Bachelot bâche Ségo

Son combat difficile pour le Pacs révélait en Roselyne Bachelot un personnage politique étonnant. Son passage à l'environnement laissait sceptique. Le livre que vient de sortir cette sarkozyste convaincue en apprend beaucoup sur les coulisses du pouvoir.

Lyon Capitale : Pourquoi ce titre "Le combat est une fête" ?
Roselyne Bachelot : C'est une citation de Jose Luis Borges. Je me méfie des gens qui disent qu'ils se sacrifient pour les autres. En général, ils le leur font durement payer. La politique, on y prend du plaisir bien sûr.

Vous prônez un Etat modeste, comme Chirac en 1995...
Oui mais il ne faut pas que ce soit des paroles. Et ça passe par un comportement éthique. Il n'y a pas besoin d'appartements de fonction pour les ministres. Dans ma circonscription, je ne prenais pas de voiture de l'Etat. Et au ministère, je payais ma nourriture. C'est vrai, j'étais la seule (rires) !

Vous avez beaucoup fustigé la misogynie en politique. Ségolène Royal en est-elle victime ?
Je ne pense pas que madame Royal fasse beaucoup avancer la cause des femmes. Sa conception est assez passéiste ! En tant que femme de pouvoir elle est ce que les féministes appellent classiquement "la reine des abeilles". C'est une femme qui s'entoure d'hommes qui la mettent en valeur. Il n'y a pas de femmes au premier rang autour d'elle, c'est significatif, ça ne l'intéresse pas de promouvoir d'autres femmes (...) En soi, une femme présidente n'est pas un progrès. Ce qui est un progrès c'est le nombre de femmes à l'Assemblée (...) Se demander si Ségolène Royal a le niveau est une question parfaitement légitime. Chaque fois qu'on pointe ses insuffisances, Ségolène Royal retourne la question et disant qu'on attaque la femme et pas la candidate. Mais j'ai l'impression que c'est une dialectique qui a trouvé ses limites !

Les polémiques sur l'ISF et sur les propos de Montebourg l'ont-elle affaibli ?
Non, ce qui l'affaiblit, ce sont ses propres insuffisances. Royal est incapable de dire ce qu'elle veut fiscalement. Quant à Montebourg, il a juste voulu faire une galanterie en parodiant Sacha Guitry : "ce qu'on peut reprocher à une jolie femme, c'est son mari". C'était gentil et une fois de plus, elle s'est comportée en mère-fouettard. Ségolène Royal manque totalement de sens de l'humour ! (rires) Punir ce pauvre garçon, j'ai trouvé ça pathétique.

Vous êtes sûre de la victoire de Sarkozy ?
Il tiendra la distance. Son discours a été une révélation pour beaucoup. Je suis fière de mon champion.

Il aurait 15 ministres, pas plus. Qu'aimeriez-vous faire ?
J'ai un faible pour les affaires sociales ou pour l'idée d'un grand ministère du développement durable. Il faut aller beaucoup plus loin que ce que propose le réalisateur Nicolas Hulot.

Imaginez-vous François Bayrou en 3e homme ?
Pourquoi pas, mais loin derrière. Bayrou peut dépasser Le Pen que je ne sens pas sur le terrain, mais c'est pas pour ça qu'il sera dans le film.

Le combat est une fête de Roselyne Bachelot-Narquin, Editions Robert Laffont.

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