Michel Barnier
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Reportage : à Sainte-Foy-lès-Lyon, le candidat Michel Barnier fait salle comble

Sans électriser les foules, Michel Barnier séduit les militants LR avec son expérience et son calme. En meeting à Sainte-Foy-lès-Lyon, ce jeudi, il a martelé ses priorités : sécurité, immigration et reconstruction économique et éducative d’un pays “qui ne va pas bien”.

La dynamique Barnier se confirme dans la campagne interne des Républicains pour l’investiture à la présidentielle. De passage ce jeudi dans la région lyonnaise, l’ancien négociateur du Brexit tenait meeting à Sainte-Foy-lès-Lyon. Vers 19h00, au moment où Michel Barnier entre dans la salle, plus une chaise de libre. Ils sont un peu plus de 300 venus entendre l'un des six candidats à la primaire interne de la droite. “Je vais voter pour lui. Il n’a jamais quitté le parti contrairement à d’autres. C’est un homme d’expérience”, assure Gérard, un militant LR. Dans les rangs de l’espace culturel de Sainte-Foy-lès-Lyon, Marc et Denise sont venus par curiosité : “en fonction de ce que l’on va entendre ce soir, on se donnera peut-être les moyens d’aller voter”. Avant de lister ce qu’ils attendent du candidat LR qui sera investi au terme d’un congrès le 4 décembre : “on souhaite quelqu’un qui remette les pendules à l’heure sur la sécurité, l’école et que la France redevienne le grand pays que l’on a connu”.

Ferme sur le régalien

Sur scène Michel Barnier livre la marchandise. Il livre ses priorités, s’il est élu en avril prochain : sécurité, immigration, libérer l’activité économique et en finir avec le déclassement éducatif de la France. “La sécurité publique, c’est le principal échec de ce gouvernement. Les Français ne se sentent plus en sécurité dans les villes ou en campagne. Ce sera ma priorité absolue et notre main ne tremblera pas. La chaîne pénale sera reconstruite, nous créerons 20 000 places prison et des centres éducatifs fermés dans chaque département. Nous ferons ce qu’il faut pour rétablir la sérénité nationale qui est le préalable à tout le reste”, développe Michel Barnier. Comme d’autres candidats LR, il propose un vote annuel sur les quotas d’immigration et de l’inscrire dans la constitution. Sur les terres de Laurent Wauquiez, il reprend une de ses idées pour favoriser le retour à l’emploi : “il est trop souvent plus intéressant de toucher les aides sociales que de travailler. Nous créerions progressivement une différence”. Il veut aussi baisser la fiscalité des entreprises et les charges patronales sur les salaires intermédiaires.

Hommage appuyé à Laurent Wauquiez

À la tribune, Michel Barnier a rappelé qu’il comptait sur Laurent Wauquiez une fois la primaire passée ainsi que sur ses rivaux de campagne interne. Il assure qu’il reprendra leurs meilleures idées, convaincu “que la droite gagne quand elle ressemble à la France”. Avant d’enchaîner sur une nouvelle oeillade en direction de Laurent Wauquiez : “je ne vais pas annoncer que je supprimerai 150 000 ou 200 000 postes de fonctionnaires. Je sais que l’on peut gérer mieux sans abaisser la qualité du service public. Je le sais, car ici Laurent Wauquiez a démontré que c’était possible. C’est donc possible pour France. Mais je ne vais pas travailler avec une hache ou un rabot. Les fonctionnaires méritent davantage de considérations”. Le candidat prône pour le redéploiement d’agents administratifs sur le terrain. Il propose aussi de rouvrir le dossier des retraites et peste contre “le quinquennat des occasions manquées”.

“Réconcilier et rassembler”

Alors que la campagne des présidentielles débute par des rivalités internes plus que sur l’inventaire du bilan d’Emmanuel Macron, Michel Barnier choisit d’aller sur ce terrain :“notre pays ne va pas bien. La situation s’est aggravée, car la gestion du président actuel a été solitaire, arrogante et péremptoire. Le Président de la République n’ pas la science infuse et ne peut pas tout faire tout seul. Nous avons un pays à réconcilier et rassembler”. Et c’est justement ce qu’il propose, mettant en avant sa stature internationale tout comme son ancrage local, pour montrer qu’il peut être l’homme de la situation, un Biden à la française. Sur l’estrade, il rapporte sa proximité avec les dirigeants européens, développe son rapport à l’Europe, condition sine qua non pour éviter un déclassement de la France dans un monde “dangereux et instable”. Habitué des campagnes électorales qu’il mène depuis plus de 40 ans, il connaît les ficelles : il termine son meeting avec quelques anecdotes sur De Gaulle et Chirac. Dans la salle, les militants écoutent attentivement. À la tribune Michel Barnier n’use pas d’effets de manche. Il n’électrise pas la salle comme pouvait le faire Nicolas Sarkozy. “C’est un homme d’expérience. Sa grande qualité, c’est d’être calme”, savoure Michel, un militant LR. Sa campagne carbure pour l’instant à la constance. Elle en fait aujourd’hui la valeur qui monte à un peu moins d’un mois du congrès des Républicains

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