Les demandeurs d'asile du Pont Kitchener relogés à Oullins

La préfecture a décidé de déplacer les demandeurs d’asile du pont Kitchener sur un terrain vague à Oullins. Une décision qui tombe à pic à la veille de la décision de justice dans l’affaire de la demande d’expulsion du Grand Lyon.

Pas de confirmation du côté de la préfecture mais selon nos informations, et comme l'a annoncé Le Progrès sur son site Internet ce mardi, les demandeurs d'asile du pont Kitchener (Lyon 2e) seront bien relogés prochainement par l'Etat. L'emplacement prévu, un terrain vague à Oullins, jouxte la future gare de métro flambant neuve qui ouvrira ses portes le 10 décembre au public. Le maire UMP d'Oullins, le sénateur François-Noël Buffet, est furieux mais il n'a pas de moyen pour s'y opposer.

L’arrêté de réquisition signé ce week-end

Selon nos informations, le préfet a réquisitionné un terrain vague à proximité du pôle multimodal oullinois. Il a signé l'arrêté de réquisition ce week-end. Des bungalows y seront installés aux frais de l'Etat, leur nombre exact n'est pas encore défini, ni le nombre exact de demandeurs d'asile albanais et kosovars qui y seront logés. 296 résident actuellement, enfants compris, sous le pont de Perrache. Certains, dont la demande d'asile a été rejetée ou est en passe de l'être, pourraient ne pas être accueillis. Les discussions sur le nombre seront tranchées en début de semaine prochaine.

Du côté des associations, on se félicite de cette annonce. "On ne sait pas encore s'ils seront tous relogés, on sera présents pour le voir", promet un militant des Droits de l'Homme méfiant des effets d'annonce. Les six avocats, dont Marie-Noëlle Fréry, qui défendaient les demandeurs d'asile en justice se félicitent également. "C'est bien qu'ils soient hébergés, c'est le plus important", réagit l'avocate lyonnaise.

“Collomb ne pouvaient pas se permettre une condamnation du juge”

La décision de reloger les demandeurs d'asile intervient opportunément à la veille du rendu de la justice dans l'affaire de la demande d'expulsion du Grand Lyon. La décision avait été mise en délibéré au 23 octobre. Pour rappel, la collectivité avait attaqué début septembre les demandeurs d'asile en justice pour occupation illicite du terrain du pont Kitchener. Mais la défense avait fait valoir à l'audience l'impossibilité pour le Grand Lyon de prouver qu'il était bien le propriétaire du terrain occupé. Le Grand Lyon risquait de perdre demain son procès. "Collomb ne pouvait pas accepter une condamnation du juge", réagit une source judiciaire.

Depuis l'audience, on s'activait donc en sous-main au Grand Lyon pour trouver une porte de sortie face à cette impasse. Le préfet, qui s'était de toute façon engagé à trouver une solution avant le 15 novembre, aurait été sollicité par le maire de Lyon pour agir plus rapidement.

Résultat, le magistrat du siège n'aura vraisemblablement pas à se prononcer demain sur la demande d'expulsion du Grand Lyon. La décision étant prise de déplacer le camp, il n'aura pas à statuer probablement sur la validité de la procédure, évitant ainsi au Grand Lyon et à son président de perdre la face sur un sujet sensible, à six mois des municipales.

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