Gérard Collomb et David Kimelfeld sur les chantiers de Lyon © Tim Douet

2001-2020, ce qu’il faut retenir des trois mandats de Gérard Collomb

De la Confluence à Gerland en passant par le Carré de Soie ou la Part-Dieu, Gérard Collomb s’est imposé comme un maire bâtisseur. En trois mandats, il a façonné une nouvelle image de Lyon et de la métropole.

De 2001 à 2020, en trois mandats, Gérard Collomb a impulsé les 20 glorieuses de Lyon. En misant sur l'urbanisme et l'attractivité, il aura fait rayonné une belle endormie. Lyon Capitale vous résume ces trois mandats denses en réussite et aussi les parts d'ombre du modèle lyonnais.

2001-2008 : la "movida" lyonnaise

Les berges du Rhône

À quelques mois des municipales de 2008, Gérard Collomb abat son joker : les berges du Rhône. Le succès populaire est immédiat. Les Lyonnais redécouvrent leur fleuve. Lors des mandats suivants, il décline l’idée sur la Saône avec des aménagements plus intimistes et un projet retardé : l’esplanade Saint-Antoine. Les écologistes citent en modèle cet aménagement à l'heure de lancer leur projet rive droite.

Vélo’V

velo collomb
© Adrienne Sigel

En 2005, Lyon innove avec un service de vélo en libre-service, fourni par JCDecaux en échange d’espaces publicitaires. Les vélos rouges vont booster la pratique de la bicyclette comme moyen de transport à Lyon. Quinze ans plus tard, les Vélo’V sont électriques et la cité compte près de 1000 kilomètres de pistes cyclables.

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Les nuits sonores

Nuits sonores Gérard Collomb Lyon
Gérard Collomb aux platines : En 2004, le maire de Lyon, Gérard Collomb, se glisse derrière les platines lors de l’inauguration du festival dans les jardins de l’Elac sur les toits du centre d’échanges de Perrache. À ses côtés, Dr Nokman, membre du Natty Bass Sound System, le conseille. (Crédit : DR Nuits sonores)

Ce festival de musique électro va tordre le cou à l’image de ville bourgeoise de Lyon. L’évènement symbolise la dynamique nouvelle impulsée par la majorité de gauche plurielle qui met en avant une nouvelle génération. Elle est ici incarnée par Vincent Carry.

Carré de Soie

Sur d’anciennes friches industrielles, Gérard Collomb lance le Carré de Soie à Vaulx-en-Velin. Autour de l’hippodrome, il crée un centre commercial et prolonge la ligne A du métro pour en faire un nouveau hub. C’est de ce nouveau quartier que part le développement de la Métropole vers l’Est. Et les aménagements se poursuivent encore avec des immeubles de bureaux et de logements.

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La vidéosurveillance

Comme il l’avait fait à son arrivée dans le 9e arrondissement en 1995, Gérard Collomb cible la sécurité comme une priorité. Une manière de casser l’image angéliste accolée au PS à l’époque. Il multiplie par trois le nombre de caméras de vidéosurveillance dans son premier mandat. Les statistiques de la délinquance chutent.

La braderie des bijoux de famille

Dès son premier mandat, Gérard Collomb vend à la découpe le patrimoine municipal pour financer ses nouveaux projets. En décembre 2004, la Ville cède la rue Grôlée à un fonds de pension américain pour 87 millions d’euros. Trois reventes plus tard, les anciens biens municipaux viennent d’être cédés dans une opération chiffrée à 700 millions d’euros. À chaque mandat, des bijoux de famille seront cédés : l’Hôtel Dieu ou la salle Rameau.

2008-2104 : l'état de grâce

La Confluence

© Stéphane Nys / Air Tech photo

C’est avec ce quartier que Gérard Collomb gagne ses galons de maire bâtisseur et sa trace dans l’histoire de Lyon. Il aménage d’abord les Docks avec un immeuble signature le cube orange. Vient ensuite le centre commercial et de l’autre côté de la Darse, des habitations. En faisant travailler des architectes de renom, Gérard Collomb change l’image de Lyon. Il se finalisera lors du prochain mandat avec une densification des constructions, mais aussi plus de végétation.

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La Duchère

En parallèle des logements à 10 000 euros de la Confluence, Gérard Collomb n’oublie pas son 9e arrondissement. À la Duchère, il prône la mixité sociale. Des barres HLM sont rasées et remplacées par des immeubles d’une taille plus humaine à destination des classes moyennes. Le taux de logements sociaux diminue à mesure qu’il augmente dans le reste de la ville. Même dans les quartiers les plus chics, des appartements HLM sont intégrés aux programmes immobiliers. Ces grandes opérations de rénovation urbaine sont dupliqués ailleurs dans la métropole (Bron, Rillieux-la-Pape) et inspirent d'autres agglomérations en France.

Festival Lumière

La soirée d'ouverture du Festival Lumière 2018, à la Halle Tony Garnier. (©Flora Chaduc)

Pour mettre en valeur une invention lyonnaise, Gérard Collomb lance le festival Lumière. Il le confie à Thierry Frémeaux, directeur de l’Institut Lumière. En dix ans, la manifestation est devenue d’envergure nationale. Il devrait trouver son prolongement lors du mandat à venir avec la réalisation de la cité du cinéma, un prolongement de l’Institut Lumière.

L’OL Land

Grand stade décines
©Tim Douet

C’est la grande bataille du second mandat. Elle est politique, juridique et populaire tant l’OL Land cristallise les critiques. Mais Gérard Collomb apporte un soutien sans faille à Jean-Michel Aulas, le président de l’OL. Et aussi un concours financier à un projet réputé 100% privé. Les différentes collectivités présidées par Gérard Collomb financent les aménagements à hauteur de 200 millions d’euros.

Les prix de l’immobilier

L’attractivité de la métropole attire de nouveaux habitants, 60 000 par an, avec un effet indésirable sur le prix de l’immobilier : +203% sur les vingt dernières années. Après une pause, au moment de la crise financière de 2008, la courbe s’emballe. Sans que Gérard Collomb ne tente d’enrayer le phénomène.

L’ami des grands patrons

Jean-Michel Aulas, Gérard Collomb et David Kimelfeld © PHILIPPE DESMAZES / AFP

Toutes les grandes opérations urbaines ont permis à une poignée de chefs d’entreprises de réaliser de juteuses affaires : Jean-Christophe Larose à la Confluence, Jean-Michel Aulas à Décines-Charpieu et Oliver Ginon à Gerland. Le dossier Rhônexpress, où Gérard Collomb a demandé à ce que Vinci soit ménagé, a aussi mis en lumière sa proximité avec les milieux économiques. Mais à qui profite-t-elle le plus ?

Autocratie

Sa réélection dès le premier tour en 2008 marque pour de nombreux anciens compagnons de route de Gérard Collomb un avant et un après. Nathalie Perrin-Gilbert dénonce la première un virage autocratique, un exercice solitaire du pouvoir. Six ans plus tard, David Kimelfeld et Georges Képénékian forgent le même constat et en tirent les mêmes conclusions.

2014-2020 : les premières limites du modèle lyonnais

La Part-Dieu

la Part Dieu affaires

Dans le quartier d’affaires, Gérard Collomb redessine la skyline en soutenant des projets de tour : Oxygène puis Incity et ToLyon. Une par mandat avant que les écologistes n'enterrent les suivantes. Il en fait le deuxième quartier d’affaires de France derrière La Défense. Le plan Part-Dieu se poursuit dans le prochain mandat avec le réaménagement de la gare.

Le développement économique

En 2019, plus de 16 000 emplois ont été créés dans la Métropole de Lyon. Timide dans les premiers mandats, l’implantation de grandes entreprises a pris une plus grande ampleur. À ses opposants qui l’accusent de siphonner les territoires voisins, Gérard Collomb assure que la théorie du ruissellement marche fonctionne.

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L’Hôtel Dieu

C’est le grand projet lyonnais du troisième mandat, avec la rénovation de la place des Terreaux. Porté par le privé, il symbolise un partenariat public-privé devenu de plus en plus présent au fil des ans. La Cité de la gastronomie, dossier mal ficelé, peine toujours à trouver son public.

Gerland

La crise sanitaire et économique pourrait impacter le marché de l'immobilier
© Antoine Merlet

Le quartier est celui qui a le plus changé au cours des deux derniers mandats avec les ZAC du Bon Lait, Nexans et des Girondins. Au sud, le biodistrict s’étend progressivement. La première pierre du Circ a été posée il y a quelques semaines. Gerland est devenu un quartier d’affaires. Le déménagement de l’OL a été bien amorti par l’arrivée, réussie, du Lou.

Les grandes infrastructures

Durant les années Collomb, les grands projets d’infrastructures n’ont pas vraiment avancé. Il a techniquement obtenu le déclassement de l’A6-A7, mais sans les aménagements nécessaires, l’anneau des sciences ou un contournement à l’est, il ne va résoudre aucun problème de mobilité. Alors que ceux-ci sont plus que jamais prégnants. En un mandat, le temps perdu dans les bouchons par les automobilistes est passé de 43 à 141 heures.

Les piscines

À chaque campagne, Gérard Collomb a présenté un plan piscine qu’il n’a jamais honorée. Aucune n’a été construite alors que la demande augmente, surtout lors des pics de canicule. Seule grande mesure : le lifting de la piscine du Rhône, accompagné d’une révision à la hausse des tarifs. D’une manière générale, la construction d’équipement public (écoles, crèches, gymnases) n’a pas su accompagner celle de logements. C'est l'un des points qui contribuera à sa chute aux élections municipales de 2020.

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