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Image d’illustration police.

"C'est insensé" : la femme juive poignardée samedi à Lyon balaye l'idée d'une automutilation

Quatre jours après son agression à son domicile, la femme de 30 ans poignardée chez elle samedi à Lyon a accordé un entretien à Cnews dans lequel elle balaye l'idée de l'automutilation.

"Je suis totalement anéantie". Quatre jours après son agression, Eva, la femme de 30 ans poignardée à son domicile dans le quartier de Montluc, à Lyon 3e, est sortie du silence. Dans un entretien accordé à Cnews, la jeune femme est revenu sur le faits, avouant que depuis samedi sa vie était devenue "une horreur".

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"Samedi, j'étais chez moi quand j'ai entendu toquer à la porte" débute-t-elle. "Je suis allé voir dans l'œilleton, j'ai vu une silhouette et j'ai ouvert la porte en pensant que c'était un livreur". La jeune femme raconte ensuite comment son agresseur, après lui avoir simplement dit bonjour, lui a asséné deux coups de couteau avant de "partir immédiatement". "Ça s'est passé en un quart de seconde" complète-t-elle.

Une croix gammée découverte sur sa porte

"A ce moment-là, je reste consciente. Sous le choc je m'assois par terre, je ne comprends pas ce qu'il se passe. Et c'est en levant la tête pour fermer ma porte que je constate une croix gammée sur la porte", explique-t-elle.

Si le caractère antisémite de l'agression est en cours de vérification par les enquêteurs, la jeune femme avoue que "la veille à 23h" la croix gammée n'était pas présente sur sa porte. "Elle a été faite avant que j'ouvre la porte" imagine-t-elle. "Car quand il m'a poignardé, il est parti immédiatement".

"Je pense avoir été agressée car je suis juive"

"Je pense avoir été agressée car je suis juive" confirme celle pour qui la motivation du suspect ne fait pas de doute. Un temps évoquée, la piste du conflit conjugal, n'aurait rien à voir dans cette affaire selon elle. "J'ai un divorce qui est en cours depuis quelques mois. Mais comme je l'ai dit à la police, c'est impossible que ça soit lié à cela. Un divorce ce n'est jamais simple mais pas au point d'aller jusqu'à l'agression physique ou la tentative d'homicide".

Enfin, répondant à une questions sur l'hypothèse de l'automutilation, un temps étudiée par les enquêteurs selon Le Progrès, la jeune femme a avoué être "anéanti" par ces suspicions. "Je suis déjà très mal en point. Quand j'ai vu cette information, j'étais encore plus mal. Il n'y a aucune évocation de ce type de fait par les policiers, par la médecine légale ou par le parquet. Aucun rapport que j'ai pu consulter ne va dans ce sens".

L'automutilation : "une information totalement fausse"

"C'est une information totalement fausse. Qu'on puisse penser que je me suis fait ça moi-même, c'est juste invraisemblable. Je tiens à la vie… C'est insensé".

Sortie de l'hôpital dès le lendemain de son agression, la victime de 30 ans a avoué ne pas avoir réussi à retourner chez elle depuis. "Je ne supporte pas la solitude, je n'arrive pas à rentrer chez moi."

"J'ai l'impression qu'aujourd'hui on doit se cacher pour vivre tranquillement" conclut-elle, évoquant la multiplication des actes antisémites en France ces dernières semaines. "Ou alors on assume au risque de subir des agressions, des menaces, des injures. Il y a tout le temps quelque chose, c'est une horreur". Depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur Israël, 36 actes antisémites ont été recensés (au 31 octobre) dans le département du Rhône, donnant lieu, pour l'heure, à 5 interpellations.

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