Beaujolais nouveau : un millésime 2018 (vraiment) bon

A la veille de la sortie mondiale du "Nouveau by Beaujolais" opus 2018, Lyon Capitale a pu goûter une dizaine de primeurs. Et ils sont assez inattendus. Du velours.

Chaque année, on nous ressort le même refrain : "c'est définitivement le meilleur millésime que le beaujolais ait jamais connu". D'un point de vue com', il paraît assez évident que l'InterBeaujolais (l'interprofession de l'AOC) ne veut pas se tirer une balle dans le pied en ne faisant pas l'éloge de son vin ou en annonçant qu'il est ordinaire.

Mais pour avoir participé à quelques dégustations, on peut vous assurer que, cette année, les primeurs, le "Nouveau by Beaujolais" selon les nouveaux codes, ont du répondant et ont tout pour plaire. Mieux : éprouvés à l'aveugle (la seule manière de savoir, au final, si l'on aime ou pas un vin, CQFD), on défie pas mal de monde (notamment les outrecuidants buveurs d'étiquette) de reconnaître que ces gamay sont primeurs.

Certes, ils ont le fruité de leur jeunesse (mais n'est-ce pas ce qu'on attend par ailleurs d'un gamay), mais sans la nervosité, parfois un peu raide. Cette année, ils sont particulièrement ronds, soyeux et souples, avec des tanins plutôt élégants et selon les cuvées, avec de la finesse (Le P'tit nouveau bio d'Anthony Perol) - plus ou moins selon les vignerons -  et du potentiel (Les Griottes de Pierre-Marie Chermette, les Vieilles Vignes de Robert Perroud). Evidemment, on ne parlera pas de "garde", les primeurs étant par définition des vins prêts à consommer, mais certaines cuvées ont une certaine réserve, un caractère et de la puissance qui peuvent s'exprimer pleinement en temporisant encore.

De l'avis d'Arnaud Chambost, Meilleur ouvrier de France sommelier, "les arômes de fruits noirs charnus, de pivoine et de lilas, quelques notes d’épices et de réglisse s’exhalent.  En bouche, profondeur, complexité, élégance, gourmandise se mêlent. Les tanins, eux aussi, bénéficient d’une belle plénitude, procurant une belle persistance. Les vins reflètent bien les terroirs, non seulement en termes de sol et d’exposition, mais aussi le cépage, le gamay dont la personnalité se révèle dans des conditions optimales".

Cette année, si la bouche est fraîche et croquante (fruit), l'ensemble est ostensiblement du velours.

Alors, une fois n'est pas coutume, comme dirait l'excellent vigneron de Morgon Dominique Piron, "perpétuons cet "urbi et orbi" dionysiaque en renouant avec son ADN originel : celui de la fête". Large soif donc.

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