Patients traités au Centre Léon Bérard © Marie Laure Lucas
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Lyon au cœur du combat contre le cancer

Médecine de précision, thérapie ciblée ou immunothérapie spécifique, le combat contre la première cause de mortalité en France prend un nouveau visage. Véritable pôle d’excellence, Lyon est au cœur du virage décisif pris par la cancérologie.

“C’est un cancer.” Malgré les progrès de la médecine, l’annonce reste un coup de massue pour le patient et pour ses proches. Pourtant, si la maladie est de plus en plus fréquente – 385 000 nouveaux cas ont été détectés en France en 2015 –, elle n’est plus systématiquement synonyme de décès. La médecine permet de vivre avec un cancer. “Il est difficile de dire que nous sommes capables de transformer le cancer en maladie chronique, pour lesquelles nous savons traiter les rechutes, car c’est vrai pour certains cancers mais pas pour tous et je ne veux pas donner de faux espoirs aux familles”, précise d’emblée le chirurgien des Hospices civils de Lyon (HCL) François-Noël Gilly. En le baptisant “crabe” en latin à cause de la ressemblance d’une tumeur avec une carapace munie de longues pinces et de nombreuses pattes, Hippocrate, le père de la médecine, ne s’est pas trompé. La maladie, comme l’animal, compte des milliers d’espèces.

La clé des tumeurs rares

Aucun cancer ne ressemble à un autre. La révolution actuelle de la cancérologie peut tenir dans cette phrase, qui contredit ce qu’a pu être la compréhension de cette maladie hypercomplexe pendant des siècles. “C’est le modèle des cancers rares qui a montré que la personnalisation du traitement aboutissait à une amélioration très spectaculaire de la survie”, explique le professeur Jean-Yves Blay, actuel directeur du centre anticancer Léon-Bérard, spécialiste des tumeurs rares. En 2001 à Lyon, il a utilisé l’un des premiers traitements dits ciblés sur des patients atteints d’un GIST*, le sous-type de sarcome le plus fréquent parmi les tumeurs rares. “Nous sommes passés d’une survie, en phase avancée, d’environ douze mois à une survie qui est actuellement d’un peu plus de sept ans. Et surtout, nous avons eu des guéris : quelques patients que j’ai traités en 2001 sont toujours avec nous”, se réjouit-il.

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