Villa Gillet
La Villa Gillet installée à La Croix-Rousse. © DR

La Villa Gillet fait débat au conseil municipal de Lyon

Les conseillers municipaux lyonnais se sont réunis hier pour débattre des questions sensibles concernant la municipalité. L’épineux dossier du financement de la Villa Gillet a fait débat au sein de l’assemblée.

Conseil Municipal, Hôtel de Ville, 27 avril 2015

Léa De Cazo

En 1987, la région Rhône-Alpes crée la Villa Gillet au cœur du parc de la Cerisaie dans le 4e arrondissement. Rapidement, la ville devient le second financeur, à hauteur de 220 000 euros depuis 2007. Cette maison d'artistes se présente comme un "lieu de création alternatif", pour reprendre les mots du premier adjoint Georges Képénékian, rapporteur du dossier de la chambre régionale des comptes.

La Villa Gillet a en effet été épinglée dans un rapport de la chambre régionale des comptes pour de graves dérives de comptabilité. La principale activité mise en cause est le festival “Walls & Bridges” organisé à New York.

“La diva de la culture lyonnaise”

Le principal mis en cause dans cette mauvaise gestion des comptes est le directeur de l'association, Guy Walter, surnommé "la diva de la culture lyonnaise" par la conseillère UDI Fabienne Lévy. Cette dernière dénonce une structure “financée à 95 % par des deniers publics, mais qui fonctionne entre amis”.

Les critiques se poursuivent avec la conseillère LR Laurence Balas. "Notre rôle n'est pas d'être un distributeur d'argent public", lance-t-elle à Gérard Collomb.

Pour la droite, la Villa doit se doter d'un nouveau modèle économique et trouver elle-même des financements auprès de mécènes. Mme Lévy demande que des représentants des collectivités locales siègent au conseil d'administration de l'association. Enfin, M. Képénékian, le rapporteur du dossier, exige que la Villa paye un loyer auprès de la municipalité et établisse une nouvelle convention-cadre avec ses financeurs.

Une épineuse question politique

La question devient plus problématique, lorsque le conseiller EELV, Étienne Tête se lance d'un un virulent pamphlet à l'encontre de Guy Walter. Il dénonce particulièrement les 10 000 euros de revenu mensuel perçus par M. Walter. Sans avoir le temps de poursuivre son raisonnement après 10 minutes de temps de parole sur 3 accordées, M. Tête est contraint de laisser la parole à Gérard Collomb.

Guy Walter ()

© Tim Douet
Guy Walter, directeur des Subsistances et de la villa Gillet

En guise de défense, le maire de la ville rappelle que la région, en tant que principal bailleur de fonds (800 000 euros), est "le véritable pilote de la Villa Gillet". “Il n'y a eu aucun dérapage de la ville de Lyon”, explique l'édile. Mais les tensions partisanes ne sont jamais loin. Gérard Collomb a ressorti un courrier que Guillaume Boudy, actuel directeur général de la région Auvergne-Rhône-Alpes, aurait adressé à M. Walter en 2008. À cette époque, M. Boudy était secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication. "Pour l'ensemble de sa mission, Guy Walter recevra des honoraires de 40 000 euros", est-il écrit dans cette lettre, d'après la lecture qu'en a faite à l'assemblée M. Collomb.

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