse de conférences en 2015. Cette géophysicienne traque les déformations à court terme (de quelques secondes à plusieurs années) de la croûte terrestre. Elle étudie en particulier le lien entre les cycles sismiques et les déformations qu’elle observe. Pour cela, elle traite et analyse des données satellites (GNSS) qu’elle collecte en partie sur le terrain. Marianne Métois a ainsi réalisé plusieurs missions de terrain au Chili, où la convergence de deux plaques tectoniques majeures provoque de puissants séismes environ tous les dix ans, mais aussi dans les Balkans. Les modèles qu’elle développe à l’aide de ces informations permettent d’approfondir les connaissances sur le lien entre le mouvement des plaques tectoniques et l’occurrence de tremblements de terre.

Aurèle Piazza CNRS
Aurèle Piazza © Noémie Guitter

Aurèle Piazza
Chercheur en biologie moléculaire, spécialiste des mécanismes de recombinaison de l’ADN et responsable de l’équipe Mécanique du génome au Laboratoire de biologie et modélisation de la cellule

L’ADN de nos cellules peut subir de multiples lésions et cassures. Comment se forment-elles ? Et comment sont-elles réparées ? Aurèle Piazza s’intéresse à ces questions depuis sa thèse à l’Institut Curie obtenue en 2012. Ses recherches postdoctorales à l’université de Californie à Davis ont permis d’identifier les intermédiaires et régulations précoces de la recombinaison homologue – une voie universelle de réparation des cassures de l’ADN. Un an après son entrée au CNRS en 2018, il obtient une bourse ERC Starting Grant grâce à laquelle il crée son équipe à l’École normale supérieure de Lyon. Aurèle Piazza y poursuit ses travaux afin de dévoiler le mécanisme encore mal compris, permettant à la molécule d’ADN lésée de rechercher des brins homologues au sein de l’immensité du génome pour se reconstruire. Le chercheur contribue ainsi à une meilleure compréhension des processus impliqués dans la stabilité, mais aussi l’évolution, des génomes.

Lucile Savary CNRS
Lucile Savary © Brice Saint-Michel

Lucile Savary
Chercheuse CNRS en physique et théoricienne de la matière condensée au Laboratoire de physique de l’École normale supérieure de Lyon

Diplômée de l’École normale supérieure de Lyon, Lucile Savary obtient son doctorat à l’université de Californie, avant de réaliser un postdoctorat au MIT aux États-Unis. Ses recherches portent sur le déchiffrement des propriétés fondamentales de la matière et s’intéressent en particulier à la physique quantique des matériaux. Son objectif : comprendre comment les électrons se comportent au niveau microscopique dans les solides, afin d’expliquer des phénomènes observés à notre échelle. Elle étudie une large palette de comportements où les interactions entre électrons jouent un rôle fondamental. Par exemple, les liquides de spins quantiques, aux propriétés magnétiques étonnantes, et le transport de chaleur « de Hall » où l’énergie ne voyage pas seulement du chaud vers le froid. Ses recherches fondamentales peuvent également ouvrir des perspectives sur l’élaboration de solutions nouvelles, plus performantes, plus efficaces, plus petites, plus rapides dans le domaine des technologies.

Médaille de cristal du CNRS

Frédérique Rozier CNRS
Frédérique Rozier©Judit Szecsi

Frédérique Rozier
Ingénieure en technique biologique à l’unité de Reproduction et développement des plantes (RDP) du CNRS.

Entrée au CNRS en tant que technicienne de recherche, Frédérique Rozier a progressivement gravi les échelons en devenant assistante ingénieure en 2009, puis ingénieure d’études en 2020. Scientifique investie, elle a mis au point une technique d’imagerie innovante qui permet de mieux étudier la reproduction sexuée chez les plantes. Son véritable tour de force : permettre au monde de la recherche une analyse fine des interactions pollens-pistil grâce à la création d’un outil de visualisation sur une durée de plus d’une heure, ce que les nombreux travaux d’analyse de microscopie photonique et électronique ne permettaient pas. Ce travail remarquable et original a fait l’objet d’une publication, dont Frédérique Rozier est première auteure, avec un large écho au sein de la communauté scientifique internationale. Ses travaux ont également été cités dans 16 autres articles publiés dans les prestigieux journaux NatureCelleLifeCurrent Biology et Plant Cell, dont deux articles où elle est auteure principale.

1er rang : Bernard Lagrange, Danièle Forest, Benoit Sassolas, Julien Teillon, Laurent Pinard. 2e rang : Matthieu Coulon, Eléonore Barthélémy-Mazot, Christophe Michel, David Hofman, Lorenzo Mereni. Absent sur la photo : Massimo Granata.© Jérôme Degallaix (LMA/IP2I)

Cristal collectif du CNRS

Eléonore Barthélémy-Mazot, Mathieu Coulon, Danièle Forest, MLassimo Granata, David Hofman, Bernard Lagrange, Lorenzo Meréni, Christophe Michel, Laurent Pinard, Benoît Sassolas, Julien Terillon

Les miroirs parfaits de la recherche d’ondes gravitationnelles

Les miroirs réalisés au sein du Laboratoire des matériaux avancés (LMA), de l’Institut de physique des 2 infinis de Lyon , équipent les interféromètres du monde entier qui traquent les infimes tremblements de l’Univers : les ondes gravitationnelles . Depuis près de 20 ans, les ingénieurs et les techniciens du LMA sont parvenus à les doter de performances optiques frôlant la perfection.

Le Laboratoire des matériaux avancés, plateforme nationale de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules du CNRS (IN2P3), spécialisé dans la réalisation et la caractérisation de couches minces, a opéré le traitement de surface des principaux miroirs de tous les interféromètres gravitationnels terrestres, en particulier ceux de Virgo en Italie et de LIGO aux États-Unis. Ces miroirs, « les plus parfaits au monde », fabriqués dans le matériau le plus pur, réfléchissent la quasi-totalité de la lumière incidente (99,9999%) grâce à un dépôt de matière à la surface que seul le laboratoire est capable de réaliser. Cet empilement de fines couches de 6 micromètres d’épaisseur, les dote de performances optiques ultimes en termes d'absorption, de diffusion et de planéité. Le facteur le plus déterminant de la sensibilité des interféromètres, et donc de la détection des ondes gravitationnelles, est la qualité de ces couches réalisées par la grande machine de dépôt du LMA, conçue, assemblée, intégrée et mise au point par les ingénieurs et techniciens de l’équipe. Les performances uniques de ces miroirs ont d’ailleurs été récompensées par la première détection des ondes gravitationnelles en 2015, prédites en 1916 par la relativité générale d’Einstein. Au total, 10 miroirs de deuxième génération pour le détecteur d'ondes gravitationnelles Advanced Virgo, et 20 miroirs pour les deux détecteurs américains d’Advanced LIGO, ont été réalisés avec succès par les ingénieurs et techniciens du LMA. Le laboratoire prépare maintenant les autres défis à venir avec le traitement des miroirs de 100 kg pour les prochaines prises de données des interféromètres Virgo et LIGO, ouvrant ainsi une nouvelle fenêtre sur la compréhension de notre Univers.

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