Meirieu à la relance

À deux semaines du premier tour et ragaillardi par des sondages qui remontent, Philippe Meirieu redynamise sa campagne et reparle de devancer le PS au premier tour. Europe Écologie est sur le retour avec la méthode Coué pour moteur.

Le mot victoire n’avait jamais été prononcé aussi souvent depuis des semaines par les candidats d’Europe Écologie. À deux semaines du premier tour, Philippe Meirieu a convoqué la presse pour un petit explicatif de sa campagne et donc de ses rêves pour le 14 mars au soir. Après un trou d’air dans sa campagne comme dans ses ambitions (il a envoyé le 18 février une lettre à Jean-Jack Queyranne pour plancher sur l’alliance de second tour), Philippe Meirieu lance sa “folle quinzaine” avec la victoire en tête. Le candidat d’Europe Écologie avait annoncé qu’il apprenait vite le métier, il conserve encore ses réflexes de prof’ (il parle fort comme s’il s’adressait à une salle remplie d’élèves distraits, il pose sa montre sur la table pour gérer les temps de parole et lit ses fiches bristol soigneusement préparées) mais il a cherché à montrer à quel point il avait progressé depuis le début de cette campagne. Parlant avec une certaine aisance de gouvernance, d’économie, d’agriculture, n’hésitant pas à lâcher des chiffres, il récitait son petit précis du candidat au point sur les dossiers régionaux. Le tout sous le regard approbateur de Gérard Leras, président de l’actuel groupe Verts à la région. Bref, Europe Écologie sort du brouillard et d’une période de communication décousue.

Cacophonie au sein d’Europe Écologie
Quand des candidats en région annonçaient pouvoir gagner, le père d’Europe Écologie, Dany Cohn-Bendit parlait de victoire à 15%. Perdu dans cette cacophonie, Philippe Meirieu avait arrêté de chiffrer ses espoirs. Aujourd’hui, des sondages nationaux donnent le rassemblement écolo devancé de 15 points par le PS. Mais à deux semaines du premier tour, l’heure est à ressortir la bonne vieille méthode Coué, toujours bonne compagne en campagne, et un discours conquérant. “Avant les européennes, le score d’Europe Écologie a été multiplié par deux en cinq jours. Les sondages ne sont qu’une photographie de l’opinion. Le climat du moment peut nous être favorable”. Et Philippe Meirieu de tenter d’exploiter tout ce qu’il peut pour alimenter son regain d’ambition. À la recherche d’un effet Home, le documentaire sur le réchauffement climatique diffusé à 48 heures des élections européennes, il a mis en corrélation le dérèglement climatique et la tempête Xynthia qui a frappé la côte ouest de la France ce week-end ou le tremblement de terre au Chili.

Pas de triangulaire au second tour
Après avoir exposé les grands axes de son programme sur lesquels il misera lors de la dernière quinzaine de campagne, il a répondu aux questions de politique-politicienne de bonne grâce. Un revirement de la part de Philippe Meirieu qui nous confiait il y a quelques jours ne pas aimer ce genre d’exercice. Autre changement par rapport à ces derniers jours, le candidat d’Europe Écologie a répondu en se plaçant dans une hypothèse où sa liste est en tête. Ramené à la réalité des sondages, il a fini par expliquer sa position sur les alliances avec le PS. Dimanche sur France 2, Cécile Duflot, la tête de liste en Île-de-France, annonçait que dans certaines régions, comme Rhône-Alpes, Europe Écologie était prêt à se maintenir au second tour. Même réaction de la part de Dany Cohn-Bendit : “Nous sommes prêts à nous maintenir en Rhône-Alpes, quitte à faire gagner la droite”. Philippe Meirieu a, lui, une position un peu moins claire. “C’est nous qui déciderons en région et nous ne prendrons pas la décision de partir seuls. La responsabilité politique de partir seuls serait trop lourde. Si le PS est en tête, nous souhaitons travailler avec eux et je souhaite que le PS dise si nous sommes en tête qu’ils travailleront avec nous. J’aimerais qu’il y ait réciprocité”, déclare Philippe Meirieu qui se pose toujours en rassembleur des gauches et des écolos. Là où Jean-Jack Queyranne fait toujours la sourde oreille. Philippe Meirieu n’a pas manqué de glisser quelques piques à son adversaire du premier tour en appelant de ses voeux un futur président de région qui ne cumule pas de mandats ou en énumérant des couacs de la mandature actuelle. La campagne est toujours aussi tendue entre les deux partis de gauche. La fin de crise est prévue pour le 14 mars au soir du premier tour. À moins que cette date ne devienne le pic de crise.

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