A travers son projet, une cordonnière ambulante souhaite "redonner l'envie aux Lyonnais de réparer"

A partir de septembre, Morgane Farjot sillonnera les marchés de la Métropole de Lyon pour proposer son savoir-faire en tant que "cordonnière ambulante."

Une cordonnerie ambulante où faire réparer ses chaussures et reproduire ses clés ? C'est le projet dans lequel s'est lancée Morgane Farjot, Lyonnaise de 28 ans. A bord de son camion aménagé, la jeune femme sillonnera les routes de la Métropole de Lyon dès septembre prochain et proposera son savoir-faire en cordonnerie dans plusieurs marchés.

Une idée née de l'esprit d'une passionnée, suite à la fermeture de la cordonnerie 3000 : "A ce moment-là, je me suis dit pourquoi ne pas me lancer seule et partir au contact des gens qui ne peuvent pas se déplacer", explique Morgane. Elle poursuit : "L'idée c'est vraiment de rendre service et de redonner aux gens l'envie de réparer au lieu de racheter."

Au volant de son Renault Master 3, la jeune femme proposera plusieurs prestations, de la réparation de chaussure à la reproduction de clés, lors de différents marchés. "Les matins je serai présente sur les marchés d'Oullins, de Mornant et de Brignais et l'après-midi je travaillerai depuis mon local ouvert au public", précise Morgane.

"Redonner envie de réparer"

Morgane insiste, l'un des objectifs du projet est de "redonner envie de réparer" : "Aujourd'hui, les gens ne réparent plus, lorsqu'une chaussure est abîmée ils la change directement." Pourtant, faire appel à un cordonnier est souvent l'option la plus économique : "Pour réparer une belle chaussure il faut compter environ 40 euros, alors qu'une paire neuve coûte généralement bien plus cher", précise la Lyonnaise.

Un choix judicieux qui ne se limite pas qu'aux paires de belles chaussures : "On pense parfois que la cordonnerie touche uniquement les chaussures en cuir mais nous pouvons également réparer des chaussures de ville, des baskets", souligne la cordonnière.

Le principal outil de travail de Morgane sera son "camion atelier" aménagé : "A l'intérieur du camion je dupliquerais les clés pendant que les clients font leur tour de marché", explique la lyonnaise. Pour la cordonnerie, le délai sera quant à lui un petit peu plus long, par manque d'outils et de place dans le camion : "Je réparerai les chaussures dans mon local d'Oullins et les ramènerai au marché la semaine suivante", précise Morgane.

L'artisanat en baisse

Morgane fait partie de l'une des rares jeunes cordonnières de la région, le métier tendant à disparaître. Selon les chiffres du Monde, le nombre de cordonnier serait passé de 20 000 à 30 000 dans les années 1950-1960 à moins de 5 000 en 2023. Une pénurie dut au manque d'attractivité du secteur, tant du côté des prestataires que des acheteurs.

Face à ce constat, Morgane souhaite replacer un engouement autour de la cordonnerie et de l'artisanat : "Il y a de moins en moins de métiers d'artisanat car nous n'apprenons plus (...) Aujourd'hui, il reste très peu d'écoles dédiée à ces techniques, il faut apprendre auprès des anciens."

Apprendre auprès des anciens, c'est la technique dont elle a elle-même usée pour apprendre la cordonnerie. Diplômée d'un BTS chaussures et maroquinerie, la jeune femme a appris le métier sur le tas il y a quatre ans : "Je suis tombée amoureuse de la cordonnerie", termine-t-elle avec l'intention de faire perdurer le métier.

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