Lucie Vacher, vice-présidente de la Métropole de Lyon chargée de l’enfance, de la famille et de la jeunesse, est l’invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

"La PMI est un service public gratuit, essentiel pour les jeunes parents" défend Lucie Vacher (Métropole de Lyon)

Lucie Vacher, vice-présidente de la Métropole de Lyon chargée de l’enfance, de la famille et de la jeunesse, est l’invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.

La Protection maternelle et infantile (PMI) fête ses 80 ans et demeure un pilier de la santé des jeunes enfants et du soutien aux familles. À Lyon, environ 400 agents assurent ce service public gratuit. Ils interviennent dans une soixantaine de Maisons de la Métropole, huit centres de santé et d'éducation sexuelle, mais aussi dans des squats, des lieux d’urgence ou directement au domicile. Un maillage large destiné à toucher toutes les familles, notamment les plus fragiles et précaire mais pas seulement. En 2024, les professionnels ont vu “au moins une fois 33 200 enfants”, rappelle Lucie Vacher, qui souligne que la PMI assure aussi les bilans de santé des 3 et 4 ans. Un rôle clé dans les “mille premiers jours”, période décisive pour le développement de l’enfant, “où il est particulièrement perméable à son environnement”.

Une hausse inquiétante de la mortalité néonatale

La France connaît depuis quelques années une remontée de la mortalité néonatale. “Nous n’échappons pas à la tendance nationale”, reconnaît la vice-présidente, en soulignant le poids de la précarité, de la pollution ou encore d’un accès plus limité à une alimentation de qualité. D’où la nécessité d’un accès renforcé à la PMI et d’un travail proactif auprès des familles les plus éloignées du système de santé. “L’enjeu est d’aller à la rencontre de ceux qui ne viendraient peut-être pas”, insiste l’élue. Dans la Métropole, 17 756 naissances ont été enregistrées en 2024, un public sensible que la collectivité entend mieux protéger grâce à ces dispositifs de proximité.

Plus de détails dans la vidéo :


Bonjour à tous, bienvenue dans l'émission 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale. Aujourd'hui, on va parler de la protection maternelle et infantile à l'occasion de ses 80 ans. C'est son anniversaire : la PMI a été créée en novembre 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le même mouvement que la Sécurité sociale afin de limiter la mortalité infantile. Aujourd'hui, ses missions ont été élargies. À l'occasion de ce 80e anniversaire, on reçoit Lucie Vacher, vice-présidente de la Métropole de Lyon, chargée de l’enfance, de la famille et de la jeunesse. On le rappelle, la PMI est sous la gouvernance de la Métropole de Lyon sur le territoire lyonnais. Bonjour Lucie Vacher, merci d'être venue sur notre plateau. On va rentrer dans le vif du sujet : est-ce que vous pourriez nous rappeler les missions de la protection maternelle et infantile ?

La protection maternelle et infantile, c'est un service public gratuit à destination des jeunes parents pour accompagner les familles dans l'arrivée de l'enfant, de la grossesse jusqu’aux six ans. Elle mène également des actions de santé préventive et de santé sexuelle, qui contribuent aussi aux missions de protection de l’enfance — cela est venu plus récemment. Enfin, la PMI assure le contrôle, le suivi et l'accompagnement de tous les modes d'accueil du jeune enfant.

Donc ce sont des missions très diverses, qui tournent autour de la construction familiale et de la petite enfance. Les questions d'adoption aussi sont dans le registre de la PMI ?

Pas directement dans le registre de la PMI, mais les professionnels y participent lors des évaluations des futurs adoptants.

OK. Alors justement, vous parlez des professionnels : il y a combien de personnes dans la Métropole de Lyon qui travaillent au sein de la PMI ? Quels sont les métiers qui composent la PMI ?

Sur la Métropole de Lyon, environ 400 agents travaillent dans les services de protection maternelle et infantile. Ils interviennent sur les territoires, dans les Maisons de la Métropole de Lyon : il y en a une soixantaine réparties sur l'ensemble du territoire. Il existe aussi huit centres de santé et d'éducation sexuelle métropolitains, ainsi que neuf autres centres accompagnés par la PMI mais sous statut associatif ou hospitalier.
Les professionnels de la PMI sont très variés : auxiliaires de puériculture, puéricultrices, infirmières, médecins, sages-femmes, conseillères conjugales et familiales, psychologues, éducateurs de jeunes enfants… J’en oublie peut-être, mais cela montre la diversité des métiers, avec à la fois des professionnels de santé et des professionnels du soutien à la parentalité.

Et vous avez quelques données chiffrées aussi, je crois, sur les naissances accompagnées ?

Oui. Sur 2024, il y a eu 17 756 naissances sur la Métropole de Lyon, et les professionnels de la PMI ont vu au moins une fois 33 200 enfants. Ils réalisent également les bilans de santé à l'école — jusqu’aux six ans de l’enfant — notamment à 3 et 4 ans. Cela représente un nombre conséquent de jeunes enfants. Il y a un enjeu fort à bien repérer les parents concernés, puisque la PMI est un service public gratuit important pour cette période-clé de la vie.
On parle beaucoup des “mille premiers jours”, de la grossesse aux premières années de l’enfant : une période décisive où son corps et son cerveau se construisent, et où il est particulièrement sensible à son environnement. Il est donc essentiel que des professionnels puissent accompagner les parents.

Justement, on peut peut-être en parler. Je ne sais pas s’il y a des données spécifiques à la Métropole de Lyon, mais je le disais : la PMI a été créée pour réduire la mortalité infantile après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, la mortalité néonatale — celle des nouveau-nés — augmente. C’est une première depuis la création de la PMI. En France, on était à 3,5 décès pour 1 000 nouveau-nés en 2011 ; aujourd’hui on est à 4,1 (chiffres 2024). Est-ce que la Métropole de Lyon est concernée par cette hausse, qui touche particulièrement les ménages les plus précaires et les villes les plus pauvres du pays ? On n’y échappe pas, il me semble.

Nous suivons effectivement la tendance nationale. Ces chiffres montrent la nécessité de faire connaître la PMI pour que les familles puissent y accéder. Il y a aussi un enjeu pour les professionnels d’aller à la rencontre des familles qui ne viendraient pas spontanément.
Nos professionnels interviennent, par exemple, dans des squats, dans des lieux d'accueil d'urgence, au domicile des familles, ou encore en milieu scolaire. Les lieux d’intervention sont larges, justement pour toucher tous les publics.
Les enjeux de précarité sont liés à des facteurs de santé plus fragiles : vivre dans des quartiers plus pollués, avoir un accès limité à une alimentation saine, etc. Tout cela a des répercussions sur la santé des parents et des jeunes enfants, qui sont particulièrement vulnérables.

Très bien, ce sera le mot de la fin — on est déjà au bout des six minutes chrono. Merci beaucoup Lucie Vacher. Simplement, pour conclure, un point de contexte sur la précarité en France, qui a augmenté de 2 % ces dix dernières années : on est passé de 13 à 15 % de la population. C’est peut-être un levier pour comprendre cette tendance. Merci encore. Vous pouvez retrouver plus de détails sur le site lyoncapital.fr. À très bientôt.

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