Michèle Vullien, sur le plateau de 6 minutes chrono, en décembre 2021.

"Bruno Bernard a tellement peur qu'il va tout bloquer", estime Michèle Vullien, au Sytral depuis 1995 (vidéo)

Michèle Vullien, conseillère à la Métropole de Lyon et élue au Sytral depuis 1995, va quitter son siège au Sytral "la mort dans l'âme". Elle ne digère pas la désignation, très controversée, des représentants de la Métropole dans le futur super Sytral. Elle s'en explique dans 6 minutes chrono, la quotidienne de Lyon Capitale.

Une délibération sur le Sytral, où plutôt sur le futur Sytral, a mis le feu aux poudres le 14 décembre lors du conseil de la Métropole de Lyon. Pour résumé, à partir du 1er janvier 2022, le Sytral (le Syndicat mixte des transports pour le Rhône et l'agglomération lyonnaise), l'autorité qui pilote et gère les transports dans la Métropole de Lyon (bus, trams, métros, et peut-être bientôt téléphérique) va devenir AOMTL (Autorité organisatrice des mobilités et des territoires lyonnais) un établissement public qui gérera l'ensemble des transports de 13 collectivités ou communautés de communes de l'ensemble du département du Rhône. Un super Sytral en somme. Un Sytral en très grand.

Donc, une délibération défendue par Bruno Bernard, le président de la Métropole et du Sytral, a électrisé l'assemblée : la désignation des représentants de la Métropole dans le futur super Sytral. Bernard a décidé de réduire le nombre de représentants de l'opposition. Leur proposant 4 sièges au lieu des 7 qu'ils avaient jusqu'à présent. Furieuses, les oppositions ont accepté aucun siège, refusant de participer au vote.

Lyon Capitale vous avait proposé un long décryptage sur ces débats houleux et cacophoniques lors de cette délibération. A lire ICI.

Pourquoi ce choix de Bernard ? "On ne pouvait pas laisser la même place à l'opposition car il aurait suffit que ces 7 représentants des 4 groupes d'opposition votent ensemble contre nous, et que sur les 12 collectivités autres, 1 vote avec eux pour qu'on soit bloqués. Moi, la responsabilité que j'ai, au Sytral, c'est d'avancer. Je ne peux pas prendre ce risque, surtout vu le comportement de l'opposition aujourd'hui", explique le président de la Métropole de Lyon et du Sytral.

"Qu'est ce que Bruno Bernard redoute ? Il craint quoi ? Pourquoi est-il si craintif ?"

Une argumentation qui ne convainc pas, mais alors pas du tout, l'opposition. Dans la quotidienne de Lyon Capitale, Michèle Vullien, qui siège au Sytral depuis 1995, n'en revient toujours pas : "Le Sytral a toujours été une terre sacrée où il y avait une union. J'ai connu des présidents de gauche, du centre, de droite. Il n'y a jamais eu de problèmes liés à ce qu'on soit de l'opposition ou de la majorité". "Pourquoi d'un seul coup Bruno Bernard a peur de la minorité ? Qu'est-ce qu'il redoute ? Il craint quoi ? Pourquoi est-il si craintif ?", poursuit l'ancienne sénatrice du Rhône, membre du groupe "Inventer la Métropole de demain", celui de Gérard Collomb.

"Je demande au président de la Métropole de réfléchir à ce qu'il a fait..."

Au Sytral, au budget de 2,55 milliards d'euros sur le mandat 2020-2026 (création des lignes T6 nord, T9 et T10 notamment), de très gros dossiers doivent être soumis au débat et au vote début 2022. Comme le choix, ou pas, d'une nouvelle ligne de métro dans l'agglomération lyonnaise, comme le choix, ou pas, d'une ligne de téléphérique entre Francheville et Lyon. Des dossiers épineux sans opposants de la Métropole dans la future assemblée donc. "On lui demande de réfléchir, de se dire qu'il a fait une erreur. C'est une erreur manifeste. Il monte les gens contre lui alors qu'il avait l'opportunité d'avoir des gens bienveillants, impliqués dans la transports, impliqués dans la mobilité en général, dans le développement durable. Pourquoi on se mettrait tous d'accord contre quoi ? Contre quoi ?", persiste Michèle Vullien.

"Il a tellement peur qu'il va tout bloquer. Qu'est-ce que vont penser ceux qui arrivent des communautés de communes ? Ils vont dire : "On arrive à un endroit où le président de la Métropole est en train de balayer son opposition. Mais qu'est-ce qu'il va faire de nous ? Comment il va nous traiter ?" Je demande au président de la Métropole de réfléchir à ce qu'il a fait...", conclut Vullien, qui va quitter son siège au Sytral "la mort dans l'âme".

Lire aussi : Cacophonie à la Métropole de Lyon, débats houleux après une proposition controversée de Bruno Bernard sur le futur Sytral

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